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OLYMPIA (Olympie)

 

Evaluation : ***

Remarque : Très beau site qui mérite certainement le détour.

 

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Pour les Grecs, Olympie est un lieu sacré tandis que pour le reste du monde, c'est le lieu de naissance des Jeux Olympiques. Nous pouvons visiter le site archéologique, le musée archéologique et le musée historique des Jeux Olympiques. Tous les 4 ans, la flamme olympique est allumée selon les rites antiques dans le site archéologique (beau spectacle mais seul le stade est accessible au public). Le porteur de la torche part ensuite du site de l’Ancienne Olympie comme le « spondophore » de l’antiquité.

 

Au pied du mont Kronion, entre les fleuves Alphios et Kladéos, s'étend l'Altis, le bois sacré de Zeus, où fut fondé, aux temps historiques, le plus célèbre sanctuaire panhellénique à l’emplacement d’un site consacré au culte de divinités préhelléniques. Durant l'antiquité, cette région était riche en oliviers sauvages, en peupliers, en chênes, en pins et en platanes. C'est là qu'avaient lieu, tous les quatre ans et pendant 7 jours, des jeux en l'honneur de Zeus. Une ville byzantine s'étendait sur les ruines de l'Altis puis un hameau de berger étendit ses cabanes entre le temple de Zeus et le stade.

 

Histoire

Au pied sud de la colline de Kronios ont été érigés les premiers sanctuaires et cultes préhistoriques. Un grand nombre de tessons, datant du Néolithique supérieur (IVe millénaire av. JC), ont été retrouvés sur le versant nord du stade. Des traces d'habitation des trois périodes de l'âge du bronze ont été identifiées dans la zone plus large d'Altea et du nouveau musée.

Un grand tumulus de la période proto-helladique II (2800-2300 av. JC) a été découvert dans les couches inférieures du Pélopion et, pendant la période proto-helladique III (2150-2000 av. JC), les premiers bâtiments voûtés de la colonie ont été construits.

Selon une ancienne tradition, au XIe siècle av. JC, les Étoliens colonisèrent la région d'Olympie sous la direction d'Oxylos qui fonda l'état d'Elis. Vers la fin de l'ère mycénienne, le plus ancien sanctuaire primitif, dédié aux divinités locales et panhelléniques, fut probablement formé.

Vers le Xe-IXe s. av. JC, l’Altis, bosquet sacré envahi d'oliviers sauvages, de pins, de platanes, de peupliers et de chênes, commença à prendre forme, puis le culte de Zeus fut établi. Olympie fut consacrée exclusivement au culte et n'eut pendant de nombreux siècles aucune autre structure que l'Altis, une enceinte fortifiée contenant des autels sacrificiels et le tumulus (tombeau) du Pélopion. Les nombreuses offrandes votives, principalement des figurines, des chaudrons en cuivre et des trépieds, étaient déposés à l'extérieur, sur des branches d'arbres et sur des autels. Les premières figurines représentant Zeus, le maître du sanctuaire, datent également la période géométrique.

En 776 av. JC, Iphitos, roi d'Élis, Cléosthène de Pise et Lykourgos de Sparte réorganisèrent les Jeux Olympiques en l'honneur de Zeus et instituèrent l'ekecheiria (trêve) sacrée. Rapidement, la fête quadriennale acquit un caractère national / panhellénique. Le grand développement du sanctuaire commença à l'époque archaïque comme en témoignent les milliers d'ex-voto (armes, figurines, chaudrons…) datant de cette période, et la construction des premiers édifices monumentaux : le temple d'Héra, le Prytanéion (presbytère), le Bouleutérion (parlement), les trésors et le premier stade.

L'apogée du sanctuaire se poursuivit à la période classique. L'énorme temple de Zeus et plusieurs autres bâtiments (bains, stoas, trésors, bâtiments auxiliaires) sont érigés alors que le stade est déplacé à l'est de ses prédécesseurs archaïques, à l'extérieur de l'Altis. Les innombrables statues et offrandes précieuses de cette époque furent malheureusement perdues, le sanctuaire ayant été plusieurs fois pillé dans l'antiquité et notamment sous la domination romaine.

À l'époque hellénistique, la construction de bâtiments laïques, tels que le gymnase et la palestre, se poursuivit, tandis qu'à l'époque romaine, plusieurs bâtiments existants furent rénovés et de nouveaux construits, notamment des thermes, de luxueuses demeures et un aqueduc. De nombreux trésors du sanctuaire furent pillés et utilisés pour la décoration de villas romaines.

Sa fonction se poursuivit normalement durant les premières années chrétiennes sous Constantin le Grand. En 393 ap. JC les derniers Jeux Olympiques eurent lieu et un peu plus tard l'empereur de Byzance, Théodose Ier, avec son décret interdisa définitivement leur tenue, tandis que sous Théodose II eut lieu la destruction définitive du sanctuaire (426 ap. JC).

Au milieu du Ve siècle après JC, une petite colonie s'est développée sur les ruines antiques et l'Atelier de Phidias a été transformé en église paléochrétienne. Deux grands tremblements de terre, en 522 et 551, provoquèrent la destruction définitive du sanctuaire, tous les bâtiments restés debout s'effondrèrent dont le temple de Zeus. Au cours des siècles suivants, l'Alpheios et le Kladeos débordèrent et, avec les glissements de terrain du mont Kronios, ont profondément enseveli le site dans la boue et le sable (5 à 7 mètres). La zone fut nommée Antilalos et ce n'est qu'en 1766 que l'emplacement de l'ancien sanctuaire fut identifié.

 

Sanctuaire de l'Altis

Le sanctuaire de l'Altis, la cité des dieux, était exclusivement réservé aux dieux. Les logements des prêtres et des divers fonctionnaires étaient situés hors de l'enceinte sacrée. En théorie, tout appartenait au maître de l'Altis, Zeus. Dans la pratique, c'étaient les Eléens qui disposaient des richesses enfermées dans l'enceinte, mais ils n'avaient le droit d'en user que pour embellir le sanctuaire. Le Sénat olympique, qui siégeait au Bouleutérion et dont les membres se recrutaient dans l'aristocratie d'Elis, administrait les sanctuaires avec le concours d'un boulographe, ou secrétaire du Sénat. Il avait autorité sur tous les fonctionnaires olympiques.

Comme personnel de l'Altis, les magistrats et les prêtres étaient nommés pour une olympiade. Chaque sanctuaire possédait son personnel spécial, mais il y avait une hiérarchie. En tête, trois théokoles ou grands prêtres par olympiade dirigeaient les sacrifices principaux. Il y avait encore trois spondophores, chargés d'aller à l'étranger annoncer la date des fêtes, ainsi que les manteis ou devins, descendants de deux vieilles familles d'Elis, les Lamides et les Klytiades, qui rendaient les oracles et jouissaient dans le monde grec d'une autorité exceptionnelle. Les inscriptions mentionnent également un sacrificateur quotidien, des joueurs de flûte, des danseurs, des exégètes, à la fois maîtres des cérémonies et interprètes des légendes, un architecte, un médecin, un chef de cuisine, un xyleus (bûcheron) qui fournissait le bois pour les sacrifices, etc.

Les fêtes de l'Altis rompaient la monotonie de la vie liturgique, comme celles de Cronos et de Gè, de Pélops et d'Hippodamie, du démon Sosipolis où les femmes étaient admises par exception, et de la déesse Héra, à laquelle elles participaient seules, célébrant des jeux gymniques dans le stade. Mais la plus importante de ces solennités était la fête quinquennale de Zeus, que rehaussaient les grands concours olympiques.

 

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Site archéologique

Site sacré dès 1600 av. JC, le culte à Zeus, père des dieux, fut probablement introduit par les Étoliens, peuplade dorique gouvernée par Oetylus, lorsqu'ils s'installèrent dans la région en 1200 av. JC. Il devint un des plus importants sanctuaires du monde antique et se développa à partir des Xème / IXème siècle av. JC.

En 393, sous l'ordre de l'empereur byzantin Théodose Ier, le temple de Zeus fut détruit (comme tous les autres temples antiques). Les autres bâtiments du sanctuaire furent détruits à leur tour en l'an 426 suite à la décision de Théodose II. Ce travail de destruction fut définitivement achevé par les forts tremblements de terre des années 522 et 551. Les découvertes des premières fouilles (dès 1829) ont été transportées au Louvres où elles se trouvent toujours.

 

Jusqu'au Ve s. av. JC, le péribole sacré comprenait l'héraion et le prytanée au nord-ouest, le pélopion et l'hippodameion. Au pied du mont Kronion se dressaient les trésors de douze villes grecques tandis que le bouleutérion où siégeait le sénat olympique se trouvait au sud.

 

C'est au "Buisson Sacré" que sont nés les jeux olympiques en 776 av. JC en l'honneur de Zeus et s’y déroulaient dans l'antiquité. Ils avaient la forme d'une fête religieuse soumise à un rituel strict. A l'origine, les épreuves avaient lieux devant les autels mais au fur et à mesure de la construction de nouvelles installations, ils furent répartis sur le site. Les vainqueurs se voyaient remettre le kotinos, une couronne faite d'une branche de l'olivier sacré poussant près du Temple de Zeus. Les jeux, la plus grande fête nationale au rayonnement et à l'éclat panhellénique depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, se tenaient tous les quatre ans, mais l'origine du culte et de la fête remonte à plusieurs siècles. Les légendes locales sur le puissant roi de la région, le célèbre Pélops, et le dieu fluvial Alphée, révèlent les liens étroits du sanctuaire avec l'orient et l'occident.

 

Le site archéologique comprend le sanctuaire de Zeus, avec les temples et les bâtiments directement liés au culte, ainsi que divers bâtiments construits autour tels que des installations sportives utilisées pour la préparation et la réalisation des Jeux Olympiques, les bâtiments auxiliaires, utilitaires et administratifs, et des édifices à caractère laïque. Altis, le bosquet sacré, occupe la partie centrale et en son sein se développe le noyau du sanctuaire, avec les temples, les trésors et les bâtiments les plus importants du site. Il était entouré d’une enceinte (peribolos) qui, à la fin du IVe s. av. JC, avait deux portes du côté ouest et une au sud. Sa limite orientale est la Stoa des Échos, séparant l'espace sacré du stade. À l'époque romaine, l'enceinte fut agrandie et deux portiques monumentaux furent formés sur son côté occidental.

Le temple classique de Zeus et l'ancien temple d'Héra dominent l'Altis. Au nord se trouvait le Mitroos, un temple dédié à la mère des dieux Rhéa-Kybelis (Cybèle), et derrière lui, au pied du mont Kronios, les trésors consacrés par les villes grecques, principalement les colonies. À leur ouest se trouve le Nymphaion, une splendide fontaine dédiée par Hérode Atticus. Au sud de l'Héraion, sur les vestiges de la colonie préhistorique, se trouve le Pélopion, un monument funéraire commémorant le héros Pélops. Au sein de l'Altis se trouvent également le Prytaneion, siège des responsables du sanctuaire, et le Philippeion, élégant bâtiment circulaire dédié par Philippe II, roi de Macédoine. Au sud-est de l'Héraion se trouvait le grand autel de Zeus, un monument très important entièrement constitué de cendres et donc aujourd'hui complètement perdu. Le reste de l'espace à l'intérieur de l'enceinte était rempli d'autels, de statues de dieux et de héros, de statues des Olympiens (vainqueurs olympiques), de dédicaces de personnages célèbres et de villes grecques, parmi lesquelles la célèbre Niké (Victoire) de Paionios.

À l'extérieur de l'enceinte sacrée de l'Altis, au sud, se trouvent le Bouleutherion et la Stoa Sud, le bâtiment le plus au sud du grand sanctuaire et son entrée principale par le sud. À l'ouest et séparé de l'Altis par la Voie Sacrée se trouve une série de bâtiments destinés au personnel du sanctuaire, aux athlètes et aux visiteurs de marque : gymnase et palestre, terrains d'exercices, atelier de Phidias (transformé en édifice chrétien), bains grecs, thermes romains, Theokoleion (résidence des prêtres), Leonidaion (quartier des fonctionnaires) et auberges romaines. À l’est de l’Altis se trouve le stade où se sont déroulés les Jeux Olympiques. Au sud du stade se trouvait l'hippodrome dont il ne reste aucune trace car emporté par l'Alpheios. Au sud de l'hippodrome se trouve un ensemble de demeures et de bains, dont la célèbre Maison de Néron, construite par l'empereur pour son séjour à Olympie lors de sa participation aux jeux.

 

Voici les différents vestiges rencontrés en tournant par la droite :

 

Gymnase

À l'époque hellénistique, le gymnase, un complexe de bâtiments monumentaux allongés, a été construit dans la zone plate au nord-ouest d'Iera Altea (Altis sacré) et à l'est du lit de la rivière Kladeos. Le gymnase est situé au nord de l'ancienne palestre, avec laquelle ils constituent les principales installations de préparation des athlètes d'Olympie. Les athlètes des épreuves de course à pied et du pentathlon s'y sont entraînés. Le bâtiment se développe sur un axe Nord-Sud et se compose de quatre arcades doriques entourant la cour centrale. Les différentes parties du bâtiment sont construites progressivement, mais leur datation exacte n'est pas encore connue. Le bâtiment, d'une longueur de 220 m et d'une largeur de 120, a des dimensions similaires à celles du stade et couvre une superficie dépassant 26 acres.

Initialement, au début du IIe s. av. JC, le portique sud à nef unique est érigé avec une colonnade face à la cour centrale d'ordre ionique ou dorique, à côté de la stoa nord de la palestre dont ils se partagent leur mur du fond percé d’une ouverture.

À double nef et d'une longueur de 212,05 m pour 11,50 de largeur, la construction du portique oriental suivra durant le IIe s. av. JC. Son mur extérieur est soutenu par intervalles par des contreforts, tandis que sa partie inférieure est construite en blocs de poros et sa structure supérieure est en briques brutes. La colonnade extérieure, vers la cour centrale, était composée de 60 colonnes et la colonnade intérieure de 66, soutenues par des bases simples. Les deux colonnes doriques sont particulièrement élancées (3,14 m), ce qui suppose l'existence d'un seuil en bois. Ce portique abritait le xystos, la piste couverte (longue de 192,27m, soit exactement la longueur d'un stade olympique) où s'entraînaient les athlètes, lorsque les conditions météorologiques étaient rudes. Parallèlement au xystos se trouvait le couloir à ciel ouvert nommé paradromis. Le long du stylobate de la colonnade extérieure, une gouttière d'évacuation des eaux en blocs de pierre de Poros a été construite pour recueillir l'eau de pluie. Probablement aux IIe ou IIIe s. ap. JC, la structure supérieure en briques a été remplacée par une maçonnerie mixte de briques, de pierres et d'éléments architecturaux réutilisés. De la phase initiale de la stoa orientale sont conservés les fondations, la partie inférieure des murs avec de petites sections de la structure supérieure postérieure, le stylobate et la gouttière, ainsi que les tambours cannelés et non cannelés des colonnes. Les récentes fouilles ont mis au jour dans une assez large mesure le mortier qui recouvrait la surface intérieure du mur oriental, ainsi qu'à l'ouest de nombreuses sections effondrées avec des traces de lignes ondulées peintes, importante preuve que le mur est du portique portait une décoration intérieure peinte. Près de l'extrémité Ouest de ce portique, du côté de la palestre, remarquer un four du IIIe s. ap. JC protégé par une toiture.

À la fin du IIe ou au Ier s. av. JC, dans l'angle sud-est du complexe, face à l'entrée de l'Altis sacré, à proximité du prytanéion (presbytère), un propylon amphiprostyle monumental particulièrement élégant a été érigé. Il se compose d'une plate-forme à gradins supportant dix-huit colonnes d'ordre corinthien formant une entrée à trois nefs au complexe du gymnase. La décoration de l'entablement avec bucranes et rosaces en relief était particulièrement soignée, tandis que le plafond portait des panneaux de pierre. Au début de l'époque chrétienne, elle fut démolie et certaines de ses parties furent utilisées dans l'ancien atelier de Phidias transformé en église.

Du portique nord, seule une petite section a été découverte de l'autre côté de la route provinciale Olympia-Linaria, tandis que les crues de la rivière Kladeos au IVe s. ap. JC ont peut-être emporté tout le portique ouest, dont seules des traces ont été découvertes. Il avait probablement deux étages et servait au logement des athlètes.

Le gymnase contenait la liste officielle des olympioniques (vainqueurs olympiques) et des olympiades, ainsi que de nombreuses statues d'athlètes.

 

Prytanée

Le presbytère était l'un des bâtiments les plus anciens et les plus importants d'Olympie, car il était le centre de la vie administrative et politique du sanctuaire et le centre administratif des Jeux Olympiques. C'était le siège des magistrats, les hauts fonctionnaires qui supervisaient les sacrifices effectués mensuellement pour honorer les dieux, appelé « Prytanéion des Éléens » par Pausanias. Situé dans l'angle nord-ouest de l'enceinte sacrée, à côté de l'entrée d'Alteos et en face du gymnase, sa construction remonte à la fin du VIe ou au début du Ve s. av. JC. Au départ c'était un petit bâtiment, progressivement agrandi avec les divers ajouts et modifications qu'il reçut au cours des années suivantes.

Le bâtiment était un carré de 32,80 mètres avec une entrée du côté sud et un vestibule menant à une chambre centrale carrée de 6,80 mètres de côté. Cette chambre contenait le foyer sacré des Éléens, où un feu brûlait jour et nuit. Selon Pausanias, le foyer était fait de cendres et les cendres produites par ce feu éternel étaient transportées vers l'autel de Zeus qui grandissait ainsi de plus en plus. On pense que la salle à manger où les vainqueurs olympiques étaient reçus par les Éléens était située soit dans l'aile ouest, soit dans l'aile nord. À l'intérieur du Prytanéion, à droite de l'entrée, se trouvait un autel de Pan.

Aujourd'hui, l'intérieur du monument n'est pas ouvert au public.

 

Palestre

La palestre est située à l'ouest d'Altea, en dehors de l'enceinte sacrée et tout près de la rivière Kladeos. Elle a été construite au IIIe s. av. JC au sud du gymnase et appartient au même complexe que celui-ci. Elle était utilisée pour entraîner les athlètes à la boxe, à la lutte et au saut d’obstacles. Dans la palestre et dans le gymnase, les athlètes achevaient leur période d'entraînement et d'initiation réglementaire qui avait duré neuf mois. Elle pouvait même être accomplie uniquement à Olympie. La palestre répond exactement à la palestre type de Vitruve, à laquelle elle a d'ailleurs sans doute servi de modèle.

Il s'agit d'un bâtiment presque carré (66,35 m sur 66,75), 0,70 m plus bas que le gymnase. En son centre se trouvait un terrain ouvert de 41 mètres carrés, entouré d'une colonnade dorique de 72 colonnes (32 ont été restaurées) et recouvert de sable fin sur lequel les athlètes s'entraînaient. Les colonnes et les assises inférieures des murs étaient en pierre, les assises supérieures des murs en brique et l'entablement en bois. Du côté nord se trouvait un dallage en briques striées ( afin d'empêcher les pieds nus des lutteurs de glisser) long de 24,20 m et large de 5,44, pouvant aussi servir de piste d'élan pour le saut.

Autour de la cour se trouvaient des salles couvertes de différentes dimensions, utilisées par les athlètes avant et après leur entraînement. Leur porte s'ouvrait sur la cour et la plupart d'entre elles avaient, en façade, des colonnes ioniques aux chapiteaux variés. À l’intérieur de certaines pièces, le long des murs se trouvaient des bancs qui servaient à l’enseignement des orateurs et des philosophes. Les salles étaient utilisées comme elaiothesion (où les athlètes s'oignaient le corps avec de l'huile), konisterion (où les athlètes saupoudraient leur corps de poussière), vestiaires et bains.

Une colonnade ionique bordait la façade du grand espace allongé de l'aile sud. A l'origine, la palestre avait deux portes d'entrée sur son côté sud, mais un propylon dorique à quatre colonnes en façade fut ajouté plus tard dans l’angle nord-ouest, devenant l'entrée principale du bâtiment. La communication avec le gymnase adjacent se faisait par une petite porte existant approximativement au milieu du mur nord de la palestre et menait au portique sud du gymnase.

 

Philippeion

Seul bâtiment circulaire à l'intérieur de l'Altis, c’est l'un des plus beaux exemples de l'architecture grecque antique. Situé à l'ouest du temple d'Héra, à un emplacement bien en vue dans l’enceinte sacrée, il fut dédié à Zeus par Philippe II de Macédoine après sa victoire à Chaironeia (Chéronée) en 338 av. JC, prouvant le rôle politique important du sanctuaire à cette époque. Après la mort de Philippe, le monument fut achevé par son fils Alexandre le Grand qui fit réaliser les statues de sa famille par le célèbre sculpteur Léochares, placées à l'intérieur du bâtiment. Le monument, en plus d'un caractère votif, avait également un caractère religieux, puisqu'il était utilisé pour le culte de l'héroïque famille royale macédonienne.

C’était un bâtiment circulaire particulièrement élégant. Dix-huit colonnes ioniques reposaient sur un socle en marbre à trois marches et soutenaient un entablement en pierre. Le toit avait des tuiles de marbre et une fleur en bronze au sommet. Selon Pausanias, qui visita le monument au IIe s. ap. JC, le mur de la cella, construit en blocs de poros rectangulaires, était recouvert intérieurement d'enduit rouge avec des joints blancs imitant la maçonnerie en briques d'argile cuites. À l'intérieur de la cella se trouvaient neuf colonnes corinthiennes engagées sur le pourtour et, juste en face de l'entrée, un podium semi-circulaire avec cinq statues chryséléphantines représentant Alexandre, ses parents Philippe et Olympias, et les parents de Philippe Amyntas et Euridice. Les deux statues féminines furent ensuite transférées à l'Héraion, qui servait de trésor, et c'est là que Pausanias les vit. Aucune de ces statues n'a survécu.

Seules les fondations et la partie basse des murs sont visibles in situ. Cependant, à l'occasion des Jeux Olympiques d'Athènes en 2004, le Musée de Berlin a restitué dix éléments architecturaux du bâtiment (des fragments de la base et des colonnes, un chapiteau corinthien, une partie de la gouttière en marbre avec une gouttière à tête de lion et un tuile en marbre) pour sa restauration achevée en 2005.

 

Temple de Zeus

Le majestueux temple de Zeus, bâtiment le plus important de l'Altis, situé en son centre, est le plus grand temple du Péloponnèse, considéré par beaucoup comme l'exemple parfait (le « canon ») de l'architecture dorique. La construction par les Éléens a commencé vers 470 av. JC grâce au butin de la guerre contre les villes triphyliennes, et fut achevé avant 456 av. JC, comme en témoigne l'inscription votive des Lacédémoniens, qui, après leur victoire contre les Athéniens et leurs alliés à la bataille de Tanagra (457 av. JC), dédicacèrent un bouclier d'or, suspendu au fronton. Son architecte était l’Éléen Livonas (Libon). Le temple, avec six colonnes en façade et treize sur les côtés, a une orientation est-ouest. Les murs et les colonnes, hautes de 10,43 mètres et diamètre à la base de 2,25 mètres, étaient en calcaire local, recouverts de stuc blanc. Seules les sculptures du fronton, les tuiles et les gouttières à tête de lion étaient en marbre. Devant le pronaos se trouve un petit espace rectangulaire pavé de dalles de marbre hexagonales où étaient couronnés les vainqueurs des olympiades.

Le temple comprenait un pronaos, une cella et un opisthodomos (vestibule). Le pronaos et l'opisthodomos étaient tous deux d'apparence bistyle et, au sol du pronaos, les vestiges d'une mosaïque hellénistique (IVe ou IIIe s. av. JC) avec des représentations de tritons ont été conservés. La cella, fermée par une porte en bronze à deux battants, était divisée en trois nefs par deux doubles rangées de sept colonnes doriques. À l'extrémité se dressait la statue chryséléphantine (en or et ivoire) de Zeus, l'une des sept merveilles du monde antique, créée par Phidias vers 430 av. JC. La statue, qui aurait atteint plus de 12 mètres de haut, est décrite par Pausanias et représentée sur des monnaies anciennes, et représentait Zeus assis sur son trône, tenant un sceptre dans sa main gauche et une Victoire ailée dans sa droite. Les parties non drapées de la statue étaient en ivoire, tandis que la robe et le trône, ce dernier décoré de scènes mythologiques en relief, étaient en or. Après l'abolition des Jeux Olympiques, la statue fut déplacée à Constantinople où elle périt dans un incendie vers 475 ap. JC. Devant se trouvait un bassin carré creusé, dallé de plaques de marbre bleu et encadré d'un rebord en marbre pentélique, servant à recueillir l’huile dont la statue était enduite.

La riche décoration sculpturale du temple est un bel exemple du style sévère. Le fronton oriental représentait la course de chars entre Pélops et Oinomaos, avec Zeus, maître du sanctuaire et juge du combat, comme personnage central. Le fronton occidental représentait la bataille des Lapithes et des Centaures (Centauromachie), disposés autour de la figure centrale d'Apollon. Les douze métopes, six à chaque extrémité au-dessus de l'entrée du pronaos et de l'opisthodomos, représentaient les travaux d'Hercule, fils mythique de Zeus. A l'époque romaine, les métopes non décorées des façades ont été ornées de 21 boucliers de bronze doré dédiés par le souverain romain Mummius pour commémorer sa victoire sur les Grecs dans l'Isthme (146 av. JC). Au sommet du fronton est se trouvait une victoire dorée du sculpteur Paionios, tandis que les acrotères d'angle étaient en forme de chaudrons dorés. Les entrecollonnements étaient garnis de statues de bronze et d'ex-voto dont on voit encore les trous de scellement.

Le temple fut incendié sur ordre de Théodose II en 426 ap. JC. Gravement endommagé par l'incendie, il fut finalement détruit par les tremblements de terre de 551 et 552. Après les fouilles il a été partiellement restauré.

Devant la rampe d'accès du temple étaient dressées de nombreuses statues dont on voit encore quelques bases. Parmi celles-ci se trouve le piédestal triangulaire de la Victoire de Paeonios. Par la qualité et la diversité des ex-voto ici réunis, ce petit coin de l'Altis apparaissait comme un musée de plein air où l’on trouvait des oeuvres des meilleurs artistes de l'ensemble du monde grec.

 

Théokoléon

À l'ouest de l'enceinte sacrée et au nord de l'atelier de Phidias se trouve le Théokoléon, siège des théokoles, les prêtres d'Olympie, mais aussi la résidence du personnel du sanctuaire comprenant des devins, interprètes, porteurs d'animaux sacrificiels, musiciens et un bûcheron fournissant le bois utilisé pour les sacrifices. Le bâtiment d'origine, presque carré de 19 m de long, remonte au milieu du Ve s. av. JC, mais a subi divers ajouts et modifications jusqu'aux années romaines. À l'origine, le bâtiment possédait une cour centrale autour de laquelle se trouvaient huit pièces dont quatre seulement avaient une entrée sur la cour, chacune avec un portique à deux colonnes entre des pilastres. Les quatre autres occupaient les angles et ne communiquaient pas avec la cour mais avec les autres pièces. À l'époque hellénistique, trois pièces supplémentaires furent ajoutées du côté est et une nouvelle aile (38,58 mètres sur 40,36) composée d'une grande cour péristyle et de nombreuses pièces autour fut construite à l'époque romaine.

 

Héroon

À l'ouest de l'Altis, entre le Théokoléon et les bains grecs, se trouve l’héroon (seconde moitié du Ve s. av. JC) ayant servi de salle de sudation (ephidroterion) des bains avant de devenir un monument à un héros aux époques hellénistique et romaine. Il s'agit d'un petit bâtiment carré, dans lequel trois espaces peuvent être distingués : la pièce au nord comprenant une structure circulaire inscrite de 8,04 m de diamètre, une seconde salle dans la partie sud du bâtiment, et un vestibule étroit (5,10 m de profondeur) avec quatre colonnes sur sa façade ouest donnant accès aux deux pièces. À l'époque classique, lorsque le bâtiment était un bain, la pièce nord servait de salle de sudation, tandis que la pièce sud abritait probablement les chaudières pour chauffer l'eau.

À l’intérieur de la structure circulaire, vers le sud, se trouvait un petit autel de frêne et d’argile, mesurant seulement 0,38 mètre de haut, 0,54 mètre de long et 0,37 mètre de large. Le mot « héros » flanqué de branches d'olivier était inscrit sur l'autel, et comme la surface de l'autel était régulièrement renouvelée, l'inscription était repeinte (souvent avec des orthographes différentes). L'autel était dédié à un héros inconnu. Pausanias mentionne un autre autel, dédié à Pan, dans le même espace.

 

Atelier de Phidias

À l'extérieur de l'enceinte sacrée, juste en face du temple de Zeus, se trouve l'atelier de Phidias où le grand sculpteur de l'antiquité créa l'immense statue chryséléphantine (en or et en ivoire) du dieu. Les découvertes de fouilles et les poteries datent précisément le bâtiment de 430 à 420 av. JC. Il fut plus tard transformé en lieu de culte, Pausanias mentionnant que lors de sa visite au IIe s. ap. JC, à l'intérieur il y avait un autel où des sacrifices étaient faits à tous les dieux.

L'atelier se composait d’une salle rectangulaire orientée est-ouest avec une entrée du côté est, ayant à peu près les mêmes dimensions (32 x 18 x 14,50 m) que la cella du temple de Zeus, pour faciliter la conception de la statue. Il était construit en pierre et divisé en trois nefs par deux rangées de colonnes. Située dans la nef centrale, la statue se composait d’un noyau en bois que le sculpteur a recouvert de plaques d'or, d'ivoire et de verre. Il semble que le traitement de ces pièces ait eu lieu dans les pièces situées au sud et le long du bâtiment principal. De riches découvertes y eurentlieu comme des moules d'argile pour les plis de la robe de la statue, des morceaux d'ivoire et de pierre semi-précieuse, des outils d'orfèvrerie en os, des pétales de fleurs en verre et un petit oinochoe peint en noir très important portant l'inscription Pheidio eimi, ou “j'appartiens à Phidias”. L’assemblage final de la statue a probablement eut lieu à l'intérieur du temple de Zeus et représentait Zeus assis sur un trône d'or décoré de scènes mythologiques, le visage et les parties non drapées du corps étaient en ivoire, tandis que la robe dorée était ornée de fleurs de verre et de pierres semi-précieuses.

Entre 435 et 451 ap. JC, une basilique paléochrétienne a été érigée sur les fondations de l'édifice, bouleversant le plan initial de l’atelier, et possédait un toit en bois recouvrant trois nefs, un sanctuaire absidale à l'extrémité orientale (où se trouvait l'entrée de l'atelier) et une entrée du côté sud du narthex. On peut toujours voir les arcs bas en marbre séparant du chœur de la nef. Les murs étaient en brique et le sol en dalles de marbre, démontés par les fouilleurs afin de permettre l'investigation des couches plus anciennes. Des inscriptions chrétiennes à l'intérieur du narthex renseignent sur le pavage du sol de l'église et sur diverses occupations de l'époque. Cette basilique, la plus ancienne église paléochrétienne connue d'Ilia, a été détruite par le tremblement de terre de 551.

 

Bains grecs

Les bains les plus anciens du sanctuaire (Ve s. av. JC), qui servaient aux besoins des athlètes, sont situés dans sa partie la plus occidentale, près de la rivière Kladeos. On les appelle bains grecs, pour les distinguer de ceux construits à l’époque romaine. Le complexe n'a pas été construit en une seuel fois mais pendant presque toute la durée de son utilisation, diverses interventions et extensions ont été réalisées. Il fut probablement abandonné à l'époque romaine, lorsque plusieurs autres thermes furent construits dans le sanctuaire.

Les bains originaux construits avant 450 av. JC consistaient en une simple salle oblongue (salle I), longue de vingt mètres et large de quatre, avec un puits à une extrémité d'où l'eau était puisée pour les besoins des athlètes. Plus tard, peut-être au cours du Ve s. av. JC, une pièce plus petite (salle II) avec de petites baignoires en briques construites le long des côtés nord et est y fut ajoutée. A la fin du IVe s. av. JC, les bains furent agrandis vers l'ouest avec la construction d'une autre pièce (salle III), qui disposait de baignoires sur trois côtés, mais aussi la possibilité de fournir de l'eau chaude. Le dernier remodelage important a eu lieu au Ier s. av. JC lorsqu'une grande salle avec une petite abside côté sud (salle IV) a été construite au sud ainsi que des hypocaustes (système de chauffage au sol).

La piscine adjacente, longue de 24 mètres, large de 16 et profonde de 1,60, appartient à la première phase de construction (Ve s. av. JC). Elle comportait cinq marches de chaque côté, un système d'alimentation en eau et de drainage sophistiqué, et était pavé de dalles de Poros rectangulaires. La piscine cessa d’être utilisée probablement au Ier s. av. JC et a été partiellement recouverte par les bains de Kladeos construits au sud un siècle plus tard. Une grande partie a été emportée par la rivière, il en reste donc très peu dz vestiges aujourd'hui.

 

Thermes de Kladeos

Les bains dits Kladeos sont situés près de la rive du Kladeos, à la limite ouest du sanctuaire olympien, sur le site de la piscine des bains grecs du Ve s. av. JC. Ils ont été construits à l'époque romaine, vers l'an 100 ap. JC, en relation avec la maison d'hôtes romaine voisine au sud.

D'une superficie d'environ 400 m2, ils se composaient de plusieurs salles avec des plafonds voûtés en terre cuite, des revêtements en marbre polychrome et de remarquables mosaïques au sol. Les plafonds n'ont pas survécu et toute l'aile ouest a été emportée par la rivière, mais plusieurs mosaïques sont assez bien conservés. Le bâtiment est typique de son époque, où les bains n'étaient plus simplement fonctionnels comme à l'époque classique et hellénistique, mais devenaient un lieu de loisirs et de luxe. D'où le somptueux revêtement de marbre et les nombreuses installations, telles que la piscine chaude et froide, la salle de sudation, le vestiaire, le petit bain privé, l'atrium, les baignoires et les toilettes.

 

Auberges

Les auberges romaines sont situées à l'extérieur de l'enceinte sacrée de l'Altis, à l'ouest de l'atelier de Phidias et tout près des thermes romains de Kladeos dont la construction est probablement liée à celle des auberges. Le complexe a été construit vers 170 av. JC pour répondre à la demande du nombre croissant de visiteurs du sanctuaire, notamment lors des jeux olympiques, et faisait partie d'un vaste programme de construction comprenant la rénovation de plusieurs bâtiments à l'intérieur de l'Altis et la construction d'autres conformément à l'esprit de l'architecture romaine, avec de nombreuses pièces et une riche décoration.

Les auberges romaines, construites sur des bâtiments secondaires de la fin de la période classique, comme un four à poterie et un moulin, comprennent deux grandes structures de périodes différentes. La plus ancienne (Maison I) avait une entrée sur son côté sud menant à une cour péristyle centrale, tandis que la plus récente (Maison II), construite directement à l'est, avait une cour péristyle centrale et de nombreuses pièces de chaque côté dont la plupart avaient des entrées sur le péristyle. Plusieurs pièces des deux bâtiments avaient de beaux sols en mosaïque, dont seuls des fragments ont survécu et ont été restaurés.

 

Leonidaion

Situé à l'angle sud-ouest du sanctuaire, à l'extérieur de l'enceinte sacrée de l'Altis, c’était une grande et luxueuse auberge (maison d'hôtes) destinée aux visiteurs de marque des jeux olympiques. Il a été construit vers 330 avant JC et a été remanié deux fois à l'époque romaine (vers 174 et au IIIe s. ap. JC). Une inscription dédicatoire partiellement conservée sur l'épistyle de la stoa ionique extérieure rapporte que le bâtiment a été érigé par Léonidas, fils de Leotas de Naxos, qui était à la fois architecte et bienfaiteur. Sa statue se trouvait dans le coin nord-est du bâtiment, là où son piédestal inscrit a été trouvé.

Ce grand édifice presque carré se composait d'une cour centrale (atrium) entourée d'un péristyle dorique de 44 colonnes, sur lequel s'ouvraient des pièces sur les quatre côtés. Le côté occidental, plus large (15 m) que les autres (10 m), abritait les pièces les plus grandes. À l’extérieur du bâtiment s’étendait une colonnade continue de 138 colonnes ioniques d'une hauteur de 5,55 m. Ce promenoir, en communication immédiate avec l'extérieur, constituait une décoration architecturale pleine de grandeur. À l'époque romaine, lorsque le bâtiment devint une résidence pour les hauts fonctionnaires romains, un lac décoratif artificiel a été aménagé au milieu de la cour.

Le plâtre mural subsistant a été restauré. Des fragments de la gouttière décorative en terre cuite du bâtiment sont exposés au musée archéologique d'Olympie.

 

Thermes Leonidaios

Les bains dits de Léonidaion, situés à l'extérieur de l'angle sud-ouest de l'Altis, doivent leur nom à la maison d'hôtes voisine (bien que les deux bâtiments n'aient aucun rapport). Construits au IIIe siècle ap. JC, ils restèrent en usage jusqu'au VIe siècle et furent plusieurs fois remanié. Bien conservés, ils sont uniques à Olympie dans la mesure où ils conservent la hauteur et le toit d'origine. Ils faisaient partie d'un vaste complexe immobilier, aujourd'hui en grande partie détruit.

Les thermes se composaient d’une cour centrale entourée de pièces, d’espaces de stockage et d'espaces de service. Situés dans l'aile sud du complexe, les bains comprenaient quatre petites salles aux plafonds voûtés et aux beaux sols en mosaïque, encore visibles aujourd'hui. Ils disposait d'un excellent système d'alimentation en eau et d’un système de chauffage perfectionné où l'air chaud circulait dans un système de canalisations à l'intérieur des murs.

Comme l'indique un four découvert dans l'angle sud-ouest du bâtiment, la fonction du bâtiment changea au Ve siècle ap. JC avec l’installation d’un atelier de verrerie dans une salle et un pressoir à raisin dans une autre.

 

Piédestal de la Victoire de Paeonio

Des centaines de socles de statues, dont beaucoup sont inscrits, sont disséminés dans l'Altis. Situé à environ trente mètres à l'est du temple de Zeus se trouve un exemple des plus importants, le piédestal massif de la Niké (Victoire) de Paionios, remarquable statue de l'époque classique. L'inscription votive dorique sur la face avant de la base rapporte que les Messéniens et les Nafpaktiens ont dédié la statue à Zeus Olympien après leur victoire contre les Lacédémoniens dans la guerre d'Archidamien (vers 421 av. JC), et que la statue a été réalisée par Paionios de Mende. Le texte était gravé sur le troisième rang du piédestal, à deux mètres du sol, et était bien visible pour les visiteurs.

La base était constituée de douze blocs rectangulaires superposés et avait la forme d'un prisme effilé d'environ 9 mètres de haut. La hauteur totale de la base et de la statue était d'environ 12 mètres. Vers 135 av. JC, une autre inscription a été gravée par les Messéniens sur le côté droit des deux assises inférieures, et rapporte la décision arbitrale de six cents Milésiens concernant le Dentheliatis, une zone du mont Taigetos revendiquée à la fois par les Messéniens et les Lacédémoniens.

Les fondations du piédestal ainsi que des fragments du piédestal et de la statue ont été découverts lors de fouilles au XIXe siècle. Le piédestal reste in situ, tandis que la statue est exposée au musée archéologique d'Olympie.

 

Bouleuterion

Situé au sud du temple de Zeus, à l'extérieur de l'enceinte sacrée de l'Altis, le bouleutérion, ou Maison du Conseil, un des bâtiments les plus anciens et plus importants du sanctuaire d'Olympie directement lié à la tenue des jeux olympiques, était le siège à la fois du sénat ilien, dont les membres étaient responsables de l'organisation des jeux, et probablement aussi des hellanodikai ou arbitres. C'est ici que se faisaient les inscriptions des athlètes, les tirages au sort pour leur participation aux jeux et les annonces officielles avec les noms des participants et le programme des jeux. C'était également là que toutes les infractions et tous les plaidoyers étaient jugés et que les sanctions étaient décidées. Le bâtiment fut commencé au VIe s. av. JC et achevé au IVe s. av. JC mais de petits ajouts et modifications eurent lieu à l'époque romaine.

Le bâtiment se compose de deux parties voûtées allongées terminées en abside, reliées entre elles par un bâtiment carré et un portique ionique dans leur partie orientale. L'aile nord (30,65 mètres de long et 13,78 de large) a été construite au VIe s. av. JC et est moins bien conservée que l'aile sud construite un siècle plus tard. Chaque aile était divisée en deux nefs par une rangée de sept colonnes. L'extrémité absidale des deux ailes est isolée du reste du complexe par un mur et est divisée en deux petites pièces où étaient probablement conservés les documents officiels d'Ilia avec les noms de tous les vainqueurs olympiques.

Une aire carré de 14 m de côté, probablement à ciel ouvert, a été ajoutée entre les deux ailes. À l'intérieur se trouvaient l'autel et la statue de Zeus Horkeios tenant des éclairs et ayant un visage menaçant. Selon Pausanias, les concurrents, leurs proches et leurs entraîneurs y juraient d'observer les règles des jeux et de concourir honnêtement, sans commettre aucun acte répréhensible, tandis que les juges y juraient qu'ils seraient justes et ne se laisseraient pas corrompre. Durant cette procédure, les athlètes et les juges marchaient sur les parties génitales de sangliers. Une inscription aux pieds de la statue contenait des malédictions et des sanctions contre les parjures.

Au IVe s. av. JC, un portique ionique de vingt-sept colonnes fut construit sur toute la longueur de la façade est, reliant les trois bâtiments. Devant le portique ionique se trouve une cour trapézoïdale d'époque romaine, entourée de trois stoas doriques (nord, est et sud).

Aujourd'hui, il ne reste que les fondations du monument.

Le Bouleutérion est établi en bordure du mur romain de l'Altis délimitant à cette époque la partie où se trouvaient les sanctuaires. Le mur de clôture de la période hellénique étant plus réduit. Dans la partie comprise entre les deux murs passait la voie romaine des processions, jalonnée de bases pour de stèles dont celles du consul Q. Caecilius Metellus Macedonicus (vers 143 av. JC), de la statue équestre de Mummius et de dix légats romains (146 av. JC), avant l'arc de triomphe construit par Néron en 67 ap. JC.

 

Portique sud

À la fois la limite sud du sanctuaire d'Olympie et son entrée principale de ce côté, située à l'extérieur de l'enceinte de l'Altis, au sud du bouleutérion, il fut construit en même temps que la stoa des Échos, vers 360-350 av. JC et a été utilisé de nombreux siècles.

Long d'environ 80 m et large de 13,50, il était construit en pierre calcaire sur une plate-forme de marbre. Orientée vers le sud et la rivière Alpheios, elle comptait 34 colonnes doriques le long en façade et 6 de chaque côté. Au milieu de la façade se trouvait sorte de propylon (portique en saillie) de sept mètres de large, avec six colonnes doriques à l'avant et trois de chaque côté. À l'intérieur de la salle se trouve une seconde colonnade de dix-sept colonnes corinthiennes.

 

Maison de Néron

Ce grand complexe immobilier, située à l'angle sud-ouest de l'Altis, a été construite sur le sanctuaire classique d'Hestia et d'autres bâtiments démolis à cet effet. Une conduite d'eau en plomb inscrite NERONIS : AUG. et d'autres indices soutiennent l'identification du bâtiment comme étant la Maison de Néron, construite entre 65 et 67 ap. JC pour la visite de l'empereur aux Jeux Olympiques de 67 auxquels il participa. Le bâtiment fut remanié et agrandi à plusieurs reprises jusqu'au IIIe ou IVe siècle.

Cette demeure cossue comprenait une spacieuse cour péristyle entourée de nombreuses pièces et jardins. L'entrée du côté ouest était précédée d'un portique avec une colonnade, s'élevant en arc de triomphe, et ouvrait sur un atrium d'où deux couloirs mènent à la cour et aux jardins. L'aile sud abritait les bains.

Sous le règne de Septime Sévère (début du IIIe s. ap. JC), le bâtiment a été modifié par la construction des bains dits orientaux mais la façade ouest, la cour centrale et plusieurs pièces de la maison de Néron ont été conservées. Les thermes possédaient plusieurs frigidaria (chambres froides) et caldaria (pièces chaudes), des piscines et des jardins. Le tepidarium (salle tiède), bien conservé, situé dans l'angle sud-est, était une immense pièce octogonale construite en briques, avec un plafond voûté et un sol en mosaïque remarquable représentant la vie marine. À l'ouest du bâtiment se trouvent les fondations de l'arc de triomphe de Néron et les vestiges d'un petit odeion du IIIe s. ap. JC.

 

Hellanodikeion

Le bâtiment dit sud-est, probablement un sanctuaire de la déesse Hestia, formait la limite sud-est de l'enceinte d'Altis avec le portique d'Écho construite au nord au Ve s. av. JC. Érigé dans la première moitié du Ve s. av. JC, il semble avoir été utilisé jusqu'au ler s. av. JC, date à laquelle il a été démoli pour faire place à de nouveaux bâtiments dont la maison de Néron.

Il a été construit par étapes. A l'origine, il comprenait les deux pièces d'angle, le mur du fond et un atrium de 23 mètres sur 29. Très peu de traces subsistent de cette première phase de construction. Deux salles centrales et une colonnade dorique entourant le bâtiment antérieur sur trois côtés ont été ajoutées plus tard, probablement au début du IVe s. av. JC, après le puissant tremblement de terre de 373 av. JC. La colonnade, avec 18 colonnes en façade et 8 sur les côtés, a probablement été construite comme façade principale du bâtiment vers l'Altis. Dans sa forme finale, le bâtiment mesurait 36,42 mètres sur 14,66. Des fragments des éléments architecturaux du bâtiment et une gouttière en terre cuite à décor de palmettes ont survécu.

Le bâtiment n'est pas visible aujourd'hui en raison des interventions réalisées dans la zone à l'époque romaine.

 

Monument de la dynastie ptolémaïque

Durant la période mouvementée des « Successeurs » qui suivit la mort d'Alexandre le Grand (323 av. JC) et à leurs disputes sur la souveraineté de la Grèce, la nouvelle dynastie ptolémaïque, basée à Alexandrie en Égypte, avance vers 270 av. JC dans la construction d'un monument devant la Stoa des Échos.

Afin de promouvoir ses dirigeants dans la conscience des pèlerins du sanctuaire d'Olympie, une plate-forme d'environ 20 mètres de long et 4 de large est construite avec, à ses angles, deux colonnes ioniques d'environ 9 mètres de haut où se trouvaient les statues de Ptolémée II Philadelphe et de sa sœur et sa épouse Arsinoé. Cette dédicace honorifique, l'une des plus brillantes du genre, fut dédiée par le commandant de la flotte égyptienne Kallikratis au sanctuaire de Zeus, en l'honneur du couple royal au service duquel il était.

Des preuves récentes suggèrent que la dynastie ptolémaïque, et même Ptolémée II lui-même, était le bienfaiteur-parrain de la palestre, , sur le côté occidental du sanctuaire.

En 2017, la colonne nord a été restaurée.

 

Stoa des échos

Construite vers 350 av. JC, elle constituait la limite orientale de l'Altis sacré et isola le stade de l'Altis. Son nom est dû à son acoustique, puisque le son était répété sept fois, d’où également l'appellation « Eptaechos ». Son intérieur étant décoré de peintures de grands peintres de l'époque, elle était également appelé "Poikili Stoa". Elle mesure 98 mètres de long et se compose d'une colonnade dorique extérieure avec 44 colonnes et d'une colonnade intérieure dont on ne sait si elle était ionienne ou corinthienne.

Elle fut peut-être élevée en partie sur l'emplacement de la ligne d'arrivée du stade de l'époque classique ancienne (vers 450 av. JC). Le stade s'ouvrait alors vers le sanctuaire, dans lequel il pénétrait profondément, attestant ainsi la relation étroite existant entre les fêtes olympiques et le culte à cette époque.

 

Bases des Zanes

Immédiatement à l'extérieur de la ”krypte”, à l'entrée du stade et le long de la terrasse des trésors, se trouve une rangée de seize piédestaux qui soutenaient les Zanes (pluriel du nom Zeus), statues en bronze de Zeus, dont aucune n'a survécu. Elles étaient créées avec les amendes infligées aux athlètes pour tricherie aux jeux olympiques et leur position dominante visait à dissuader les autres athlètes de tricher. Selon Pausanias, les premiers Zanes furent érigés après la 88e olympiade (388 av. JC), lorsqu'Eupolos de Thessalie fut condamné à une amende pour avoir soudoyé trois de ses adversaires lors d'une épreuve de boxe. Les six statues restantes ont été érigées après la 112e olympiade (332 av. JC) par l'Athénien Kallipos, un athlète du pancrace qui a également soudoyé ses adversaires. Pausanias mentionne en détail d'autres histoires similaires, se terminant par celle de Sarapion d'Alexandrie, un athlète du pancrace, qui s'enfuit à la veille de la compétition de la 201e Olympiade (25 ap. JC), seul athlète olympique à avoir été puni pour lâcheté.

Les statues ont été réalisées par de grands artistes de l’époque. Une inscription sur le premier piédestal oriental, le plus proche du stade, mentionne le nom du célèbre sculpteur Cléon de Sikyon, à qui est également attribuée la statue voisine. Sur la face supérieure de ce second piédestal, les traces de fixation de la statue sont conservées, laissant penser que Zeus était représenté en grandeur nature, debout sur son pied droit, son pied gauche reposant sur les orteils. Bien que créés à des époques différentes, les douze Zanes se ressemblaient probablement beaucoup. Selon Pausanias, les socles portaient des inscriptions courtes mentionnant le nom du coupable et incitant les autres athlètes au fair-play, c'est-à-dire qu'ils devaient compter sur leurs capacités physiques pour la victoire olympique et ne pas recourir à la tromperie. Le fait que très peu de pénalités aient été enregistrées indique que les règles ont été globalement respectées. Il n'est pas surprenant que les sanctions soient apparues au IVe siècle av. JC, à une époque de changement des valeurs morales, lorsque les jeux ont perdu leur caractère sacré et sont devenus davantage un événement social. Cependant, l'apparition du nom d'un athlète sur un tel piédestal était une honte tant pour lui que pour sa ville.

 

Stade

Situé juste à l'extérieur de l'angle nord-est de l'enceinte sacrée de l'Altis, le stade était le lieu où se déroulaient les Jeux Olympiques antiques et les Heraia, les jeux féminins en l'honneur d'Héra.

Avant le VIe s. av. JC, les épreuves de course se déroulaient sur un terrain plat le long de la terrasse des trésors, à l'est du grand autel de Zeus. Un premier stade (Stade I) fut formé à l'époque archaïque (milieu du VIe s. av. JC) en nivelant la zone située au sud de la colline de Kronios, à l'intérieur de l'Altis. Le petit côté ouest du stade faisait face à l'autel de Zeus, à qui les Jeux étaient dédiés. À la fin du VIe s. av. JC, un nouveau stade (Stade II) fut créé à l'est de son prédécesseur, avec un hippodrome s'étendant au-delà de la terrasse des trésors. Du côté sud, une pente artificielle d'environ 3 m de haut a été aménagée pour les spectateurs, tandis que le flanc de la colline à été utilisé du côté nord. Le stade reçut sa forme définitive (Stade III, visible aujourd'hui) au début du Ve siècle, lors de la construction du grand temple de Zeus. Les Jeux étant alors devenus très populaires, attirant un grand nombre de visiteurs (des milliers) et d'athlètes, un nouveau stade fut jugé nécessaire. Le nouveau stade a été déplacé et entouré de pentes artificielles pour les spectateurs de tous les côtés. Sur le versant sud se trouve un podium pour les juges, et en face, sur le versant nord, l'autel de Déméter Chamyne, dont la prêtresse était la seule femme autorisée à assister aux jeux. On estime que le stade avait une capacité d'environ 45 000 spectateurs, mais il n'a jamais eu de sièges en pierre et les spectateurs étaient assis à même le sol. Il y avait quelques sièges en pierre pour les officiels, et des bancs en bois pourraient avoir été ajoutés à l'époque romaine lors de la réparation du stade (Stade IV-V).

Après la construction du portique de l'Echo au milieu du IVe s. av. JC, le stade fut isolé de l'Altis, ce qui montre que les Jeux avaient perdu leur caractère purement religieux et étaient devenus davantage un événement sportif et social.

La piste du stade mesure 212,54 mètres de long et 30 à 34 mètres de large. Deux bornes en pierre espacées de 192,27 mètres, soit un stade olympique ou six cents pieds olympiques (1 pied = 32,04 cm), indiquent les lignes de départ et d'arrivée. D'après la légende, celle-ci avait été déterminée par Héraclès lorsqu'il traça le côté de l'Altis en posant 600 fois ses pieds l'un devant l'autre. La ligne de départ (aphésis) était constituée d'une large bande d'environ 50 cm en calcaire blanc. Elle était percée de trous carrés où s'emboîtaient des poteaux entre lesquels se plaçaient 20 coureurs. Ceux-ci, pour s'élancer, calaient leurs pieds dans des rainures triangulaires creusées dans le dallage. La ligne d'arrivée (terma) présentait des dispositions analogues car elle pouvait servir aussi de point de départ lors des courses doubles ou sextuples. Autour de la piste, se trouvait un canal en pierre, avec de petits bassins à intervalles réguliers, où étaient collectées les eaux de pluie des versants.

Une entrée voûtée pour les athlètes, longue de 32 mètres et appelée Krypte, a été construite à la fin du IIIe siècle av. JC et un portique monumental a été ajouté à son extrémité ouest à l'époque romaine. C’est par là que les athlètes entraient dans le stade.

Des fouilles du site proviennent un certain nombre de découvertes, principalement en bronze, découverts dans les puits creusés dans les versants depuis l'époque archaïque, pour approvisionner en eau les spectateurs. Lorsque ces puits tombèrent en désuétude, ils furent utilisés comme dépôts ou fosses votives.

Le 18/08/2004, l'ancien stade a retrouvé sa gloire d'antan puisqu'il accueilla l'épreuve du lancer du poids des Jeux Olympiques d'Athènes.

 

Hippodrome

L'hippodrome se trouvait à l'extrémité sud-est du sanctuaire d'Olympie, sur le grand terrain plat au sud du stade et presque parallèle à celui-ci. À ce jour, son emplacement exact n'a pas été identifié, car ses installations ont probablement été emportées par le fleuve Alfeios, qui a inondé la région au Moyen Âge, lorsque le remblai sur sa rive droite a cessé d'être entretenu. Cependant, c'était l'un des monuments les plus importants d'Olympie, puisque s'y déroulaient les épreuves équestres et les courses de chars des jeux. Pausanias, qui visita Olympie au IIe s. av. JC, décrit le monument comme un grand espace plat et allongé, d'environ 780 mètres de long et 320 de large. L'hippodrome était divisé longitudinalement en deux couloirs par une barrière en pierre ou en bois, l'embolon. Tous les chevaux ou chars couraient dans le même couloir vers l'est, puis contournaient l'embolon et repartaient vers l'ouest. Les distances variaient selon l'événement. La borne extrême que contournaient les attelages était l'autel de Taraxippos. Ce démon passait pour effrayer les chevaux depuis que ceux d'Oenomaos s'étaient emballés à cet endroit.

L'hippodrome était entouré de pentes naturelles (au nord) et artificielles (au sud et à l'est) pour les spectateurs ; une place spéciale était réservée aux juges du côté ouest du versant nord. Le côté occidental de l'hippodrome était fermé par un portique de l'architecte Agnaptos dont aucun vestige a été retrouvé, donc sa forme n'est donc pas connue.

C'est ici qu'a été installée l'hippaphèse, une ingénieuse porte de départ des chevaux inventée par le sculpteur Cléoitas et décrite en détail par Pausanias. Il avait la forme d'un triangle isocèle, avec un compartiment construit pour chaque cheval ou char. Au sommet du triangle se trouvait un dauphin en bronze et à sa base, en face du portique d'Agnaptos, un autel surmonté d'un aigle en bronze et le mécanisme du portail caché à l'intérieur. Le mécanisme était probablement actionné par une seule personne. Devant les chevaux se trouvaient des cordes qui les empêchaient de démarrer. Lors de l'hippaphèse, les cordes se relâchaient progressivement en commençant par celles des chevaux à l'arrière pendant que le dauphin commençait à descendre et que l'aigle montait. Lorsque les chevaux ou les chars atteignaient le même point au pied de l'hippodrome et que l'aigle était visible de tous les spectateurs, les trompettes sonnaient le départ de la course.

Près du point de départ se trouvait la statue d'Hippodamie, qui tenait le ruban du vainqueur, et à l'extrémité sud-est de l'hippodrome un autel circulaire dédié à la divinité Taraxippe, l'excitatrice de chevaux. Vers l'extrémité nord de l'hippodrome se trouvait le sanctuaire de Dimitra Hamyni, récemment découvert.

 

Trésors

Une terrasse au pied du mont Kronion était occupée par des trésors, sortes de petites chapelles votives consacrées aux VIe et Ve s. av. JC par différentes cités grecques dans une zone où existaient les cultes préhistoriques du sanctuaire. Un escalier reliant la terrasse à l'Altis en contrebas a été construit au IVe s. av. JC et un important mur de rempart à contreforts, définissant la limite nord de l'enceinte sacrée, fut érigé plus tard derrière les trésors, au pied de la colline de Kronios.

Les trésors, petits bâtiments en forme de temple pour abriter les précieuses et riches offrandes à Zeus, sont aujourd'hui réduits aux fondations, mais 5 ont pu être identifiés avec certitude. Ces bâtiments simples sont constitués d'une seule chambre et d'un portique distyle (deux colonnes doriques entre pilastres) orienté au sud vers le sanctuaire. Le trésor de Gela est le seul à posséder un portique hexastyle. Les fouilles des trésors ont révélé un grand nombre d'éléments architecturaux en terre cuite avec une décoration peinte saisissante, ainsi que des fragments de groupes en terre cuite dont un Satyre et Méanade, et la tête d'un sphinx, ces derniers provenant probablement d'acrotéries. Plusieurs de ces découvertes sont exposées au musée archéologique d'Olympie, tout comme le fronton du trésor de Mégare présentant une représentation de la Gigantomachie (bataille de géants).

Les trèsors de droite à gauche :

I. Trésor de Géla (certitude), bâti peu avant 600 av. JC, le plus ancien de tous, et agrandi d'un péristyle dorique vers 490 av. JC.

II. Trésor de Mégare (certitude), qui devait être le plus riche pour la décoration extérieure et la magnificence de ses ex-voto (seconde moitié du VIe s. av. JC).

III. Trésor de Métaponte (certitude), dont on a retrouvé de jolis fragments décoratifs en terre cuite.

IV. Trésor de Sélinonte (certitude), antérieur à l'année 409 av. JC, mais postérieur (seconde moitié du VIe s. av. JC) à ses deux voisins. Son style rappelait celui des temples de Sélinonte en Sicile.

V. Cet édifice a été identifié comme l'autel de Gaia.

VI. Trésor non identifié.

VII. Trésor de Cyrène (vers 550 av. JC).

VIII. Trésor de Sybaris.

IX. Trésor de Byzance.

X. Trésor d'Epidamne, dont la colonne dorique présente un type particulier.

XI. Trésor de Syracuse (vers 480 av. JC).

XII. Trésor de Sicyone (certitude, vers 480-470 av. JC), dédié à Myron et mesurant 12,46m sur 7,30. Il renfermait, entre des châsses en bronze, l'épée de Pélops. L'une des deux colonnes ainsi qu'une partie du mur et de l'entablement E. ont été relevées.

Les vestiges de deux petits édifices identifiés comme le sanctuaire d'Eileithyia et de Sosipolis ainsi que le sanctuaire d'Aphrodite Ourania, se trouvent à l'ouest des trésors.

 

Métrôon

Au pied de la terrasse des Trésors se dressait le Métrôon (temple de la Mère des dieux ou de Rhéa rebaptisée plus tard Cybèle), construit au début du IVe s. av. JC dans un lieu où le culte a existé pendant de nombreux siècles, peut-être depuis la préhistoire. Les divinités vénérées ici avant Rhéa étaient principalement la Terre Mère, à qui le Gaion sacré était dédié, et Eileithyia, qui était une déesse de la parenté et également associée à la maternité.

Le temple est de petite dimension, de style dorique, avec six colonnes sur les côtés étroits et onze sur les longs. Les colonnes, hautes de 4,63 mètres et de 0,85 mètre de diamètre à la base, étaient en calcaire coquillier recouvertes de plâtre blanc. Le temple était divisé en trois chambres : pronaos, cella et opisthodomos. Le pronaos et l'opisthodomos étaient distyle en antis. L'existence d'une colonnade à l'intérieur de la cella est incertaine. L'architrave et la frise, avec ses triglyphes et ses métopes, étaient en pierre, tandis que le toit en bois était recouvert de tuiles en terre cuite. L'autel du temple, dédié à Rhéa, était probablement situé à l'ouest ou sur la terrasse supérieure parmi les trésors.

Au début de la période impériale, le culte de Rhéa/Cybèle cède la place à celui d'Auguste et, par la suite, à celui des empereurs romains en général. Au cours de la même période, une statue monumentale (probablement de culte) d'un empereur représenté comme Zeus tenant un coup de foudre et un sceptre (exposée au musée archéologique d'Olympie) fut placée à l'intérieur de la cella. Six autres statues impériales, trois masculines et trois féminines, découvertes lors de fouilles, représentent probablement Claude, Titus, Vespasien, Agrippine et Domitia.

 

Autel de Zeus

À l’est de l’Héraion et du Pélopion se trouvait le grand autel de Zeus. Aucune trace n'en a survécu, mais les grandes quantités de cendres et de votifs en bronze découvertes à l'intérieur du Pélopion pourraient provenir de cet autel. Selon la légende, Zeus lui-même aurait indiqué le lieu de construction de son autel en frappant le sol avec un coup de foudre. L'autel a été détruit sous Théodose Ier, qui a aboli les Jeux Olympiques, et sous son petit-fils Théodose II.

La forme de l'autel est connue grâce à la description détaillée du voyageur Pausanias qui l'a vu au IIe s. ap. JC. Il s'agissait d'une structure circulaire ou elliptique, d'environ six mètres et demi de haut, composée d'une plate-forme et de l'autel proprement dit. La plate-forme mesurait trois mètres de haut et était dotée de marches sur les deux côtés étroits. Sur la plate-forme se dressait l'autel conique de 9,5 m de diamètre, constitué des cendres des animaux sacrifiés et dont les cuisses étaient brûlées. Un escalier étroit creusé dans le frêne menait au sommet. Des sacrifices de sang en l'honneur de Zeus étaient effectués quotidiennement. Le sacrifice avait lieu sur la plate-forme et les pattes de l'animal sacrificiel étaient ensuite portées par les prêtres au sommet de l'autel pour être brûlées. Les femmes étaient autorisées sur l'estrade mais pas sur l'autel où seuls les prêtres et les hommes avaient accès. Des sacrifices sur cet autel en l'honneur de Zeus étaient faits constamment et pas seulement pendant les fêtes. Le 19e jour du mois d'Élaphion (fin mars), les devins du sanctuaire apportaient les cendres de l'autel d'Hestia à l'intérieur du Prytanéion, les mélangeaient avec l'eau de la rivière Alpheios et les utilisaient pour recouvrir l'autel de Zeus. Selon Pausanias, seule l'eau d'Alpheios, le fleuve préféré du dieu, ferait l'affaire. De plus, seul le peuplier était utilisé pour le feu sacrificiel, puisque c'était le bois choisi par Hercule lorsqu'il sacrifiait à Zeus.

 

Nymphéon

Grande fontaine monumentale avec réservoir, la source (160 ap. JC), également connue sous le nom d'Exèdre d'Hérode Atticus, l'une des constructions les plus opulentes et les plus impressionnantes de l'Altis, était située entre le temple d'Héra et la terrasse du trésor. Elle se trouvait à l'extrémité d'un réseau dense de canalisations amenant de l'eau potable à différents endroits du site depuis des sources à l'est du sanctuaire. Avant cela, l'eau provenait de puits et était rare, notamment pendant les Jeux Olympiques, lorsque des milliers de visiteurs envahissaient le sanctuaire.

Le Nymphéon comprenait deux réservoirs adossés à une abside (semi circulaire de 16,62 m de diamètre). L'abside était en brique avec un revêtement en marbre polychrome et comportait deux niveaux de onze niches chacun, abritant des statues des familles d'Antonin le Pieux (niveau inférieur) et d'Hérode Atticus (niveau supérieur), tandis que la niche centrale de chaque étage contenait une statue de Zeus. Dans le creux de l’abside se trouvait un grand réservoir d’eau semi-circulaire avec, au milieu, un taureau en marbre aujourd'hui exposé au musée archéologique d'Olympie, sur lequel une inscription indiquait qu'Hérode dédia le réservoir et ses statues à Zeus au nom de son épouse Regilla, prêtresse de Déméter Chamyne.

Un bassin oblong de 21,90 m de long sur 3,43 de large se situait en contrebas devant le réservoir semi-circulaire. De part et d’autre se trouvait un petit temple corinthien circulaire de 3,80 m de diamètre, renfermant une statue (Hérode Atticus et Antonin le Pieux ou Marc Aurèle).

L'état de conservation du monument ne permet pas au visiteur d'aujourd'hui d'imaginer sa forme originale. Du revêtement en marbre coloré, qui créait un excellent effet esthétique, presque rien n'a été conservé, tandis que plusieurs socles et éléments architecturaux ont été réutilisés dans la construction de la basilique chrétienne du Ve siècle. De nombreuses statues du monument sont actuellement exposées au musée archéologique d'Olympie.

 

Heraion

Le temple d'Héra est un des plus anciens temples doriques connus, dédiée au sanctuaire d'Olympie par les habitants de Skillounda, ancienne cité d'Ilia. Pausanias mentionne qu'il a été construit environ huit ans après qu'Oxylos a pris le royaume d'Elis, soit vers 1096 av. JC, cependant, cette datation ne concorde pas avec la datation du temple plus tardive. On pensait que le premier temple d'Héra, petit et dorique (une nef et un porche) avant l’ajout de la superstructure et de l'aile, avait été construit vers 650 av. JC mais aujourd’hui, l’opinion dominante est que le temple a été construit vers 600 av. JC. avec un programme architectural unifié. De temps en temps, il subit diverses réparations, tandis qu'à l'époque romaine, il fut transformé en une sorte de musée où étaient conservées certaines des œuvres les plus précieuses du sanctuaire parmi lesquelles le célèbre Hermès de Praxitèle.

De par son plan allongé et sa faible hauteur, le temple a une apparence lourde. Il possède 6 colonnes sur les côtés étroits et 16 sur les longs, initialement en bois puis progressivement remplacées par de la pierre. Pour cette raison, les colonnes et les chapiteaux ne sont pas identiques, suivant le rythme de son temps avec pour résultat la pleine évolution du style dorique, de l'époque archaïque à l'époque romaine. Il est à noter que jusqu'au IIe s. ap JC, lorsque Pausanias visita le sanctuaire, une colonne du bâtiment arrière était restée en bois (de chêne). Dans les cavités rectangulaires peu profondes, visibles en divers endroits des colonnes, étaient placées les images peintes des vainqueurs de l'Heraia, compétitions sportives organisées en l'honneur de la déesse.

La partie inférieure des murs était en pierre de poros, tandis que la partie supérieure était en briques brutes. Le thrigos était en bois avec un revêtement en argile et les tuiles du toit étaient également en argile. Le cap central du fronton, en forme de disque, de 2,3 m de diamètre, était en argile et présentait un impressionnant décor. Le temple se compose d'un naos, d'un pronaos et d'un opisthodomos, ces deux derniers étant d'apparence bistyle. L'accès à la nef se faisait depuis le pronaos, par une porte à deux vantaux de 2,90 m de large. La nef est divisée dans le sens de la longueur par deux rangées de huit colonnes doriques. Entre deux colonnes se trouvaient des murets transversaux aux murs de la nef, formant cinq petites niches. Au fond de la nef, sur un piédestal, étaient érigées les statues cultes de Zeus et d'Héra, dont parle Pausanias. Héra était représentée assise sur un trône avec Zeus debout à côté d'elle. La tête archaïque en pierre, trouvée près de l'Héraion (exposée au Musée archéologique d'Olympie) est attribuée avec quelques réserves à la statue de la déesse. Sur la statue de culte, tous les quatre ans, les seize nobles Elias, qui organisaient l'Heraia, plaçaient un nouveau voile qu'ils tissaient pour la déesse. Nous n'avons aucune autre information sur l'intérieur du temple. On sait seulement qu'ici était conservé le disque d'Iphitus, sur lequel était écrite la trêve sacrée, tandis que dans le bâtiment arrière se trouvait l'autel de la Ruche, fait de bois, d'or et d'ivoire, décoré de représentations mythologiques, ainsi que la table de Kolotis, sur laquelle étaient placées les couronnes d'oliviers sauvages avec lesquelles étaient couronnés les Olympiens.

Aujourd'hui, les fondations, les immenses montants de la nef et la partie basse des colonnes sont conservés. 4 colonnes ont été restaurées. Des fragments de la décoration en argile du thrigos et de la cape centrale en argile du temple sont exposés au musée archéologique d'Olympie.

Un puissant rempart a été construit pour la protection du temple.

 

À l’est de l’Héraion, juste en face du temple, se trouvent les fondations de l’autel d’Héra. Il s'agit d'une petite construction étroite, en poros, d'une longueur de 5,80 m et d'une largeur de 3,50 m, construite au VIe s. av. JC, c'est-à-dire la même période que l'Héraion, pour remplacer un autel antérieur formé par les cendres des animaux sacrifiés tout comme le grand autel de Zeus. La flamme olympique des jeux modernes est allumée tous les 4 ans sur l'autel. La cérémonie a eu lieu pour la première fois en 1936 lors de l'Olympiade de Berlin. La flamme sacrée est allumée à l’aide d’un miroir avec les rayons du soleil, puis un cortège de prêtres la porte jusqu'au stade. De là commence son long voyage jusqu'à la ville qui organise les jeux, transmettant ainsi ce message de paix et de solidarité qu'Olympie envoie au monde entier.

 

Pélopion

Ce monument funéraire (cénotaphe) dédié à Pélops, un héros éléen très vénéré, aurait été, selon Pausanias, dédié par Héraclès, quatrième descendant de Pélops. Sous le Pélopion (2,50 m sous la surface actuelle du sol) se trouve un tumulus préhistorique (vers 2500 av. JC) et son enceinte, structure la plus ancienne de l'Altis dont le sommet était encore visible à l'époque classique.

Au VIe s. av. JC, le Pélopion consistait en une petite éminence de deux mètres de haut. Au Ve s. av. JC, celle-ci était entourée d'une enceinte en forme de pentagone irrégulier avec une simple entrée dans l'angle sud-ouest. À la fin du Ve siècle avant JC, l'entrée a été mise en valeur par l’ajout d’un propylon dorique monumental en pierre. À l’intérieur de l’enceinte se trouvaient des arbres, principalement des peupliers, et des statues. Selon Pausanias, une fois par an, les magistrats sacrifiaient un bélier noir en l'honneur de Pélops et quiconque mangeait de l'animal sacrifié n'était pas autorisé à entrer dans le temple de Zeus.

Une multitude de découvertes archéologiques - principalement de la poterie, de la terre cuite et des figurines animales et humaines en bronze, dont beaucoup sont exposées au musée archéologique d'Olympie - ont été découvertes au cours des fouilles.

 

Thermes de Kronios

Construits à l’époque impériale sur un bâtiment et des bains datant de l’époque hellénistique, les soi-disant Thermes de Kronios, ou bains du nord, se trouvent au nord du Prytanéion, près du pied de la colline de Kronios. Ils restèrent en usage jusqu'au Ve-VIe s. ap. JC et durant cette période, ils furent plusieurs fois remaniés dont l’ajout d'un petit complexe thermal sur son côté nord-est. L'ensemble comprenait de nombreuses pièces aux fonctions multiples, développées autour d'un péristyle central dont le sol était décoré d’impressionnantes mosaïques représentant des scènes marines figuratives. Le panneau central du côté sud représente Néris sur un taureau marin et au nord des dauphins. Du côté ouest, là où se trouvait l'entrée principale, se trouve une grande représentation de Triton entre des hippocampes. La mosaïque de la cour a été restaurée dans sa position d'origine, tandis qu'une autre mosaïque au sol des salles nord est exposée au musée archéologique d'Olympie.

Le bâtiment a subi des dégâts lors d’un tremblement de terre au IIIe s. ap. JC et a ensuite été réutilisé pour des activités agricoles et manufacturières aux Ve et VIe siècles. Un pressoir occupait la partie orientale de la cour et plusieurs pièces au nord et à l'est abritaient un atelier de poterie. Un four à poterie a ensuite été construit à l'intérieur du tepidarium (bain chaud) à abside. Trois réservoirs situés dans l'aile nord du complexe étaient probablement liés à l'atelier de céramique et servaient au lavage et à la préparation de l'argile. Un grand nombre de vases et de tessons de poterie datent l'atelier des Ve et VIe s. ap. JC.

 

Les Jeux Olympiques furent abolis en 393 ap. JC par l'édit de Théodose le Grand. Après quinze siècles d'interruption, les premiers Jeux Olympiques modernes furent organisés en 1896 dans le stade en marbre d'Athènes. Olympie est actuellement le siège d'une Académie Olympique Internationale.

 

Bâtiment préhistorique

À l'époque préhistorique, Kronos, Rhéa, Gaia, Thémis, Eileithyia, Hercules Idaios et d'autres divinités étaient vénérées au pied de la colline de Kronios, sur le site même occupé par l’Altis plus tard, au-delà du Métrôon. Les fouilles ont révélé un sanctuaire primitif et peut-être une colonie de la période Helladique III (2300-2000 av. JC). Le site a été occupé de manière continue jusqu'à la fin de la période Helladique III (1600-1100 av. JC).

6 bâtiments préhistoriques de la région de l'Héraion ont été étudiés et remblayés. Le bâtiment III, seul édifice encore visible, est situé au sud-est de l'Héraion, en contrebas des niveaux archaïque et classique du temple. Il s'agit d'une structure absidale orientée nord-sud. La partie inférieure des murs qui subsiste est en pierre irrégulière, tandis que la partie supérieure des murs était probablement constituée de matériaux périssables. Les découvertes de poterie datent le bâtiment de la fin de la période Helladique III (2150-2000 av. JC) et indiquent des contacts avec la culture Cetina sur la côte dalmate. Ces bâtiments absidaux, ainsi que le tumulus préhistorique à l'intérieur du Pélopion, sont les structures les plus anciennes du sanctuaire.

Il resterait également encore des vestiges en face des ruines de l'exèdre d'Hérode Atticus.

 

Musées

 

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Musées archéologiques

Le musée archéologique d'Olympie, également connu sous le nom de nouveau musée afin de le distinguer de l'ancien, a été construit dans les années 1966-1975 selon les plans de l'architecte Patroklos Karatinos sur le site d'une nécropole mycénienne. L'ancien musée appelé "Syggreion", a été construit en 1885, dans un style néoclassique, sur la colline à l'ouest d'Altis, mais il avait subi plusieurs dommages dus aux grands tremblements de terre qui frappent de temps à autre la région. En outre, le grand nombre de nouvelles découvertes provenant des fouilles en cours ont nécessité la création d'un musée plus grand. Les expositions ont été progressivement déplacées de l'ancien musée vers le nouveau musée inauguré en 1982 par Melina Merkouri, alors ministre de la culture. Le musée présente l'évolution historique de l'un des sanctuaires les plus brillants de l'antiquité et est principalement connu pour son importante exposition de sculptures ainsi que la collection d'objets en bronze et de terres cuites. Le musée dispose d'espaces de stockage et d'ateliers de conservation d'objets en terre cuite, en bronze, en pierre, de mosaïques et d’objets mineurs.

À travers les nombreuses découvertes de l'exposition permanente du musée, le visiteur est initié à l'histoire du grand sanctuaire panhellénique depuis l'âge du bronze ancien jusqu'aux VIe-VIIe siècles ap. JC. Le décor sculpté (métopes et frontons) du temple de Zeus, exemple le plus important du style sévère dans l'art grec, la statue de Niké de Paionios et l'Hermès de Praxitèle sont les pièces principales du musée. Le fronton oriental représente les préparatifs du concours de chars entre Pélops et Oinomaos, tandis que le fronton occidental évoque le combat des Lapithes et des Centaures. Les bas-reliefs des 12 métopes (3 sont des moulages en plâtre) se rapportent aux Travaux d'Hercule.

Parmi les oeuvres en terre cuite, on remarquera tout particulièrement le groupe de Zeus et Ganymède (acrotère du temple?). La très riche collection d'objets en bronze comprend des idoles, des trépieds, des armes et des éléments de panoplie tels que cuirasses, cnémides, etc. On voit entre autres un casque perse, trophée provenant de le bataille de Marathon, et la casque de Miltiade, le vainqueur de Marathon.

 

Musée olympique

Le village possède également un musée créé par le Comité international olympique et dédié aux Jeux Olympiques où sont exposés, entre autres, une collection de timbres commémoratifs, des médailles, des photographies et divers souvenirs retraçant l'histoire des Jeux modernes depuis leur rétablissement en 1896.

 

Musée de l'histoire des jeux olympiques antiques

L'édifice historique de style néoclassique, situé sur une petite colline entre la ville moderne et le site archéologique, fut le premier musée d'Olympie. Après l'inauguration du nouveau musée, le bâtiment historique avait été abandonné. En vue de l'Olympiade « Athènes 2004 », le bâtiment a été rénové et transformé en musée de l'histoire des jeux olympiques antiques avec des expositions illustrant leur brillante histoire à travers l'Antiquité. Plus de 400 pièces, datées de la période préhistorique au Ve s. ap. JC, sont présentées en groupes thématiques. La majorité vient d'Olympie, mais de nombreuses œuvres d'art anciennes provenant d'autres sites importants de Grèce sont également exposées. Le visiteur peut avoir une compréhension complète du développement historique des jeux olympiques et des autres fêtes panhelléniques (la pythienne à Delphes, la némée au sanctuaire de Zeus à Némée et les jeux isthmiques au sanctuaire de Poséidon près de Corinthe) à travers un large éventail de sélection d'expositions, ainsi que des panneaux d'information et du matériel visuel. Parmi les objets exposés on peut voir les premières représentations de compétitions sportives et des équipements utilisés par les athlètes, tels que les disques, les halterai (poids pour le saut en longueur), les arryballoi (petits vases à huile), les strigils (pour gratter la poussière de la peau), etc.

 

Musée de l'histoire des fouilles d'Olympie

Le bâtiment du musée de l'histoire des fouilles d'Olympie est appelé le Vieil Éphorion et a été construit au début du XXe siècle, peut-être un peu plus tard que le bâtiment néoclassique du musée de l'histoire des jeux olympiques (vieux musée). Des interventions de construction et de petits ajouts ont été réalisés dans les années 1950.

Initialement, il fonctionnait comme une zone auxiliaire du vieux musée, puis comme bureau du commissaire aux antiquités, et enfin comme lieu de résidence des agents des impôts et des archéologues venus travailler à Olympie. Au cours des années 1990, il servait de zone de stockage pour l'autorité des antiquités compétente. En 2003, le ministère de la culture a décidé de transformer le bâtiment en espace d'exposition et de présenter l'histoire des grandes fouilles du sanctuaire de Zeus à Olympie.

Il se compose d'un espace d'exposition unique contenant du matériel d'observation et photographique, à travers lequel l'histoire des fouilles d'Olympie est présentée. Les premières tentatives de localisation et d'identification du site sont évoquées, les premières fouilles, tandis que la fouille systématique du Sanctuaire de 1875 à aujourd'hui est présentée en détail. Le but de l'exposition est la présentation des fouilles vastes et coûteuses d'Olympie, qui sont l'une des plus grandes et des plus importantes réalisées en Grèce. Un accent particulier est mis sur les travaux archéologiques modernes d'Olympie. Sont particulièrement intéressants les premières gravures et aquarelles de la vallée d'Alfios montrant Olympie et de rares documents d'archives.

 

SPAP, Centre de Conférences et d'Expositions Olympia

Chargé de souvenirs, de glamour et d'excès, au sommet de la colline où se trouve l'ancien musée d'Olympie, se dresse l'hôtel historique SPAP, véritable joyau de la ville moderne d'Olympie. Son nom est dû à la société "Chemins de fer du Pirée - Athènes - Péloponnèse" qui l'a construit à l'arrivée du chemin de fer à Olympie. L'hôtel a fonctionné sans interruption de 1908 à 1984. Ses chambres et suites luxueuses ont accueilli des centaines de visiteurs ordinaires venus admirer les trésors d'Olympie mais aussi des rois, des chefs d'État et des personnalités qui ont marqué l'histoire moderne de la Grèce et du monde, dont le baron Pierre de Coubertin.

Rénové en 2004, il sert aujourd’hui de centre d'exposition et de congrès. Après autorisation du service archéologique, les salles peuvent être louées à des institutions principalement culturelles et à des universités pour l'organisation d'événements et d'expositions scientifiques et culturels.

A l'ouest du premier bâtiment, une nouvelle aile est construite en 1960 pour répondre aux besoins croissants de l'hôtel et abrite aujourd'hui l'administration de l’éphorie des antiquités préhistoriques et classiques.

 

Tripes tou Kladeou

Des archéologues grecs ont mis au jour des tombeaux mycéniens riches en objets dans la région d'Olympie, au lieu dit Tripes tou Kladeou. Le cimetière mycénien datant de 1450 à 1050 av. JC, était déjà fouillé dans les années 1960 et à la fin des années 1990. Quatre tombeaux à chambre non pillés comportant de nombreux objets ont été découverts. L'un d'eux était destiné à un enfant et contenait des jouets, des figurines de divinités pour le protéger et une effigie de sa mère (une femme tenant dans ses bras un enfant). Les archéologues ont également trouvé différentes céramiques (boîtes, pots en albâtre, diverses amphores, dont certaines à quatre anses) "qui donnent une image complète d'un atelier de céramique mycénienne". Parmi les objets figurent une flasque d'inspiration chypriote montrant les liens des habitants de la région avec Chypre. Sur un morceau d'amphore, un dessin représente une exposition de corps sur un brancard porté par quatre hommes. "Il s'agit de la seule scène de ce genre de l'iconographie mycénienne", a assuré un archéologue. Les tombeaux contenaient aussi des intailles (pierres fines gravées en creux) et des sceaux en stéatite, des bijoux (colliers, perles de verre).