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Sparte

 

Autrefois Lacédémone, Sparte est le chef-lieu du département de Laconie centrale. Cette ville sans prétentions a été construite au milieu de la vallée de l'Eurotas à l’endroit où se trouvait la Sparte antique. Il subsiste des ruines de l'acropole antique, du sanctuaire d'Artémis Orthia, du Leonidion et du Ménélaion. L’acropole était protégée de murs défensifs peut-être du IIIe siècle après J.-C. Dans le centre de la ville, un bâtiment néoclassique (1875-1876) abrite le musée présentant des antiquités trouvées dans la région. Il a été construit selon les plans de l'architecte Hansen. Notons encore l'hôtel de ville et le monastère de Mistra appelé aussi la "Pompéi Byzantine". La Sparte moderne est une longue avenue de maisons XIXe siècle.

Le Leonidion (Ve siècle av. J.-C.) est le tombeau dit de Léonidas, en forme de temple et situé au nord de la ville moderne. Notons aussi les fondations d'un amphithéâtre romain (IIIe siècle av. J.-C.), un théâtre de l'époque hellénistique et 3 belles mosaïques romaines.

Situé dans l’une des principales régions productrices, Sparte abrite le musée de l’olivier et de l’huile grecque où sont présentés les premiers témoignages concernant l’olivier dans l’espace grec, sa contribution à l’économie des temps préhistoriques au XXème siècle, son rôle dans l’alimentation, les soins corporels (beauté, usages pharmaceutiques) et l’éclairage. On y trouvera également des feuilles d’olivier fossilisées très rares et une rapide présentation de l’olivier dans l’art et la religion. Une autre partie du musée s’occupe de l’évolution technologique de la production de l’huile d’olive, depuis l’antiquité jusqu’aux débuts de la période industrielle. On y trouve des pressoirs de l’époque post-Byzantine et de grands chaudrons qui servaient à la fabrication des savons. Ce musée fait partie du réseau des Musées de l'Olivier en Méditerranée.

 

L'acropole formait un plateau irrégulier entouré d'une enceinte construite en 268 et 386 après les invasions des Hérules et des Goths. La muraille fut complétée notamment à l'Est au IX. s. Au-delà des ruines de la porte sud se trouvent les vestiges d'un portique romain dont le mur de fond est creusé de 25 exèdres pourvues de niches. En suivant un chemin à gauche on remarque un mur de soutènement du Ve s. av. J.-C., en demi-cercle, formant un podium avec un puits sacrificiel consacré probablement à une divinité souterraine. Près de ce mur se trouvent les ruines d'une église byzantine du Xe s., agrandie au XIe s. La construction se trouvant devant l'entrée de l'église est une chapelle (XIe s.) abritant le tombeau de saint Nikon, l'évangélisateur de la Crète.

Pour atteindre le site du théâtre, poursuivre au-delà du mur semi-circulaire en longeant à distance le rempart. Creusé dans le talus de l'acropole, le théâtre est orienté vers la ville moderne et date du IIe ou du Ie s. av. J.-C. Sont préservés l'orchestre, les murs de soutènement de la cavea avec des inscriptions des règles de Sparta pendant les périodes romaines et une partie de la cavea du grand théâtre. Il a perdu ses gradins de marbre blanc utilisés lors de la construction de Mystra.

Derrière le théâtre gisent les restes du temple d'Athéna Chalkioikos (« à la demeure de bronze ») situés au sommet de l'acropole. Le temple est plus défini par les quelques indications des fouilles que par les vestiges architecturaux eux-mêmes. Construit sur les plans de l'architecte Vathykles de Magnésie, les parois étaient revêtues de plaques de bronze sculptées par le Lacédémonien Gitiadas. Le roi Pausanias, convaincu de trahison, s'y réfugia en 477 et y fut emmuré. On l'en retira presque mort d'inanition.

Le bâtiment circulaire d'une utilité inconnue a été construit avec des blocs soigneusement travaillés et de plus petites pierres. À l'époque romaine il a été restauré et a pris la forme qu'on peut voir aujourd'hui. Le bâtiment antique a probablement joué un rôle important dans la vie de la ville.

Près du théâtre antique, des vestiges de magasins ont été trouvés lors de différentes fouilles. Ils ont été construits durant la période impériale romaine et décoré à l’intérieur avec du plâtre. Ils ont servi lors d'événements dans le théâtre antique.

Les fouilles à l’acropole ont commencé dès la fin du XIXe siècle. Divers monuments du site n'ont pas encore été restaurés mais il y a un projet pour la conservation du théâtre antique avec l'aide financière de l'union européenne. C'était l'acropole des fameux Spartiates, élite de guerriers issus de cinq villages, où leur entraînement se faisait à l'emplacement du théâtre.

 

Le Limnaion, ou sanctuaire d'Artemis Orthia, a été fondé au Xe siècle av. J.-C. Au début il n'était pas monumental puisque seulement constitué d'un autel (temenos) en plein air. À la fin du IXe siècle av. J.-C., cet ancien autel a été remplacé par un plus grand en pierres. Le premier temple avec une base en pierre a été construit au milieu du VIIIe siècle av J.-C. Il a souffert lors de la grande destruction provoquée par l'inondation au début du VIe siècle av. J.-C. mais a été reconstruit peu après. Le grand temple archaïque préservé de nos jours a été construit à ce moment-là. Le temple se compose d'une cella et d'un pronaos avec deux colonnes doriques du côté oriental. Une restauration significative du temple et de l'autel a été probablement réalisée au début du IIe siècle av. J.-C. Au IIIe siècle après J.-C. (après 225), l'amphithéâtre romain en forme de fer à cheval a été construit devant le temple, alors que le temple lui-même était probablement reconstitué. L'amphithéâtre a été prévu pour faciliter les personnes assistant aux cérémonies sacrées qui avaient lieu à l'intérieur du temple. En même temps ils ont construit un autre autel oblong mais un peu plus près du temple. Le sanctuaire a été fouillé dès 1906. Les découvertes ont été éditées (1928) dans l'annuaire de l'école britannique à Athènes, sous le titre : « Le sanctuaire d'Artemis Orthia à Sparta ». Aucun travail de restauration n'a encore été entrepris sur le site. Les monuments les plus importants sont :

Dans le secteur du sanctuaire situé dans le « démos » antiques (zone) de Limnes à Sparta, les fouilles du début du XXe siècle ont mis à jour les vestiges des phases successives de construction du temple d'Artemis Orthia. La dernière phase est datée de la période hellénistique mais des interventions ont été également faites dans le temple lors de la période romaine.

À l'est du temple est préservé le grand autel oblong constitué de galettes de pierre.

Au sud de cet endroit sacré a été construit un grand amphithéâtre en fer à cheval préservé de nos jours en très bon état. Cette construction a été utilisée par des adorateurs et des personnes s'occupant des cérémonies et des jeux qui avaient lieu dans le secteur du sanctuaire. Les masques d'argile trouvés dans le secteur sont une indication des cérémonies orgiastiques.

Les stelai de marbre dépeignant des faucilles et les autels inscrits sont reliés à leurs donateurs. C'étaient des enfants ayant passé avec succès l'essai de la fouettée avant qu'ils puissent présenter les équipes d'adolescents.

 

Le site archéologique de Menelaion est situé 5 km au sud-est de Sparta sur le mont Parnon, sur la rive orientale du fleuve Eurotas. Le nom antique du secteur était Therapne. Une habitation mycénienne prolongée a été découverte et identifiée comme la Sparte homérique, centre du palais de Menelaos. Les fouilles ont particulièrement mis à jour quelques traces d'habitation au Helladique moyen (enterrement-poterie), de la poterie de l’Helladique tardive IIa (XVe siècle av. J.-C.) indépendante de toute structure architecturale fouillée, une construction de l’Helladique tardif IIb (XVe siècle av. J.-C.) connue comme Megaron I, utilisé jusqu'au Helladique tardif IIIa1 et sa destruction par un tremblement de terre, puis remplacé par un bâtiment d'orientation différente mais de même utilisation : le Megaron II. Le site a été abandonné au Helladique tardif IIIa2 (XIVe siècle av. J.-C.) puis réhabité au Helladique tardif IIIb2 (fin de XIIIe siècle av. J.-C.).

Date des phases et descriptions architecturales :

Période géométrique : Base du péribole et de l'autel sacrés, probablement fondée sur un site où avait lieu un culte lors de la période mycénienne.

Période archaïque (500 av. J.-C.) : Construction du premier bâtiment monumental se composant d'une petite cella faite de pierres poreuses rectangulaires.

Période classique : Construction du grand crepidoma sur lequel une cella a été construite. C'était une structure particulière en forme de pyramide.

L'archéologue grec Chr. Tsountas a identifié en 1889 de la poterie mycénienne (mais aucun vestige architectural) au sud de l'autel archaïque de Ménélas et Hélène. Des fouilles ont été menées en 1909 et en 1973-1976. Les murs ont en partie été reconstitués en béton par l'école archéologique britannique à Athènes. Les monuments les plus importants du site sont la partie du site daté de la période mycénienne tardive (XIVe-XIIe siècle av. J.-C.) et le sanctuaire de Ménélas et de Hélène avec une rampe monumentale entourée par un péribole et menant à un temple. Il est daté de la période archaïque à la période romaine. On y trouve aussi quelques vestiges du sanctuaire d'Athéna Chalkioikos (nord-est de la colline, au-dessus du théâtre, époque romaine). A l’est se trouvent les ruines de l'église du Sauveur (Xe).

 

En suivant l'Eurotas vers l'amont, on rencontre les restes d'un grand autel et ceux d'un héroon, ainsi qu'un tronçon de l'enceinte urbaine (à gauche), puis les ruines d'un pont byzantin à trois arches occupant l'emplacement du pont antique Babyka par où passait la route de Tégée. On atteint ensuite le pont moderne sur lequel passe la route de Tripolis.

 

A l'ouest de la ville s'ouvrent les sinistres gorges du Taygète où les femmes spartiates jetaient leurs nouveau-nés refusés par un conseil de révision.

 

Le paysage qui entoure Sparte est plus intéressant que cette petite cité provinciale marquée de l'impersonnalité caractérisant les sous-préfectures. En revanche, le coup d'œil sur la chaîne tourmentée du Taygète (Tayetos) et l'enchantement de la vallée de l'Eurotas compensent tout cela. Si Sparte nous montre peu de vestiges anciens, cela est dû avant tout à l'esprit de son régime politique. Ici, pas de joie de vivre. Au contraire, sévérité, austérité, totalitarisme. Les lois de Lycurgue nous semblent aujourd'hui inhumaines : domination absolue de la classe aristocratique, éducation d'une terrible rigueur (les enfants, enlevés à leurs familles, étaient entièrement éduqués par l'état), inquisition de la police secrète, organisation politique toute entière tournée vers la guerre. Aussi, si les Spartiates furent les plus redoutables guerriers de la Grèce, ils n'ont compté ni un artiste, ni un écrivain, ni un penseur, même de second rang.