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Tirynthe
A proximité de Tiryns / Tirynthe se trouvent les ruines de l'acropole mycénienne aux murailles cyclopéennes (construites vers 1500) et plus anciennes que celles de Mycènes. Grand centre mycénien avec de colossales murailles et d'épaisses casemates, les Grecs de l'antiquité pensaient qu'elle avait été construite par des cyclopes, êtres surnaturels. Homère, qui la cite parmi les villes ayant pris part à la guerre de Troie, la qualifie déjà de « fortifiée ». En regardant ces gigantesques murs, dont les plus gros blocs de pierre pèsent 13 tonnes chacun, on se dit que l’épithète de « cyclopéen » créé par les archéologues lui va comme un gant et on a l'impression que toute tentative de siège était vouée à l'échec. Existante dès l'an 3.000 (Helladique Ancien) avec un palais de plan circulaire qui mesurait 28m de diamètre, Tirynthe fut florissante jusqu'en 1200 av. J.-C. (fin de la période mycénienne), date à laquelle l'acropole fut détruite par un incendie. Après Tirynthe eut encore une histoire bien modeste. Elle participa à la bataille de Platées en 479 av. J.-C. malgré l'hostilité de sa voisine qui finit par la vaincre une dizaine d'années plus tard. Dans le mur d'enceinte, on remarque les fameuses casemates (entrepôts), petites pièces carrées reliées par un long et étroit couloir voûté en encorbellement comptant parmi les réalisations architecturales les plus intéressantes de l'époque et connues comme les galeries de Thirynthe. L’acropole fut habitée dès le néolithique. Le pourtour de la butte fut fortifié durant l'Helladique Moyen (2000-1600 av. J.-C.) et le quartier de maisons débordait sur la plaine au Sud. On dénombre 3 étapes de fortifications entre 1400 et 1200 av. J.-C. pour 725m de périmètre et une épaisseur allant de 4,5 à 17m. La disposition de la porte principale est semblable à Mycènes. A l’angle nord-ouest de la muraille se trouvent 2 galeries parallèles voûtées traversant l'épaisseur de la parois et aboutissant à une citerne souterraine alimentant l'acropole en eau. Au plus haut point de l'acropole se dressait le palais. Les fragments de fresques retrouvés à Tirynthe, exposés aujourd'hui dans les musées de Nauplie et d'Athènes témoignent de la richesse et du décor luxueux du palais. Pour atteindre la cour centrale du palais sur laquelle donnait un mégaron fastueux où se trouvait le trône royal, il fallait franchir une série d'entrées fortifiées. Les appartements étaient munis d’une salle de bain. A l’angle nord-est se trouve une rigole pour l'évacuation de l'eau vers un puit menant à un égout destiné à récolté l'eau de pluie des toits. 4 systèmes d'égouts évacuaient toute l'eau de l'acropole. Derrière le Mégaron se trouve une autre petite cour avec un portique à l'est et un Mégaron dans l'angle sud. À droite se trouvent les vestiges d'un escalier et d'une construction type mégaron. Le palais communique avec la mer par un imposant escalier aboutissant à une petite poterne.
Une rampe large de 4,60m donne accès à l'acropole. En haut, on arrive à rentrée principale dominée par deux renforcements du rempart qui atteint une prodigieuse épaisseur de 7,50m en cet endroit. L’enceinte repose sur la crête d'un mamelon rocheux qui s'abaisse du sud (où se trouve le palais) vers le Nord. Les murs sont bâtis en appareil cyclopéen à l'aide de blocs irréguliers à peine dégrossis et façonnés au marteau. Certaines parties présentent un appareil plus soigné avec des assises plus régulières, des joints plus serrés et un parement extérieur. L'épaisseur du mur varie entre 7 et 10m. Il forme des saillants, des demi-lunes, des bastions à casemates dont l'épaisseur atteint 17,50 m. La crête, sans doute crénelée, était en brique crue. Dans le passage compris à gauche entre le rempart extérieur et l'enceinte du palais, s'ouvrait une porte sans doute semblable à la porte des Lions de Mycènes. Remarquez dans le seuil monolithique les trous des gonds des vantaux et, dans les pieds-droits en brème, les trous où s'enfonçait la barre de fermeture logée dans le mur à gauche. On traverse une terrasse, autrefois bordée d'une sorte de loggia, au-dessus de casemates qui servaient de magasins en temps de paix et d'abris en temps de guerre. Le parement extérieur du rempart s'est effondré, laissant béantes les six casemates enfermées dans la masse du mur. Leur paroi intérieure, luisante, fut polie par suite du passage des hommes et des chevaux qui les empruntèrent pendant des siècles (on ne visite pas). Les grands Propylées, dont le seuil est marqué par une dalle bleue, formaient l'entrée d'honneur du palais. Un couloir à droite menait au gynécée. La grande cour était entourée sur trois côtés par le rempart et par le palais à droite. A gauche, à l'extrémité sud, cinq casemates sont comprises dans l'épaisseur de la muraille. Elles étaient desservies par une galerie dont le sol est 7m plus bas que la cour. Du palais, il ne reste plus guère que les fondations. Il s'ouvrait par un petit propylée menant à une petite cour intérieure. A droite de l'entrée, un massif carré de maçonnerie représente l'autel royal avec sa fosse à sacrifices. A droite et à gauche de la cour s'alignaient deux portiques et des salles sans doute réservées aux visiteurs et aux serviteurs. En face s'ouvrait le palais proprement dit avec sa pièce principale, ou mégaron, était précédée d'un petit portique et d'un vestibule. Au centre se trouvait le foyer, massif rond de 3,30m de diamètre entre quatre colonnes de bois sur base de pierre soutenant le plafond. Le palais comprenait également une salle de bains. Le quartier des femmes, ou gynécée, comportait lui aussi un mégaron s'ouvrant sur une cour intérieure. La poterne ouest, accessible par un passage secret, est l'une des constructions les plus saisissantes de l'acropole grâce à un escalier aménagé dans l'épaisseur de la muraille. Remarquez la voûte en encorbellement de la poterne. Près de l'angle nord-ouest de l'acropole on a découvert deux galeries. Après avoir traversé le mur d'enceinte, elles s'enfoncent jusqu'à une cavité artificielle formant un réservoir où jaillissaient deux sources utilisées en cas de siège. Là encore, les deux galeries sont construites en appareil cyclopéen et voûtées en encorbellement. Le sol est revêtu de grandes dalles, sauf en quelques points où il devait y avoir des escaliers en bois. Ces galeries sont peut-être les "tombes" des deux filles de Proetos, Lysippé et Iphianassa. Sur la terrasse au-delà du palais s'élevaient divers bâtiments isolés de l'enceinte inférieure par un mur transversal. Des fouilles ont montré que cette partie inférieure de l'enceinte fut successivement une nécropole puis une zone d'habitation où plusieurs maisons mycéniennes y ont été dégagées.
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