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Nemea

 

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Commentaire du webmaster : *** : Très beau site archéologique qui ne se limite pas à quelques pierres !

 

Le nom de Némée est demeuré célèbre dans la mythologie par la victoire d'Héraclès sur un terrible lion. Le quartier d'Iraklio remet en mémoire ses exploits tout comme les Jeux néméens, une des quatre grandes fêtes panhelléniques, qui étaient célébrés dans le stade tous les deux ans sous la présidence d'Argos. Le site, bien mis en valeur avec les trois colonnes du temple de Zeus s'élevant dans le ciel, n'est pas sans charme.

 

Les Jeux néméens auraient été fondés en 1251 av. J.-C. sur les conseils du devin Amphiaraos. Ils célébraient le souvenir de la mort du jeune Opheltès, fils du roi du lieu, étouffé par un serpent tandis que sa nourrice, le laissant seul un instant, conduisait les Sept marchant contre Thèbes à une source pour se désaltérer. La légende signifiait ainsi leur caractère funéraire. Après une période de déclin, les jeux furent restaurés en 573 av. J.-C. puis transférés à Argos pendant la première moitié du IVe s. av. J.-C. Le site redevint prospère avec le retour des jeux vers 350 av. J.-C., et resta important pendant plusieurs siècles.

Le sanctuaire s'est développé au début du VIe siècle av. J.-C. avec l'établissement des jeux panhelleniques néméens dans une région où l'activité humaine était présente depuis les périodes préhistoriques. Le premier temple de Zeus et les deux premières phases de l'Heroon ont été construits lors de la période archaïque tandis que neuf « Trésors » étaient érigés au Ve siècle av. J.-C. À la fin du IVe siècle av. J.-C., un nouveau temple de Zeus, des bains, une pension, un stade et la 3ème phase de l'Heraion faisaient partie d'un grand projet de construction. Après le transfert des jeux à Argos en 270 av. J.-C., le sanctuaire est tombé en déclin. Aux Ve et VIe siècles après J.-C., une petite communauté s'est développée à proximité et une basilique a été érigée sur les ruines de la pension. Cette communauté a été dissoute lors des incursions slaves en 580-590. Les premières fouilles (à petite échelle) eurent lieu en 1766 pour reprendre dès 1884. La restauration du temple de Zeus a commencé en 1984. Un an plus tard, des blocs des bases ont été remis à leur place et les espaces bouchés par des matériaux récents. L’édifice le plus important du sanctuaire de Zeus est le temple dorique périptère 22m sur 42,55 et 6 x 12 colonnes dont seules 3 sont conservées, 2 du pronaos et 1 du péristyle. En 330-320 furent construits le pronaos, la cella et la crypte. A l’est nous trouvons les fondations d'une auberge et les ruines de la palestre. A 500m du sanctuaire se trouve le stade de Némée où avaient lieu des jeux panhelléniques.

Des fouilles ont révélé l'existence d'un établissement de l'époque du bronze sur la butte de Tsoungiza.

Les découvertes sont exposées au musée archéologique de Nemea.

 

L'église Saint-Georges, datée de la fin de la période ottomane, a été classée comme monument historique. C'est une église en croix sur plan carré avec un dôme octogonal, une abside à trois pans et une abside Prothesis dans le mur est. Elle est construite en moellons avec du mortier et des briques dans les joints. Deux portes cintrées sur les murs sud et ouest mènent à son intérieur. Dans le naos, trois arcs aveugles, qui atteignaient à l'origine le sol, sont formés sur chaque mur latéral. Plus tard, l'arc le plus à l'est a été partiellement rempli de maçonnerie. Les quelques peintures murales de la Prothèse et les deux arcs aveugles à l'est, ainsi que les peintures murales de l'iconostase appartiennent à deux phases : fin de la période ottomane et XIXe siècle.

Au cours des travaux de restauration, d'importants éléments architecturaux sculptés de la période byzantine moyenne-tardive ont été mis au jour sur le bord supérieur de l'iconostase. Ces éléments avaient servi à soutenir la partie supérieure décorée de la fresque de la Vigne. Pour que ces éléments sculptés soient exposés, le tableau de la Vigne a été détaché et, après avoir pris toutes les mesures nécessaires, placé sur le mur ouest de l'église qui ne portait aucun décor peint.

 

A 2 km au Sud du village moderne de Néméa se trouve l’ermitage byzantin de Polyphengos orné de fresques du XIIe s.

 

Nemea : place des Jeux Néméens

Dans l'espace sacré du temple de Zeus Néméen se déroulaient les jeux néméens. On y trouvait un hippodrome et un stade d'une capacité de 40000 spectateurs. Il avait une largeur de 22m à chaque extrémité et 27m au centre. Sa longueur était de 177m. La ligne de départ marquée par des pierres supportait le mécanisme en bois servant à donner le signal de départ aux concurrents. Les concurrents, les entraîneurs et les juges entraient dans le stade par un bâtiment orné d'une colonnade sur trois de ses côtés intérieurs. C'est là aussi que les athlètes se préparaient pour la compétition avant d'accéder au stade par un passage voûté. Le nom des vainqueurs et de jeunes athlètes étaient gravés sur les murs.

 

La piste en terre battue du stade a été dégagée sur une longueur d'environ 100m au pied d'une colline à gauche de la route moderne. Elle est bordée, en bas du talus où se pressaient les spectateurs, d'un caniveau de pierre. Du côté de la sphendoné (c’est-à-dire de l'extrémité courbe du stade, au Sud), ce caniveau est pourvu dans l'axe du stade de deux cuvettes de décantation à l'endroit où arrivait l'eau venue d'une source située à l'Est sur la pente de la colline (on a retrouvé des tronçons de canalisations en terre cuite dont l'un est exposé au musée). Sous tendant l'arc de cercle de la sphendoné, la ligne de départ Sud est intégralement conservée. Il y avait treize couloirs de course. L'aménagement primitif du stade remonte, selon les dernières estimations des archéologues américains, au dernier tiers du IVe s. av. J.-C.

Sur le long côté ouest de la piste débouche une galerie voûtée découverte en 1977 et entièrement déblayée, large de 2,10m, haute en son centre de 2,48m et longue de 36,65m. Son creusement est contemporain de l'aménagement du stade vers 320 av. J.-C. Les voussoirs inférieurs sont couverts de graffiti parmi lesquels une cinquantaine d'acclamations vantant la beauté de tel ou tel jeune homme (début de l'époque hellénistique). Cette galerie constituait la voie d'accès au stade pour les concurrents et les personnages officiels qui se regroupaient sur une petite place péristyle récemment dégagée devant l'entrée ouest de la galerie. Au début du Ier s., puis de nouveau pendant la seconde moitié du VIe s. après J.-C., la galerie servit d'abri comme l'ont montré des trouvailles de monnaies de bronze de ces deux époques.

 

Site archéologique

En sortant du musée, suivre la voie dallée aménagée pour permettre une visite commode du sanctuaire de Zeus. On aperçoit tout d'abord les restes de thermes datant sans doute de l'époque hellénistique. A l’Ouest de ces thermes apparaît l’angle d'un vaste édifice se superposant à un bâtiment plus ancien, peut-être une palestre (fin du IVe ou début du IIIe s. av. J.-C.).

Immédiatement à l’Est des thermes s'élevait un long édifice d'époque classique, sans doute une hôtellerie fréquentée lors des Jeux néméens. Sur une partie de cet édifice fut construite au Ve s. une basilique Chrétienne à trois nefs avec narthex et baptistère. Une tombe de l’époque paléochrétienne a été reconstituée.

Selon Pausanias, il y avait une esplanade plantée de cyprès entre l’hôtellerie et le temple. En bordure sud de cet espace, des fouilles ont dégagé les vestiges de neuf petits bâtiments rectangulaires (début Ve s. av. J.-C.), tous orientés vers le Nord, c'est-à-dire vers le temple. Ces constructions étaient probablement des trésors comme on en rencontre dans d'autres grands sanctuaires par exemple à Olympie. Des indications épigraphiques attestent que l’un d'eux avait été bâti par les Rhodiens, un autre par les habitants d'Epidaure.

Avec ses 5 colonnes relevées, le temple date de la fin du IVe s. av. J.-C. C'est un périptère dorique de 6 colonnes en façade et 12 colonnes sur les côtés. Il s'élève sur les ruines d'un édifice plus ancien (début du VIe av. J.-C.) détruit vers la fin du Ve s. av. J.-C. L'intérieur du temple comprenait un pronaos à l’entrée duquel se dressaient 2 colonnes doriques entre les antes (relevées). La nef centrale, allongée, était bordée d'une colonnade à étage. Les colonnes inférieures d'ordre corinthien étaient surmontées de demi-colonnes ioniques accolées à des pilastres quadrangulaires. Au fond, un escalier menait à un petit adyton souterrain. Un grand autel très allongé (environ 40m de long) construit au début de l’époque classique et remanié au IIe s. après J.-C. se trouvait à une quinzaine de mètres à l’Est de la façade orientale du temple. Du côté Ouest, on a repéré les vestiges d'un long mur d'orientation Nord-Sud de construction assez sommaire et plus ancien que le temple. II correspond peut-être à un tronçon de l’enclos de pierre qui, selon Pausanias, entourait la tombe d'Opheltès. De fait, on a découvert à l’Ouest des oikoi le soubassement d'une construction circulaire de 5m de diamètre élevée pendant le deuxième quart du Ve s. av. J.-C. avec des blocs provenant d'un monument rond plus ancien, peut-être la tombe d'Opheltès.