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Météores

 

Evaluation : ***

Remarque : Pas visité les monastères mais rien que le paysage est tout simplement superbe.

 

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Aux Météores on peut admirer des monastères des XVème et XVIème siècle abritant de vraies perles d'art byzantin. L'itinéraire total faisant le tour des monastères n'excède pas 20 km. Ces monastères, centre de la chrétienté, sont bâtis sur les rochers isolés et abrupts se dressant au-dessus de la vallée plate du Pinios, à 9 km de Kalambaka. C'est un des sites les plus saisissants de Grèce avec des falaises découpées et des pics rocheux. Le plus surprenant est d'apercevoir, couronnant ces pics, 24 monastères, dont 4 sont encore en activité. Tous ses rochers sont regroupés sur une superficie supérieure à 20 km². Les météores sont un site UNESCO.

L'histoire monastique des Météores remonte au XIe siècle, lorsque les premiers ascètes vinrent chercher le calme et l'isolement dans les crevasses et les grottes des rochers. Les premiers monastères furent fondés sur les sommets au XIVe siècle lorsque les moines voulurent s'y mettre à l'abri des armées serbes et byzantines qui se disputaient le pays. Pour se rendre parfaitement inexpugnables, ces saints hommes (amis de la tranquillité) choisirent les aiguilles les plus escarpées qu'on ne pouvait atteindre qu'au moyen d'échelles ou de cordes. Les visiteurs étaient hissés jusqu'au sommet dans d'énormes paniers. Aujourd'hui, un chemin s'élevant en serpentant aux flancs des rochers, réserve encore au visiteur quelques émotions.

L'apogée des Météores remonte au XVIe siècle. Des 13 grands monastères et 20 petits couvents et cellules construits au cours des siècles, seuls 4 sont encore habités aujourd'hui: le Grand Météore, Agios Stéphanos, Agia Trias et Varlaam. Le plus important est le Grand Météore (ou couvent de la Transfiguration du Seigneur), bâti au XIVe siècle par St Athanase le Météorite sur l'énorme rocher de Platylitho. Le monastère connut des jours de gloire sous le règne du roi de Serbie Syméon Ourosh, dont le fils Jean, disciple d'Athanase, devint moine sous le nom de Joasaph. L'église de la Transfiguration, avec sa haute coupole dodécagonale et ses belles fresques, est particulièrement remarquable. C'est au XVe s. qu'Antoine Kantakouzinos, fils du Despote d'Epire, construisit le couvent d'Agios Stéphanos, tandis que le petit couvent de Roussanou et celui de Varlaam -décoré de fresques- datent du siècle suivant. Le réfectoire de Varlaam a été aménagé en musée où sont exposés des trésors d'art religieux. On ne manquera pas d'admirer les remarquables fresques de Théophane le Crétois, qui décorent le couvent d'Agios Nikolaos Anapafsa. Les monastères des Météores renferment non seulement des icônes portatives, des objets de culte, des vêtements sacerdotaux et des croix, merveilleux exemples d'art byzantin et post byzantin, mais aussi des manuscrits et des éditions rares.

Les moines n'admettant pas le short, il vous est recommandé de vous munir d'un pantalon long pour les visiter.

 

Grand Météore

Au XIe siècle, les premiers ascètes orthodoxes s’installèrent dans des grottes aux pieds des Météores puis de plus en plus haut pour échapper aux attaques des brigands et des envahisseurs. Ils sont rassemblés en 1356 par Saint Athanase qui créa le Grand Météore à une altitude de 613m. L’apogée remonte au XVIe s.

Le Grand Météore dédié à la Metamorfossi (Transfiguration) est le plus haut et plus grand des 6 édifices perchés. Très richement doté par les puissants du monde orthodoxe, le monastère ayant compté jusqu'à 300 moines, imposa rapidement sa prééminence sur les autres et en obtint de l'évêque la direction spirituelle en 1571. Il fut touché par un bombardement lors de la dernière guerre mondiale puis les moines en furent chassés. Les vénérables bâtiments furent même convertis un temps en hôtel avant qu'une communauté de moines y soit rétablie. Comme son nom l'indique, c'est le plus grand monastère des Météores mais aussi l'un des plus importants de Grèce.

Une fois gravies les 146 marches qui conduisent à l'entrée, on découvre à droite la tour d'où l'on hissait jadis dans un filet marchandises et pèlerins, puis quelques cellules. Le catholicon, dédié à la Transfiguration (Métamorfossi), occupe le centre de la cour. Il se compose en fait de deux parties, le sanctuaire (au-delà de l'iconostase) étant la plus ancienne. Il s'agit du premier catholicon, commencé avant 1382 par Athanase dit le Météorite et achevé en 1388 grâce aux libéralités de Joasaph. Avec le développement du monastère, on décida de le prolonger par une construction plus vaste, la nef et les deux narthex d'aujourd'hui. A noter au centre une coupole dodécagonale d'une hauteur de 24m. L'ensemble du programme iconographique remonte à la seconde moitié du XVIe s. et fut exécuté probablement par des élèves de l'Ecole de Théophane le Crétois. Certains spécialistes ont cru y discerner la main même du maître. Le narthex extérieur est décoré d'assiettes de Rhodes et précède l'entrée de l'église. Dans le narthex intérieur reposent les deux plus illustres figures du monastère : les saints Athanase et Joasaph. A remarquer l'iconostase de bois sculpté, réalisée en 1791 et dans la nef, une belle chaire épiscopale incrustée de nacre (1617). Nous pouvons aussi visiter les chapelles du Prodromos (Saint-Jean-Baptiste) et des Saints-Constantin-et-Hélène du XVIIIe s. Le réfectoire (1557) est constitué de deux nefs somptueuses et abrite les collections du monastère (grand nombre d'icônes portatives de grande valeur datant des XIVe et XVIe siècles). Notons aussi une nécropole (dans une vaste niche sont conservés les reliques des moines), un atelier et un musée. Du monastère on peut jouir d’une vue superbe sur la vallée. L’accès est relativement facile malgré de longs escaliers.

 

Agia Triada (Sainte Trinité)

Occupant l'un des plus beaux sites des Météores, il est très difficile d'atteindre le monastère de la Sainte Trinité (et donc moins visité) fondé au XVe siècle par le moine Dométios. Un petit téléphérique aménagé en 1970 sert à approvisionner les occupants du couvent. Le visiteur doit traverser la vallée et grimper le rocher pour arriver à l'entrée (140 marches taillées dans le roc en 1925). La date de fondation du monastère et le nom de ses fondateurs restent inconnus. Les historiens penchent pour le XIIIe ou le XIVe s. Ce fut en tout cas l'un des plus richement dotés en objets et manuscrits précieux ainsi qu'en propriétés foncières. Malheureusement, le trésor d'Agia Triada, dissimulé pourtant dans une niche secrète de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, fut entièrement pillé par l'armée allemande durant la dernière guerre.

En entrant dans le monastère, on découvre tout d'abord la chapelle Saint-Jean-Baptiste, de forme circulaire et creusée dans le roc. Elle fut décorée au XVIIe s. de fresques représentant des saints et des martyrs. On parvient ensuite (à gauche) à la terrasse d'où l'on tirait les filets servant à acheminer hommes et provisions. En 1983, l'ancien réfectoire a été aménagé en une église dédiée à la Vierge. Le catholicon est de type croix inscrite avec un dôme reposant sur deux colonnes. Construit en 1475-76, il a été décoré en 1741 par les frères Antonios et Nikolaos, représentatif de la dernière phase de la peinture post-byzantine. L'exonarthex voûté a été fondé en 1689 et décoré en 1692. Un petit skeuophylakeion a été ajouté à côté de l'église en 1684. Depuis les deux petites cours du monastèr nous jouissons de superbes vues sur les environs.

En chemin on croise l’église dédiée à Agios Ioannis tou Prodromou (St Jean Baptiste) décorée de fresques 1682.

 

Roussanou

Fondé en 1545 par 2 frères venus d'Epire, Maximos et Joasaph, le monastère d’Agios Roussanou est consacré à la « Transfiguration » mais dédié à Agia Barbara. Son nom provient probablement d'un précédent fondateur. On pense que ce furent tout d'abord un anachorète et son disciple qui les premiers se retirèrent sur cette plate-forme entre ciel et terre, sans doute au XIVe s. Les fondateurs établirent une règle d'une extrême rigueur plaçant la vie en commun au-dessus de toute manifestation de la personnalité, afin que chacun se fonde dans la communauté en abandonnant les désirs de son ego, par lesquels s'exprime le Malin. Des principes que ne renierait pas aujourd'hui le Dalaï Lama. La dernière occupante du monastère fut une religieuse, qui y vivait seule et qui consacra les dernières années de sa vie à la réfection et à l'entretien de l'édifice, grâce notamment aux subsides envoyés par les communautés grecques des Etats-Unis.

C’est un des plus beaux monastères des météores, construit sur 3 étages. Le « Katholikon » dédié à la Metamorfossi (transfiguration du Sauveur), de type athonite (c'est-à-dire dans le style du Mont-Athos : cruciforme avec une haute coupole), a été fondé au milieu du XVIe siècle et décoré en 1560 par de belles fresques de l'école crétoise. Il a été construit sur un édifice plus ancien. Le Katholikon et les halls de réception sont situés au rez-de-chaussée tandis que le « archontarik » et autres cellules sont dispersés au sous-sol et au premier étage. Le catholicon accueillit longtemps une précieuse relique déposée aujourd'hui dans la métropole de Trikala : la tête de sainte Barbe, objet de la plus grande dévotion et but de pèlerinage. De fait, le monastère est plus couramment connu sous le nom d'Agia Barbara. L’accès à ce monastère est relativement aisé. Deux ponts ont remplacé depuis 1936 les échelles mobiles qui permettaient l'accès au couvent, l'un des plus saisissants exemples du « stylitisme » des Météores.

 

Saint Etienne

Agios Stefanos (ou de Saint Etienne) est le seul monastère de femmes des Météores et un des plus accessibles car il ne faut pas faire face aux innombrables escaliers pour l'atteindre. S'imposant telle une véritable forteresse, il offre une magnifique vue sur la plaine de Kalambaka. On y accède facilement par un pont moderne ayant remplacé l'ancien ouvrage (mobile dans un souci défensif). Jusqu'au début du XXe s. nous pouvions voir à l'entrée de l'édifice une inscription rappelant l'existence d'un ermitage en 1192. Au XIVe s., la communauté monastique fut dotée en or et en terres par l'empereur byzantin Andronic Paléologue (1328-1341) en remerciement de l'hospitalité qu'il y avait reçue. Depuis lors, Agios Stéfanos est aussi connu sous le surnom de « couvent royal». Pendant la dernière guerre, ses richesses furent pillées et bon nombre de ses fresques mutilées. Depuis 1961, Agios Stéfanos abrite une communauté de religieuses qui, après avoir contribué à la restauration des bâtiments, ont ouvert un atelier de peintures d'icônes. On pourra y faire l'acquisition de ces images saintes réalisées dans les règles de l'art.

Passé le portail, on pénètre dans la vaste cour centrale du couvent. La date de fondation de son église initiale est inconnue. L’église actuelle dédiée à Agios Haralambos (1798, second patron du monastère) a été construite dans le type athonite et abrite la tête du saint offerte au monastère par Vratislav, prince de Valachie. Elle fut gravement endommagée par un bombardement allemand. Depuis, la coupole a été restaurée et les murs intérieurs reçurent un nouveau cycle de peintures. Le plus remarquable reste la superbe iconostase en bois ouvragé, une oeuvre d'artisans de Metsovo achevée en 1814. Il fallut près de 10 ans pour réaliser ce foisonnement de fleurs, de plantes et d'animaux. Dans le choeur, sous un ciborium de marbre et conservée dans une chasse, se trouve la tête de saint Charalambos, à laquelle sont attribués maints miracles. Ainsi avait-on coutume en période d'épidémie de peste de la conduire en procession à travers la région pour arrêter le fléau.

La basilique à nef unique d’Agios Stefanos (milieu XVIe siècle), avec son toit en charpente, abrite des fresques peintes en 1545 par Ioannis de Stagous. Elle n'ouvre en principe que deux fois l'an, pour le 10 février et la fête du couvent, le 27 décembre. Ses fresques ont été gravement mutilées pendant la dernière guerre. On visitera également l'ancien réfectoire où sont exposées de nombreuses icônes post-byzantines, ainsi qu'une collection de précieux manuscrits, de vêtements sacerdotaux, de pièces de bois sculpté.

 

Saint Nicolas

Agios Nikolaos Anapausas a été fondé par Dionysos, métropolite de Larissa, et est le premier à se trouver sur le chemin de Kastraki à Meteora. Il doit son nom Anapafsas d'un ancien propriétaire. Il fut fondé au XIIIe ou au XIVe s., déserté au XVe s., puis rétabli au XVIe s. avant d'être définitivement abandonné à la fin du XIXe s. Ce n'est qu'en 1969 qu'il fut ouvert au public après avoir été restauré et confié à la garde d'un moine polyglotte et jovial.

Le katholikon consacré à Agios Nikolaos est une église à nef unique avec un petit dôme. Il a été décoré par le peintre crétois Theophanis Strelitzas ou Bathas en 1527 et sont probablement les plus anciennes de l'artiste. Ces fresques sont également réputées comme étant les plus belles fresques des Météores. Le monastère est accessible par de longs escaliers. Sans doute sera-t-on frappé par les dimensions fort modestes du monastère : il ne comprend en tout et pour tout qu'une dizaine de cellules, et l'étroitesse du catholicon ne permet guère à plus de trois personnes de s'y mouvoir. On pense que Saint-Nicolas servit de retraite aux prélats âgés qui venaient y finir leurs jours dans l'étude et la prière. Une retraite douce et agréable du fait de la fraîcheur entretenue par les murs, un jardin microscopique et une citerne.

Au début de l’escalier montant au monastère, nous avons sur la gauche une minuscule chapelle dédiée à saint Antoine, le fondateur du monachisme chrétien (restes de peintures datant probablement du XIVe s.).

 

Varlaam

Le monastère de Varlaan est situé juste sous celui de Grand Météores et est le second monastère de par sa taille. Le premier "occupant" du sommet de ce stylos (colonne) vertigineux fut un saint ascète du nom de Varlaam. Au milieu du XIVe s., il y construisit une petite chapelle et une cellule où il vécut en compagnie de son disciple. Après sa mort, l'endroit resta désert, et ce n'est qu'en 1518 que deux frères, Nectarios et Théophanis, fils d'une noble famille de Ioannina, y grimpèrent pour y vivre leur ascèse et y fonder une communauté. Son église principale dédiée à Agioi Pantes (tous les saints) a été décorée de fresques en 1548 par Frangos Castellanos (peintre post-byzantin) restaurées en 1780. Grâce aux riches présents dont ils le dotèrent, finançant notamment l'érection du catholicon achevé en 1544 et dédié à Tous les Saints, le monastère devint rapidement l'un des plus florissants des Météores. Nectarios et Théophanis furent bientôt rejoints sur le rocher de Varlaam par leurs trois soeurs et leurs parents. Saccagé pendant la dernière guerre puis abandonné, le monastère est à nouveau occupé par une communauté de moines depuis 1961. Nectarios et Théophanis, deux saints de l'église orthodoxe, sont fêtés ensemble le 17 mai.

Après avoir gravi les 195 marches, on pénètre dans la cour au centre de laquelle se trouve le catholicon. Il est de type athonite (croix-inscrite avec dôme et choeurs), munie d’un spacieux exonarthex. Elle a été construite en 1541/42 et décorée en 1548, alors que l'exonarthex était décoré en 1566. Les fresques du XVIe siècle sont signées Frango Castelano. Les deux pieux fondateurs du Varlaam reposent dans le narthex de l'église. A l'angle S-O (du côté gauche de la cour), la chapelle des Trois Hiérarques est une petite église à plan basilical et à toiture de bois. Elle occupe l'emplacement du premier oratoire construit par le saint Varlaam, et sur lequel Nikolaos et Théophanis élevèrent leur première église. Elle fut ornée de peintures en 1627, dans le style typique du XVIIe s. inspiré à la fois de l'Ecole crétoise et de la peinture occidentale. Le réfectoire a été transformé en musée et abrite des objets précieux. On y trouve une importante collection de manuscrits précieux, reliquaires, croix en bois très finement sculptées, voiles funèbres bordés d'or représentant le Christ mort, icônes et autres objets de valeur. Notons aussi la tour monte-charge érigée en 1536 et le cellier avec une barrique de 13.000 litres datant du XVIe s. La cuisine est un édifice cubique surmonté d'une coupole. L’accès à ce monastère est aisé malgré de longs escaliers.

 

Agia Moni

Dans la région d’Agios Nikolaos Anapausas se trouvent les ruines du monastère d'Agia Moni fondé en 1315 à l'accès difficile.

 

Hypapanti

Au Nord du Grand Météore, à environ 30mn à pied, le monastère de l'Hypapanti (Présentation du Christ au Temple) est aujourd'hui désert. Il a été fondé en 1366 par le moine Nilos. Après une période de prospérité à la fin du XVIIIe s., il fut abandonné au XIXe s.