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Epidavros
Evaluation : *** Remarque : Site archéologique à ne pas râter.
Attention, le site archéologique d'Epidaure ne se confond pas avec les deux bourgades qui portent ce nom : il est situé à 17 km de Néa Epidavros et à 22 km de Paléa Epidavros, désormais appelée Archaia Epidavros. Suivre les pancartes "Ancien Epidauros".
Situé au flanc d'une colline, le théâtre de l'Asklepieion d'Epidaure est un parfait spécimen des accomplissements et de l'expérience des Grecs antiques dans la construction de théâtre. Il a déjà été félicité dans l'antiquité par Pausanias pour sa symétrie et sa beauté. Il a la structure hellénistique typique avec les trois pièces de base : le cavea, l'orchestre et le décor (skene). Le plus long rayon de la cavea est de 58m tandis que le diamètre de l'orchestre est d'environ 20m. Le décor a inclus une salle principale avec quatre piliers le long de l'axe central et une pièce carrée à chaque extrémité. Le proskenium avait une façade avec 14 demi-colonnes contre des piliers. Deux rampes de chaque côté menaient à l'étage tandis que de monumentales doubles portes s'élevaient aux deux entrées. Le théâtre a été construit en deux étapes. À la fin du IVe siècle av. J.-C., l'orchestre, le diazoma inférieur et le décor « pré-hellénistique » ont été construits. Au milieu du IIe siècle av. J.-C., la cavea a été agrandie et le décor reçu sa forme « post-hellénistique ». Le théâtre était utilisé pour des concours musicaux et poétiques et des représentations théâtrales. Durant des siècles le monument est resté couvert par une épaisse couche de la terre. Les fouilles systématiques commencèrent en 1881. La cavea a été très bien préservée. Au début du XXe siècle, la porte de l'entrée occidentale et le mur de soutènement contigu ont été reconstitués. Des travaux à grande échelle ont été entrepris de 1954 à 1963 pour la reconstruction des sections détruites et des restaurations partiels du monument. Le monument attire un grand nombre de visiteurs. Les représentations théâtrales y ont été reprises dès 1954. En 1988, le Comité pour la conservation des monuments d'Epidaure, avec des scientifiques du ministère de la culture et des universités, a commencé un programme de travaux de conservation du théâtre pour résoudre une série de problèmes spécifiques au sujet de l'usage provoqué par les milliers de visiteurs. Pour une protection efficace du décor contre les structures scéniques contemporaines, l'endroit sera couvert par un abri accessible. C'est le plus renommé et le mieux conservé des théâtres antiques. Il est construit en pierre poreuse et peut accueillir 12 à 14.000 personnes (suite aux adaptations du IIe siècle av. J.-C.). Il a un diamètre de 114m et possède 36 blocs de gradins séparés par des escaliers. Les rangées supérieures sont romaines tandis que les rangées inférieures datent du IVe s. av. J.-C. A Epidaure, il n'est pas nécessaire de crier ou de parler fort, sa célèbre acoustique est d'une telle qualité que le moindre mot parvient jusqu'au dernier gradin. Un chuchotement, le froissement d'une feuille de papier ou le tintement d'une pièce de monnaie parviennent toujours et partout avec une remarquable netteté. Le théâtre était destiné aux thérapies psychiatriques, les pièces jouées tenant lieu de psychodrames. En 1822, la première Assemblée nationale a mis à profit ses 4.000 places assises pour doter la Grèce d'une constitution.
Le sanctuaire d'Asklepios était le centre curatif le plus célébré du monde antique. Le culte est certifié dès le VIe siècle av. J.-C. lorsque le sanctuaire d'Apollo Maleatas n'était plus assez spacieux pour le culte public de la ville-état d'Epidaure. L'autorité et le rayonnement d'Asklepios en tant que dieu guérisseur le plus important de l'antiquité, a apporté au sanctuaire une grande prospérité financière ayant permis, aux IVe et IIIe siècles av. J.-C., l'exécution d'un ambitieux programme de construction de bâtiments monumentaux pour le culte (temple et l'autel d'Asklepios, Tholos, Abaton…), et, plus tard, de bâtiments principalement au caractère séculaire (théâtre, Hestiatoreion cérémonieux, bains, palestre…). L'Asklepieion a survécu jusqu'à la fin de l'antiquité avec une seconde apogée au IIe siècle après J.-C. Des restaurations eurent lieu au théâtre (1907 et 1954-1963), à l'Abaton, au Tholos, au Propylon du « gymnase » et à la porte du Parodos occidental du théâtre (avec conservation des matériaux antiques). En 1984, des travaux de sauvegarde du sanctuaire permirent d'améliorer sa présentation et d'organiser un itinéraire instructif destiné à un grand nombre de visiteurs. En 1988, l'Asklepieion est entré dans la liste de l'héritage mondial. Mais il ne reste plus grand-chose du plus important sanctuaire d'Asclépios. Au N. du théâtre se trouve l'entrée du sanctuaire où l’on adora jadis Asclépios, le dieu qui fut foudroyé par Zeus pour avoir voulu vaincre la mort. Il subsiste aujourd'hui des vestiges du temple d'Asclepios (Hiéron, ordre dorique périptère, IVe s. av. J.-C.) au centre du sanctuaire, de l'auberge (ou Katagôgion, bâtiment le plus vaste du sanctuaire avec 160 chambres pour les pèlerins, IVe siècle av. J.-C.), de la tholos (œuvre de Polyclète le Jeune) remarquable pour son décor sculpté, de l'Abaton ou Enkoimeterion, de temples d'Artémis (IVe siècle av. J.-C.) et de Thémis, d’un petit odéon avec orchestre semi-circulaire… L’entrée se faisait par un propylon dorique remplacé par un temple d'Hygie à l'époque romaine. Le gymnase rappelle, avec sa grande cour intérieure à péristyle, la palestre d'Olympie. A l'époque romaine, il fut transformé en odéon et sa porte monumentale (propylée) convertie en lieu de culte dédié à Hygie avec une statue dont vous verrez encore la base. Au-delà se trouvent les ruines du portique de Cotys et d'une petite palestre, rebâtie au IIe s. apr. J.-C. par le sénateur Antonin. Le temple d'Artémis est un temple dorique hexastyle, prostyle, avec cella et pronaos. Dans la cella, les 10 colonnes corinthiennes, au nord, à l’ouest et au sud, étaient un écrin pour la statue. Au nord-est se trouve un bâtiment romain ayant servi de sanctuaire au IIe siècle. A l’ouest se trouvait le bois sacré délimité par des bornes. Le temple d'Asklépios (380 av. J.-C.) était l’édifice le plus important du sanctuaire (au nord de la maison des prêtres) et a été construit par Théodotos. De ce monument il ne reste plus que les fondations et les fragments visibles au musée. C’était un temple dorique périptère bâti en tuf de Corinthe avec 11 colonnes sur les côtés et 6 en façade, un soubassement à 3 degrés, une rampe d'accès à l'est et des sculptures décorant les frontons... exposées au musée national d'Athènes. La statue chryséléphantine d'Asclépios, oeuvre du sculpteur Thrasymédès de Paros, se trouvait, d'après Pausanias, dans un puits. Ce type de fosse parait avoir été un instrument indispensable des rites de consultation dans les sanctuaires consacrés aux cultes guérisseurs ou oraculaires. Ces fosses servaient peut-être de trésors où les consultants déposaient leurs offrandes avant les sacrifices. Dans les plus anciens sanctuaires, elles étaient utilisées lors des rites de consultation qui imposaient aux fidèles de descendre dans un trou. Peu à peu, leur usage serait tombé en désuétude, et la disparition de ces rites entraîna leur suppression; c'est ainsi que celle du temple d'Asclépios à Epidaure fut comblée à une date tardive. Par le passé, le temple d'Asclépios était entouré de portiques servant de dortoirs pour les malades (comme l'Abaton ou Enkoimétérion). C’est dans l’ancien abaton (dortoir) que les malades y attendaient l'apparition du dieu devant leur apporter la guérison. Un autre abaton fut érigé au IVe s. av. J.-C. et remplaça cet édifice. L'abaton était la partie la plus originale des asclépiéia, ces lieux de culte qui tenaient à la fois du sanctuaire et de l'hôpital. Le consultant, après avoir satisfait à diverses épreuves rituelles (jeûne, bain purificateur, etc.) et offert un sacrifice, entamait la séquence la plus importante de son traitement, celle de l'incubation. Il passait la nuit dans l'abaton et attendait, au cours de son sommeil, l'apparition du dieu-guérisseur. Bien entendu, les rêves du malade lui étaient inintelligibles et les asclépiades, prêtres-médecins attachés au sanctuaire, les interprétaient et délivraient les ordonnances. L’enkoimétérion (portique d'incubation) ou abaton (portique secret) serait peut-être un ancien temple d'Apollon transformé au VIe siècle av. J.-C. en portique d'incubation. C’est un portique de +/- 70m dont la partie est (IVe siècle av. J.-C.), sans étage, possède une double colonnade ionique au sud (16 colonnes à l’extérieur et 7 à l’intérieur) et un puits du VIe siècle av. J.-C. aux eaux thérapeutiques et inscriptions de récits de guérison. La partie ouest (IIIe siècle av. J.-C.) possédait un étage et une double colonnade ionique. Les deux parties étaient séparées par un mur de refend. Au sud-est du temple on peut voir la fondation de la tholos, édifice circulaire (IVe siècle av. J.-C.) avec une colonnade dorique extérieure constituée de 26 colonnes avec métopes décorées d'une rosace, une cella et une colonnade corinthienne intérieure de 14 colonnes. C’est l'une des plus remarquables créations de l'architecture grecque du IVe s. av. notre ère. Elle fut construite durant la seconde moitié de ce siècle sur les plans de Polyclète le Jeune qui surveilla tout au moins la première phase des travaux. La destination de ce monument, désigné dans les comptes de construction sous le nom de thymélé (autel), a fait l'objet de nombreuses discussions. L’accès se faisait par une rampe à l'est. Dans le sous-sol de la cella se trouve un labyrinthe formé par 3 murs circulaires concentriques interrompus par des portes, reliés entre eux par des cloisons transversales et dont l’accès se faisait par la dalle blanche centrale de la cella, les trois murs les plus éloignés du centre étant continus. Les portes et cloisons étaient disposées de telle sorte que, pour passer d'un couloir dans un autre et se rapprocher du centre, il fallait parcourir presque entièrement celui que l'on voulait quitter. Ainsi, pour atteindre le centre, il fallait effectuer pas moins de trois tours presque complets. Ce dispositif a donné lieu à de multiples hypothèses dont l'une veut que ce labyrinthe aie servi de refuge aux serpents sacrés du sanctuaire. Quoi qu'il en soit, selon toute vraisemblance, les actes cultuels, quels qu'ils fussent, devaient s'accomplir au centre du monument. Le nom même de l'édifice -thymélé- semble indiquer que les pratiques qui s'y déroulaient avaient un caractère religieux et que la tholos était pour une part un lieu de sacrifices. Le premier mur à partir de l'extérieur supportait la colonnade extérieure, le second un mur plein percé d'une porte précédée d'une rampe d'accès à l'Est et le troisième la colonnade intérieure. Les trois autres murs, outre la fonction religieuse que leur disposition peut impliquer, soutenaient le dallage de la tholos. Selon Pausanias, on pouvait voir à l'intérieur une peinture de Pausias représentant l'Amour et l'Ivresse. Au nord-est du bois sacré (extérieur) on peut voir les fondations d'un complexe de bâtiments du IIe siècle av. J.-C. avec au nord des bains et au sud une basilique. Au nord-est se trouve un édifice à portique sur le côté est duquel les Romains construisirent un grand établissement de bains. A l’ouest du portique se situe le temple d'Aphrodite (IIIe siècle av. J.-C.) et plus au nord, les propylées servant d’entrée antique du sanctuaire (340-330 av. J.-C.). Ils sont constitués de 2 portiques à 6 colonnes ioniques au nord, corinthiennes au sud, sur un soubassement de pierre. A l’est des propylées subsistent les fondations d'une grande basilique paléochrétienne. A l'extérieur du péribole sacré se trouvaient les maisons des prêtres et des médecins, le gymnase hellénistique, les bains d'époque hellénistique (grand bâtiment quadrangulaire)... Au sud-ouest du sanctuaire, on peut voir le site du Vème siècle où des concours d'athlétisme (seuls quelques gradins de pierre du stade sont conservés au sud-ouest du sanctuaire) et de musique avaient lieu tous les quatre ans tandis qu'au sud-est gisent les vestiges du plus grand bâtiment du sanctuaire : le Katagogeion, sorte d'immense auberge comprenant au moins 160 chambres pour les pèlerins en bonne santé. A l'époque romaine vit aussi la construction d'un odéon. Le bain d'Asclépios, érigé au IIe s. de notre ère par le sénateur Antonin, il s'élevait en partie sur un bâtiment du Ve s. av. J.-C. Cette construction se composait d'une grande chambre divisée en trois parties par deux murs transversaux. Plus tard, aux IVe-IIIe s. av. J.-C., on l'agrandit en lui accolant au nord deux séries de salles. Tout cet ensemble fut détruit jusqu'aux fondations lors de l'érection des bâtiments romains. Il semble que la construction du Ve s. se soit élevée sur un emplacement déjà consacré au culte. Des traces de l'édifice antérieur furent, en particulier, retrouvées autour d'un puits à une extrémité (E) de l'abaton. Ce puits, qui date peut-être du VIe s. av. J.-C. apparaît comme l'un des plus anciens témoignages du culte d'Asclépios à Epidaure. Il cessa sans doute d'être utilisé au moment de la construction des bâtiments du IVe s. av. J.-C. mais il fut pieusement conservé par respect envers les lieux de culte archaïques. Les Propylées du sanctuaire, construits en tuf au IVe s. av. J.-C. Cette porte monumentale était située sur la route de la ville d'Epidaure au sanctuaire. Le long de cette route, à 100mdes propylées sur la droite, commence la nécropole. A l'Est des propylées gisent les vestiges d'une grande basilique paléochrétienne. Le stade fut aménagé au creux d'un ravin naturel au Ve s. av. J.-C. Les gradins dont quelques-uns sont conservés, étaient en partie taillés dans le roc et en partie construits en maçonnerie. Dans le talus, sous le chemin moderne, se trouvait un passage voûté. Juste en face, un emplacement rectangulaire aménagé parmi les gradins représente la tribune du jury qui proclamait les vainqueurs. Les lignes de départ et d'arrivée, marquées par deux rangées de dalles creusées de stries, sont encore visibles. Le gymnase et le stade avaient pour but la rééducation. Les trouvailles faites à l'Asclepieion sont exposées au musée situé à l'entrée du site archéologique. Il renferme des fragments architectoniques de la tholos et du temple d'Asclépios, des moulages en plâtre d'acrotères du temple (œuvres du sculpteur Timothéos), des statues romaines, des inscriptions, des instruments de médecine et de chirurgie, des médicaments, etc. Certaines inscriptions sont des «ordonnances» pour des remèdes et d'autres des descriptions de cures -textes précieux pour l'histoire de la médecine et parfois aussi amusants.
Evénement : Chaque année a lieu, début juillet, le festival d'Epidaure. On y représente des tragédies (les Trois Grands de la tragédie antique: Eschyle, Sophocle, Euripide) dont les premières eurent lieu devant le peuple d'Athènes il y a plus de 2.000 ans. Seule, la langue antique a été adaptée en grec moderne. Tout le reste, chœurs et climat scénique, a été scrupuleusement respecté. Les représentations, dont se charge le Théâtre National Grec, sont en tous points remarquables. Ce divertissement n’est pas réservé qu’aux lettrés, aux spécialistes. L'antique hémicycle de 12.000 spectateurs est plein à craquer.
Le village actuel de Palia Epidavros, situé à 5 ou 6km du site archéologique, est doté d'un petit port, de rivages pittoresques, de nombreuses tavernes et de quelques hôtels autour d'une plage. A proximité, sur une presqu'île, se trouve le site de la ville antique dont dépendait le sanctuaire d'Asclépios. Les passionnés d'antiquités y verront de nombreux tambours de colonnes doriques remployés dans un bâtiment postérieur, le petit théâtre dégagé au bas de la colline et, au sommet, les restes d'une église paléochrétienne. En outre, des recherches photographiques aériennes ont révélé d'importants vestiges submergés du port antique. Des fouilles ont mis au jour une vaste nécropole. Néa Epidavros (7km au nord) possède des vestiges d’une forteresse médiévale et, plus loin, le monastère de Hagnous est décoré de fresques byzantines. Enfin, le mont Kynortion abrite un sanctuaire d'Apollon Maléatas. Il reste de modestes vestiges du sanctuaire où les pèlerins venus consulter Asclépios devaient offrir leur premier sacrifice. Le temple fut sans doute construit au IVe s. av. J.-C. à côté d'un autel préhellénique dont l'existence est connue grâce à la tradition littéraire et à la découverte de cendres provenant de sacrifices. On verra aussi un puissant mur de soutènement auquel fut adossé un portique et les restes de plusieurs bâtiments romains du IIe s. apr. J.-C., notamment ceux des logements des prêtres d'Apollon, d'une grande citerne souterraine voûtée et de petits thermes. Depuis le site, belle vue sur le paysage environnant.
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