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Isthmia

 

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Avis du webmaster : * : Site fermé lors de mon passage mais semble intéressant.

 

Le sanctuaire de Poséidon (VIIème siècle), situé à deux pas du canal de Corinthe (à la sortie du village de Kiravrissi) et pourtant oublié des touristes, était célèbre dans l'Antiquité pour ses jeux à peine moins brillants que ceux d'Olympie, les Jeux isthmiques qui s’y déroulaient tous les 2 ans. Si le site lui-même est réduit à ses fondations, le petit musée attenant vaut vraiment le coup d’oeil. Le site a été fortifié vers 1200 av. J.-C.

 

Au printemps, tous les 2 ans depuis 582 av. J.-C., les Anciens célébraient ici la fête et les Jeux isthmiques (Isthmia). A l'origine, ces derniers étaient organisés, comme à Delphes et à Olympie, en l'honneur d'un héros et avaient un caractère essentiellement funéraire. La légende en attribuait l'institution soit à Poséidon lui-même, soit à Sisyphe, en hommage à un héros désigné sous le nom de Palémon (le Lutteur). Les Romains furent admis à concourir dès 228 av. J.-C. Flamininus, en 196 av. J.-C., puis Néron, en 67 apr. J.-C., proclamèrent dans le stade l'indépendance de la Grèce.

 

Les fouilles ont mis à jour le temple de Poséidon (VIIe siècle av. J.-C.) détruit et reconstruit au Ve av. J.-C., il brûla en 390 av. J.-C. lors de la guerre de Corinthe. Restauré, il subsista jusqu'en 146 av. J.-C. Lors de la reconstruction de Corinthe en 44 av. J.-C., il est reconstruit avec les autres édifices du sanctuaire. Plus tard, sous le règne de Justinien, une partie des matériaux servit à la construction des remparts. Maintenant seules les fondations existent et quelques rares autres éléments. A l’est du temple nous pouvons voir les vestiges d’un autel étroit et oblong où se trouvent les vestiges de maisons romaines. Le temple de Poséidon et son autel étaient entourés d'un mur délimitant le terrain sacré dont les dimensions ont varié au cours des âges.

Entre les ruines du temple et la route moderne, ne pas manquer d'examiner la ligne de départ du plus ancien stade de l'isthme (VIe siècle av. J.-C.) abandonné bien avant la destruction de Corinthe et remplacé par un nouveau stade (de l'autre côté de la route). Cette ligne est constituée d'un pavement triangulaire autrefois recouvert d'une couche d'argile battue. Sur cette aire, on distingue seize rainures tracées en éventail â partir d'un puits. A chaque extrémité de ces rainures étaient plantés des cavaliers de bronze scellés au plomb. Sur la base du triangle on remarque encore des mortaises taillées pour l'insertion de petits poteaux verticaux. Environ 10m plus près de la route, une autre ligne de départ est simplement constituée de fondations de pierres calcaires autrefois recouvertes d'une couche de ciment.

Le Palémonion (culte à mystères où convergeaient toutes les légendes locales), ou temple de Palémon, fut élevé en partie sur l'emplacement de la ligne de départ du stade grec durant l'époque romaine (fin du Ier s. av. J.-C.). On a retrouvé un petit passage souterrain conduisant sans doute à la chambre souterraine signalée par Pausanias où l'on prêtait serment sur le nom du dieu.

A une centaine de mètres au Nord du sanctuaire ont été mises au jour différentes pièces de thermes romains dallées de marbre ou de mosaïques (Tritons et Néréides dans un paysage marin) à motifs noirs et blancs remarquablement conservés et aux murs parfois décorés de peintures. Ces constructions furent édifiées sur le tracé d'une muraille de 40km de long, l'Hexamilion (six miles romains), dont elles réutilisèrent un tronçon. Bâti entre la ville actuelle de Corinthe et Kenchréai dès le XIIIe s. avant notre ère, ce mur était renforcé tous les 100m par des tours. Il fut souvent reconstruit, la dernière fois au VIe s. après J.-C. par Justinien.

Situé à une soixantaine de mètres au NE du sanctuaire de Poséidon, le théâtre fut aménagé dans la première moitié du IVe s. av. J.-C. puis fréquemment remanié. Sa dernière reconstruction eut peut-être lieu avant les Jeux isthmiques de 66 après J.-C. auxquels Néron assista. On distingue encore plusieurs rangs de gradins et le plan de la scène. Dans le théâtre, on a retrouvé une tête d'athlète en marbre qui portait la couronne en ramilles de pin, la "périssable couronne" citée par saint Paul dans sa Première Epître aux Corinthiens.

Lors de la période romaine, le temple et le théâtre ont été reconstitués tandis que des bains et le temple circulaire de Palaemon étaient construits.

Au-delà du théâtre et jusqu'au bord de la route, on visitera ensuite la citadelle élevée au VIe s. par Justinien avec des matériaux enlevés aux édifices du site antique pour renforcer l'Hexamilion. Près de la route s'ouvre la porte sud de la forteresse byzantine entre deux tours octogonales. Une autre porte a été dégagée au Nord-Est, c'est-à-dire à l'angle diamétralement opposé.

Presque en face de la porte sud de la forteresse de Justinien, à 200m environ du musée, un chemin pour piétons s'ouvre à droite de l'autre côté de la route à travers des maisons modernes et conduit (environ 150m) à une dépression plantée d'arbres où l'on devine l'emplacement du stade qui remplaça celui situé près du temple de Poséidon à partir du IVe s. av. J.-C. Ce stade fut cité par saint Paul et par Pausanias qui le décrit comme étant en marbre. On a retrouvé la ligne de départ avec 18 couloirs et la double rainure où les athlètes plaçaient leurs pieds. Les spectateurs prenaient place sur de larges degrés sans siège, sauf à la proédrie ajoutée durant l'époque romaine, découverte à une trentaine de mètres de la ligne de départ. Un promenoir bordé de parapets en pierre avec des moulures sculptées séparait en deux secteurs la partie du stade réservée à l'assistance.