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Stratos

 

Evaluation : **

Remarque : Site en grande partie pas accessible au public mais visible de dehors (dessus). Site en fouille en 2022.

 

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A l'endroit où le fleuve Achéloos, frontière traditionnelle entre l'Acarnanie et l'Etolie, débouche dans la plaine, s'élèvent sur le côté droit de la route des fortifications à l'intérieur desquelles s'est installé un village moderne (en cours d'expropriation, le village actuel de Stratos a regroupé ses maisons à proximité de la route nationale). Ces fortifications délimitent le périmètre de l'antique Stratos, la ville la plus importante de toute l'Acarnanie. Selon la tradition, le recrutement des Akarnans et leur formation en troupes ont eu lieu dans cette ville et elle en tire son nom puisque Stratos signifie rassemblement de troupes.

La colline était déjà habitée à l’helladique tardif (1600-1100 av. JC).

Dès le Ve s., Stratos fut la principale cité d'Acarnanie et tirait profit de sa situation sur la rive droite de l’Achéloos considéré dans la mythologie comme le premier des fleuves nés de l'union d'Océan et de sa soeur Thétys (il avait rang de dieu et l'oracle de Dodone recommandait fréquemment de sacrifier à Achéloos). Elle a également prospéré en tant que centre commercial de la région. Alliée des Athéniens dans les débuts de la guerre du Péloponnèse, Stratos résista victorieusement à un assaut des Spartiates conduits par Cnémos (429). 3 ans plus tard, les Péloponnésiens d'Eurylochos traversèrent le territoire de Stratos, mais sans risquer un nouvel échec devant ces formidables remparts. Agésilas n'eut pas plus de succès en 391.

Lors du partage de l'Acarnanie entre l'Epire d'Alexandre II et la Confédération étolienne (263), Stratos, qui était la capitale de l'Acarnanie indépendante, fut attribuée aux Etoliens qui y transférèrent une partie des activités de leur capitale, Thermos. Plus tard, les Romains la protégèrent contre les entreprises du fils de Philippe V de Macédoine. Au Ier s. av. notre ère, la ville perdit toute importance.

Il existe des données archéologiques suffisantes et sûres témoignant que Stratos avait également survécu à l'époque impériale, probablement en tant que "polis perioikis" de Nikopolis. Sa survie était principalement due à sa position extrêmement stratégique.

 

Les fortifications, estimées à 7,4km, prennent appui sur quatre collines reliées par des murs en appareil pseudo-isodome et protègent trois vallées. Elles remontent au Ve siècle av. JC mais il n'est pas exclu que quelques réparations aient été faites au IVe s. par exemple. Elles comprenaient 22 portes et 55 tours rectangulaires. La porte fluviale de la ville avec son linteau horizontal est également importante. La porte principale était au Sud, à distance de la route, environ 200m après le pavillon du tourisme (en venant d'Agrinion). Encore assez bien conservée, elle comportait une cour intérieure dont l'intérêt défensif est évident.

Un mur interne en appareil pseudo-isodome, long d'environ 850m, divisait la ville en deux parties (pour des raisons de sécurité supplémentaires). À l'extrémité nord de la fortification se trouvait l’acropole avec quelques faibles traces d'habitation byzantine.

 

Dans la partie orientale de l'enceinte de la ville antique, au-delà du mur séparant la ville en deux parties, le théâtre date de la fin du IVe s. av. JC et possédait la plus grande capacité d'Etoloakarnanie avec environ 7.000 personnes. Il est entièrement sculpté dans la roche naturelle (grès gris-vert). Dans son creux semi-circulaire, 28 rangées de bancs ont été conservées, entourant son orchestre circulaire construit en calcaire blanc. Dans l'orchestre se trouve une chaise avec accoudoirs destiné au prêtre de Dionysos et aux hauts fonctionnaires de l'État, et trois autels. Trois phases de construction se distinguent sur sa scène, suivant l'évolution du théâtre grec antique (IVe, IIIe et IIe s. av. JC).

Au S du théâtre, il y a un fort mur de rempart et une ancienne route y menant.

 

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Vers le centre du site, le marché de l'ancienne Stratos était le centre commercial, politique et administratif de la ville et était clôturé. Sa place, construite sur deux plates-formes du côté ouest de l'enceinte, était entourée au nord, à l'ouest et à l'est d'arcades, tandis que son entrée se faisait au sud (accès par la porte centrale sud de la ville). Un peu plus à l'est (et au nord-est du portique oriental) se trouvait le parlement de la ville, un bâtiment rectangulaire avec des colonnes internes pour soutenir son toit à quatre travées et avec des sièges sur ses quatre côtés. Un piédestal de statue semi-circulaire, une plate-forme votive et d'autres offrandes votives importantes ont également été trouvés sur la place Agora. Un autel pour les sacrifices d'animaux domine presque au centre du marché. Juste à côté est conservé l'anneau destiné à l'attache temporaire des animaux. Presque tangentielle au portique ouest et au sud-ouest de l'Agora se trouve également une fontaine à péristyle rectangulaire. Lors des fouilles au S du marché, des traces de maisons postérieures (byzantines) ont également été trouvées.

 

Le temple de Zeus, le monument le mieux connu de cette cité, occupait une terrasse maintenue par des murs de soutènement à l'Ouest de la ville. Il est accessible par une route longeant le rempart occidental, suivre les panneaux indiquant le site archéologique. Fait assez curieux, il était placé sur le tracé de l'enceinte. L'inscription du IIe s. av. JC qui permit de l'identifier concernait un acte d'affranchissement d'esclaves sous forme de consécration à une divinité. De ce temple dorique, périptère, construit en calcaire local (seconde moitié du IVe s. av. JC), il subsiste d'importants vestiges montrant clairement que l'édifice n'a jamais été achevé en raison de conflits militaires avec les Étoliens, même s’il était le centre religieux et politique de tous les Akarnans. Il possédait 6 x 11 colonnes et était divisé en une nef, un pronaos et un opisthodomos. Les colonnes de la nef étaient placées près de son mur. Une partie de la nef était probablement à ciel ouvert, tandis que le toit était soutenu par huit colonnes intérieures. Ses métopes devaient être peintes.

Au SE du temple domine l'autel et les stands votifs.

 

À l'endroit où se trouve le cimetière moderne du village, il y avait l'un des cimetières de la ville antique, mais il n'a pas été entièrement fouillé. Des tombes éparses ont également été fouillées au NW et au S, à l'extérieur des fortifications de la ville antique. Certains d'entre eux sont de type macédonien.