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Epidavros

 

Evaluation : ***

Remarque : Site archéologique à ne pas râter.

 

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Le site archéologique d'Archaia Epidaure est situé à 17 km de Paléa Epidavros et à 22 km de Néa Epidavros...

 

Asklepieion (Sanctuaire d'Asclépios)

Le sanctuaire d'Asclépios était le centre curatif le plus célébré du monde antique, fondé autour du Puits Sacré (par la suite incorporé au portique de l'Abaton). Le culte est certifié dès le VIe siècle av. J.-C. lorsque le sanctuaire d'Apollo Maleatas n'était plus assez spacieux pour le culte public de la ville-état d'Epidaure. L'autorité et le rayonnement d'Asclépios en tant que dieu guérisseur le plus important de l'antiquité (qui fut foudroyé par Zeus pour avoir voulu vaincre la mort), a apporté au sanctuaire une grande prospérité financière ayant permis, aux IVe et IIIe siècles av. JC, l'exécution d'un ambitieux programme de construction de bâtiments monumentaux pour le culte (temple et l'autel d'Asclépios, Tholos, Abaton…), et, plus tard, de bâtiments principalement au caractère séculaire (théâtre, Hestiatoreion cérémonieux, bains, palestre…). L'Asclépieion a survécu jusqu'à la fin de l'antiquité avec une seconde apogée au IIe siècle après J.-C. Des restaurations eurent lieu au théâtre, à l'Abaton, au Tholos, au Propylon du « gymnase » et à la porte du Parodos occidental du théâtre (avec conservation des matériaux antiques). Des travaux de sauvegarde du sanctuaire permirent d'améliorer sa présentation et d'organiser un itinéraire instructif destiné à un grand nombre de visiteurs. En 1988, l'Asclépieion est entré dans la liste de l'héritage mondial. Mais il ne reste plus grand-chose du plus important sanctuaire d'Asclépios, construit dans une région au climat doux et aux eaux thermales abondantes, et considéré comme le berceau de la médecine. Ses monuments, véritables chefs-d'œuvre de l'art grec antique, sont un précieux témoignage de la pratique de la médecine dans l'Antiquité. Ils illustrent en effet l'évolution de la médecine depuis l'époque où la guérison dépendait uniquement du dieu jusqu'à ce que la description systématique des cas et l'accumulation progressive des connaissances et de l'expérience en fassent une science.

Au nord du site se trouvait l'entrée du sanctuaire qui se faisait par un propylée dorique (IIIe s. av. JC) remplacé par un temple d'Hygie à l'époque romaine. On y accédait en suivant la route sacrée partant de la ville côtière d'Épidaure. À l’intérieur du sanctuaire, ils suivirent la Voie Sacrée jusqu’en son centre, où se trouvait le temple dorique d’Asclépios, dont seule la fondation est aujourd’hui visible. Autour du temple ont été construits les bâtiments liés au culte du dieu et au rituel de guérison.

Des bâtiments destinés aux besoins des patients et des fidèles, ainsi que d'autres utilisés lors des Jeux Asklepiens, établis au IVe siècle avant JC, entouraient le sanctuaire. Ceux-ci comprenaient une grande auberge de 160 chambres pour les patients et leurs aides, des bains, une palestre, un gymnase, un odéon, un stade et un théâtre. Les vestiges de plusieurs petits temples dédiés à Apollon, Artémis, Aphrodite et à d'autres divinités liées au culte d'Asclépios, comme Hygie, Machaon, Telesphoros, Hypnos et Epione, sont également conservés. Un système hydraulique complexe composé de canaux et de bassins de décantation, dont certaines parties sont encore visibles aujourd'hui, amenait l'eau des sources minérales de Kynortion vers deux points de distribution dans la partie nord-est du sanctuaire, la source dorique et la source sacrée.

Dans la partie nord-est du sanctuaire, on peut voir principalement des vestiges de la phase d'occupation du deuxième siècle, qui comprennent la bibliothèque, les bains, de petits temples et la soi-disant Stoa de Kotyos, récemment identifiée avec le sanctuaire des Égyptiens, dédié à Asklepios, Apollon et Hygie (respectivement Osiris, Horus et Isis). Sont également visibles les vestiges du portique du IVe siècle, qui incorporait des parties de bâtiments antérieurs, principalement le Katagogion.

Aux IVe et IIIe s. av. JC, la guerre générale conduisit le peuple à rechercher encore davantage la protection et l'aide d'Asclépios, et le sanctuaire du dieu philanthropique devint l'un des plus riches de l'époque. D'importants travaux de reconstruction ont alors été réalisés. Après la période de grands désastres provoqués par Sylla et les pirates ciliciens au Ier s. av. JC, l'Asclépieion connut un nouvel épanouissement à l'époque impériale, notamment lors de la seconde moitié du IIe siècle ap. JC, lorsque le sénateur romain Antonin finança la construction de nouveaux bâtiments et la rénovation des anciens. Au cours des siècles suivants, le sanctuaire fut rasé à plusieurs reprises et souffrit particulièrement sous les Goths en 267. Au milieu du IVe siècle, le sanctuaire fut rénové une dernière fois et un portique reliant de nombreux bâtiments existants fut construit en son centre selon la mode romaine. Malgré l'interdiction officielle des anciennes religions païennes en 426, le culte s'est poursuivi dans le sanctuaire jusqu'à ce qu'il soit abandonné suite aux tremblements de terre destructeurs de 522 et 551.

Du sanctuaire il subsiste aujourd'hui des vestiges du temple d'Asclépios au centre du sanctuaire, de l'auberge (ou Katagôgion, bâtiment le plus vaste du sanctuaire avec 160 chambres pour les pèlerins, IVe siècle av. J.-C.), de la tholos (œuvre de Polyclète le Jeune) remarquable pour son décor sculpté, de l'Abaton ou Enkoimeterion, de temples d'Artémis (IVe siècle av. J.-C.) et de Thémis, d’un petit odéon avec orchestre semi-circulaire… Le gymnase rappelle, avec sa grande cour intérieure à péristyle, la palestre d'Olympie. A l'époque romaine, il fut transformé en odéon et sa porte monumentale (propylée) convertie en lieu de culte dédié à Hygie avec une statue dont vous verrez encore la base. Au-delà se trouvent les ruines du portique de Cotys et d'une petite palestre, rebâtie au IIe s. apr. J.-C. par le sénateur Antonin.

 

Propylées

Les Propylées doriques du sanctuaire (IIIe s. av. JC), constitués de 2 portiques à 6 colonnes ioniques au nord, corinthiennes au sud, sur un soubassement de pierre, ont été remplacés par un temple d'Hygie à l'époque romaine. Cette porte monumentale était située sur la route de la ville d'Epidaure au sanctuaire. Le long de cette route, à 100m des propylées sur la droite, commence la nécropole. A l'Est des propylées gisent les vestiges d'une grande basilique paléochrétienne.

 

Temple d'Asclépios

Le temple d'Asklépios, construit par Théodotos en 380 av. JC, est le bâtiment central du sanctuaire et l’édifice le plus important. C’était un temple dorique périptère avec 6 x 11 colonnes doriques avec 2 colonnes doriques supplémentaires entre les pilastres à l'entrée du pronaos. Sur un soubassement à 3 degrés accessible par une rampe à l'est, le temple se composait d'un porche et d'une nef avec une colonnade corinthienne interne en forme de pi entourant la statue chryséléphantine d'Asclépios, œuvre du sculpteur Thrasymédès de Paros. La forme de la statue est connue grâce à la description du voyageur Pausanias, aux pièces de monnaie de la ville d'Épidaure et peut-être à 2 reliefs en marbre. Le dieu était représenté assis sur un trône avec un chien assis à ses côtés. La statue se trouvait, d'après Pausanias, dans un puits. Ce type de fosse semble avoir été un instrument indispensable aux rites de consultation dans les sanctuaires consacrés aux cultes guérisseurs ou oraculaires. Ces fosses servaient peut-être de trésors où les consultants déposaient leurs offrandes avant les sacrifices. Dans les plus anciens sanctuaires, elles étaient utilisées lors des rites de consultation qui imposaient aux fidèles de descendre dans un trou. Peu à peu, leur usage serait tombé en désuétude, et la disparition de ces rites entraîna leur suppression; c'est ainsi que celle du temple d'Asclépios à Epidaure fut comblée à une date tardive. Le "trésor" était conservé dans le sanctuaire ainsi que les précieux votifs.

La décoration extérieure comprenait des métopes décorées, des compositions de fronton et des capes. La chute de Troie était représentée sur le fronton oriental et des scènes de la bataille des Grecs et des Amazones sur le fronton occidental. Des Nikes, des Aurès montés et un complexe de figures masculines et féminines (peut-être Apollon et Koronis, les parents d'Asclépios) ornaient les capes. On connaît les détails de la construction du temple grâce à l'inscription se trouvant au Musée Archéologique d'Épidaure, qui mentionne les noms de ceux qui ont travaillé, le type de travail qu'ils ont effectué et leur salaire.

Le temple fut probablement détruit après le Ve s. Après son abandon et en raison du matériau de construction friable (grès tendre), le monument s'est rapidement désintégré.

De ce temple autrefois magnifique de la période classique tardive, seuls quelques vestiges sont aujourd'hui visibles. Il ne reste plus que les fondations et des fragments visibles au musée.

 

Par le passé, le temple d'Asclépios était entouré de portiques servant de dortoirs pour les malades (comme l'Abaton ou Enkoimétérion) :

Notons aussi la salle de banquet où les patients dînaient et au sud la maison des prêtres.

 

Tholos / Thymeli

Au sud-ouest du temple d'Asclépios se trouvent les vestiges de la tholos, édifice circulaire du IVe siècle av. JC avec une colonnade dorique extérieure constituée de 26 colonnes avec métopes décorées d'une rosace, une cella et une colonnade corinthienne intérieure de 14 colonnes. C’est l'une des plus remarquables créations de l'architecture grecque de cette époque, ayant la réputation du bâtiment circulaire le plus parfait de l'architecture grecque antique, construite durant la seconde moitié du siècle (entre les années 365 et 335) sur les plans de Polyclète le Jeune qui surveilla tout au moins la première phase des travaux. La destination de ce monument, désigné dans les comptes de construction sous le nom de thymélé (autel), a fait l'objet de nombreuses discussions. L’accès se faisait par une rampe à l'est. Dans le sous-sol de la cella se trouve un labyrinthe formé par 3 murs circulaires concentriques interrompus par des portes, reliés entre eux par des cloisons transversales et dont l’accès se faisait par la dalle blanche centrale de la cella, les trois murs les plus éloignés du centre étant continus. Les portes et cloisons étaient disposées de telle sorte que, pour passer d'un couloir dans un autre et se rapprocher du centre, il fallait parcourir presque entièrement celui que l'on voulait quitter. Ainsi, pour atteindre le centre, il fallait effectuer pas moins de trois tours presque complets. Ce dispositif a donné lieu à de multiples hypothèses dont l'une veut que ce labyrinthe ait servi de refuge aux serpents sacrés du sanctuaire. Quoi qu'il en soit, selon toute vraisemblance, les actes cultuels, quels qu'ils fussent, devaient s'accomplir au centre du monument. Le nom même de l'édifice, thymélé, semble indiquer que les pratiques qui s'y déroulaient avaient un caractère religieux et que la tholos était pour une part un lieu de sacrifices. Le premier mur à partir de l'extérieur supportait la colonnade extérieure, le second un mur plein percé d'une porte précédée d'une rampe d'accès à l'Est et le troisième la colonnade intérieure. Les trois autres murs, outre la fonction religieuse que leur disposition peut impliquer, soutenaient le dallage de la tholos. Le sol à l’intérieur de la colonnade corinthienne était formé de dalles losanges blanches et noires formant un motif géométrique particulièrement saisissant. L'aile dorique et le péristyle corinthien soutenaient un plafond avec des panneaux de marbre à décoration florale. Le bâtiment était recouvert d'un toit conique en bois recouvert d'un système complexe de tuiles de marbre.

Selon Pausanias, on pouvait voir à l'intérieur une peinture de Pausias représentant l'Amour et l'Ivresse.

La tholos fut détruite pour la première fois par le grand tremblement de terre du VIe siècle après JC, tandis qu'autour du XVIIIe siècle commençait la décomposition des éléments anciens, la calcification des marbres et l'élimination de ses éléments métalliques. Des matériaux ont également été trouvés incrustés dans des monuments byzantins de la région plus large.

 

Stoa (Abaton)

C’est dans l’ancien abaton (dortoir) que les malades y attendaient l'apparition du dieu devant leur apporter la guérison. Un autre abaton fut érigé au IVe s. av. JC et remplaça cet édifice.

L'abaton était la partie la plus originale des asclépiéia, ces lieux de culte qui tenaient à la fois du sanctuaire et de l'hôpital. Le consultant, après avoir satisfait à diverses épreuves rituelles (jeûne, bain purificateur, etc.) et offert un sacrifice, entamait la séquence la plus importante de son traitement, celle de l'incubation. La guérison des patients venus au sanctuaire du dieu guérisseur se faisait à l'abri des regards indiscrets, après avoir été purifié avec l'eau du "puits sacré", dormait à même le sol, c'est-à-dire au contact de la demeure chthonienne du dieu. Asclépios lui-même ou ses animaux sacrés apparaissait dans son sommeil et guérissait ou indiquait la méthode de traitement. Bien entendu, les rêves du malade lui étaient inintelligibles et les asclépiades, prêtres-médecins attachés au sanctuaire, les interprétaient et délivraient les ordonnances. L'inhumation avait lieu dans la partie fermée nord du portique à un étage et au rez-de-chaussée du portique à deux étages, où se trouvaient des rangées de bureaux en pierre. À l'intérieur de l'Avato, des inscriptions en pierre («iamata?») étaient en outre accrochées, racontant les miracles du dieu. Certains d'entre eux se trouvent aujourd'hui au musée archéologique d'Épidaure.

L’enkoimétérion (portique d'incubation) ou abaton (portique secret) serait peut-être un ancien temple d'Apollon transformé au VIe siècle av. JC en portique d'incubation. C’est un portique de +/- 70m dont la partie est (IVe siècle av. JC), sans étage et divisé en 2 parties par un fort mur sur toute sa longueur, possède une double colonnade ionique au sud (16 colonnes à l’extérieur et 7 à l’intérieur) et un puits du VIe siècle av. JC aux eaux thérapeutiques et inscriptions de récits de guérison. La partie ouest (fin du IVe siècle - IIIe siècle av. JC) possédait un étage pour répondre à la pente du terrain et une double colonnade ionique. Elle doubla la longueur du bâtiment, répondant à la réputation toujours croissante du culte d'Asclépios. Les deux parties étaient séparées par un mur de refend. Selon une inscription, Perillos est mentionné comme son architecte.

L’Abaton, en tant que bâtiment clé du culte d'Asclépios, est resté en usage jusqu'à la fin de l'époque romaine et a été incorporé dans la galerie périphérique du IVe s. ap. JC. Après le décret de Théodose en 426 sur l'interdiction du culte antique, l'Abaton, suivant le sort du reste du sanctuaire, fut abandonné.

 

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Théâtre antique

Le théâtre d'Asclépios d'Épidaure a été construit sur le versant occidental du mont Kynorti, à la fin de l'ère classique, vers 340-330 av. JC, et a été utilisé au moins jusqu'au IIIe s. ap. JC. Ce monument unique, le plus parfait et le plus célèbre du théâtre grec antique, alliant élégance et acoustique parfaite, est selon Pausanias, l'œuvre de Polyclète (le Jeune), créateur du Tholos. Pausanias qui l’a félicité pour sa symétrie et sa beauté. Le monument a été construit en pierre poreuse pour accueillir les concours musicaux, odiques et dramatiques des Asclépiens, incluses dans le culte d'Asclépios. Au milieu du IIe s. av. JC, sa salle a été agrandie et sa capacité d'accueil est passée d'environ 8 000 à 13 000-14 000 spectateurs. Dans le même temps, le bâtiment de la scène a été aménagé de manière à ce que les acteurs jouent exclusivement dans le logeum, c'est-à-dire sur l’estrade au-dessus de la scène, et non plus devant la scène. Durant la période romain, il conserva les caractéristiques du théâtre grec, même après sa réparation suite aux dommages subis lors de l'invasion des Hérules en 267 avant JC, principalement dans le bâtiment de la scène.

L'harmonie de ce Théâtre est due à sa conception unique basée sur un pentagone régulier, dans lequel l'orchestre s'inscrit, ainsi que dans l'utilisation de trois centres pour tracer les rangées courbes des sièges. Sa structure hellénistique est typique avec les trois pièces de base : le cavea, l'orchestre et le décor (skene). Le plus long rayon de la cavea est de 58m tandis que le diamètre de l'orchestre est d'environ 20m. Le décor a inclus une salle principale avec quatre piliers le long de l'axe central et une pièce carrée à chaque extrémité. Le proskenium avait une façade avec 14 demi-colonnes contre des piliers. Deux rampes de chaque côté menaient à l'étage tandis que de monumentales doubles portes s'élevaient aux deux entrées. Le théâtre a été construit en deux étapes. À la fin du IVe siècle av. J.-C., l'orchestre, le diazoma inférieur et le décor « pré-hellénistique » ont été construits. Au milieu du IIe siècle av. J.-C., la cavea a été agrandie et le décor reçu sa forme « post-hellénistique ». Un passage pavé, large de 1,90m, sépare la partie ancienne (IVe s. av. JC) de la partie romaines (épithéâtre) des gradins. Le gradin a un diamètre de 114m et possède 36 blocs de gradins séparés par treize escaliers radiaux menant aux 34 rangées de sièges des douze tribunes égales de la section originale et 23 escaliers menant à 21 rangées de sièges de 22 tribunes plus récentes. Les première et dernière rangées du segment d'origine ainsi que la première rangée du nouveau sont dotées de sièges avec dossier. Le bâtiment de scène a subi des modifications au cours des siècles d’utilisation.

A Epidaure, il n'est pas nécessaire de crier ou de parler fort, la célèbre acoustique du théâtre est d'une telle qualité que le moindre mot parvient jusqu'au dernier gradin. Un chuchotement, le froissement d'une feuille de papier ou le tintement d'une pièce de monnaie parviennent toujours et partout avec une remarquable netteté. Le théâtre était destiné aux thérapies psychiatriques, les pièces jouées tenant lieu de psychodrames. En 1822, la première Assemblée nationale a mis à profit ses 4.000 places assises pour doter la Grèce d'une constitution. Depuis 1954, des représentations de théâtre antique ont lieu chaque été dans leur espace naturel.

 

Restaurant cérémonial (« Gymnase »)

Situé au sud du site archéologique, le complexe se compose du bâtiment principal du Restaurant, de ses propylées monumentaux au nord-ouest et du Conservatoire dans la zone de la cour à péristyle. Il a été construit à la fin du IVe ou au début du IIIe siècle av. JC, à l'exception de l'Odéon qui est une construction du IIe ou du début du IIIe siècle après JC, probablement en même temps que la transformation des propylées en temple d’Hygie. Une fontaine du IIe siècle av. JC a été découverte en face de l'entrée latérale au sud-est de l'édifice.

Le restaurant principal se compose d'une cour intérieure péristyle avec une colonnade dorique entourée de pièces de différentes dimensions. Au nord se trouvait une deuxième colonnade de style ionique. Les colonnes à l’intérieur des salles étaient également de style ionique. L'entrée principale du bâtiment se faisait par une plate-forme venant du nord-ouest où un propylon monumental a été construit avec 6 colonnes et un fronton dorique en façade.

Le bâtiment a été considéré par les premiers chercheurs comme un gymnase, c'est-à-dire un lieu associé à des activités sportives et éducatives, mais les recherches modernes ont prouvé qu'il s'agit d'un restaurant, destiné aux repas rituels, auquel, selon le culte, participait également le dieu, offrant force et santé aux fidèles. L'identification du bâtiment est documentée par l'existence de lits dans les chambres et par la découverte de restes de feux et de repas dans la zone de la cour. Il a partiellement été détruit par des attaques de pirates au 1er siècle av. JC. Au IIe siècle après JC, un Conservatoire a été construit dans la cour intérieure, en utilisant des matériaux de récupération, probablement pour l'exécution d'odes et des représentations dramatiques liées aux repas rituels. Ce Conservatoire de l'époque romaine se composait d'un creux rectangulaire avec 9 rangées de sièges, d'un orchestre avec un sol en mosaïque à décor géométrique, d'un pupitre ou avant-scène, d'une scène, de passages et d'espaces auxiliaires.

 

Stade

Aménagé dans le creux du lit d'un ruisseau au Ve s. av. JC, le stade est un bâtiment lié au rituel du culte, puisque les compétitions sportives en l'honneur d'Asclépios y avaient lieu tous les 4 ans, la Grande Asclépiade; mais avait aussi un fonction de rééducation. La première phase de construction du bâtiment a été trouvée sous les bancs de pierre ainsi que sur le versant est (sièges d'argile et de petites pierres).

Les bancs de pierre ont commencé à être installés à partir du IIIe siècle av. JC. Les gradins, dont quelques-uns sont conservés, étaient en partie taillés dans le roc et en partie construits en maçonnerie. Dans le talus, sous le chemin moderne, se trouvait un passage voûté. Juste en face, un emplacement rectangulaire aménagé parmi les gradins représente la tribune du jury qui proclamait les vainqueurs. Les stades des grands sanctuaires attiraient un grand nombre de visiteurs.

Des colonnes basses divisaient la piste dans le sens de la longueur en 6 parties égales ("pléthra”) d’une longueur totale de 181,30m, soit un "stadion”. Aux extrémités, la piste se terminait par les lignes de départ et d'arrivée, marquées par deux rangées de dalles creusées de stries, encore visibles, et des colonnes délimitant les positions des concurrents. L'espace derrière la ligne de départ/arrivée (environ 15m) était réservé aux compétitions de lutte, de boxe et de saut d'obstacles. Du côté nord du stade se trouvait un passage souterrain voûté reliant le terrain d'athlétisme à la palestre où les athlètes s'entraînaient avant les jeux. Par ce passage, les athlètes entraient de manière impressionnante sur la piste.

 

Bâtiment E

Le "bâtiment E" (nom donné par le premier fouilleur du site P. Kavadias à la fin du XIXe siècle) est un des premiers édifices sacrés de l'Asclépieion dans lequel se poursuivait le culte formel déjà accompli dans le sanctuaire d'Apollon Maleata. Sa forme définitive résulte de plusieurs phases de construction.

Au cours de la première phase, au VIe siècle av. JC, un autel extérieur a été créé à partir des cendres accumulées des animaux sacrifiés et de restes du sacrifice tandis qu'un petit temple a été construit à une courte distance au nord de celui-ci, dont les vestiges sont conservés sous l'espace ultérieur de mêmes dimensions. Les découvertes de l'autel de cendres indiquent qu'Apollon et Asclépios étaient honorés ensemble.

Au Ve siècle, l'autel et le temple étaient délimités par 2 arcades peu profondes à l'Est et au Nord, qui servaient aux fidèles tandis qu'un simple mur était construit au Sud. Au cours du IVe siècle, le temple fut reconstruit avec des éléments anciens. Des vestiges au sol font penser qu’il y avait un système d'offrandes de sang et un système d'eau pour le nettoyer des impuretés alimentaires. A cette époque, le simple mur du côté sud est transformé en galerie, probablement à deux étages, et le périmètre du bâtiment est fermé à l'ouest par un petit propylon monumental. Des changements mineurs ont été apportés sous la domination romaine.

Parmi les sacrifices sanglants pratiqués, un animal était sacrifié et entièrement brûlé sur l'autel en l'honneur du dieu (holocauste) ou une partie était une offrande au dieu et l’autre étant consommée par les fidèles, leur assuraient la puissance et la bénédiction du dieu lui-même. Le processus du repas rituel se déroulait dans la zone autour de l'autel ainsi que dans les galeries progressivement créées.

 

Katagogion

Servant de grande maison d'hôtes, le Katagogion est le plus grand bâtiment de l'Asclépieion, construit à la fin du IVe ou au début du IIIe siècle av. JC. Grand carré de 76,30m de côté, le bâtiment est subdivisé en quatre carrés plus petits de taille égale. Chaque section avait une cour intérieure centrale péristyle avec des colonnes de style dorique. Des pièces de différentes tailles étaient disposées autour de chaque cour. Il y avait des entrées sur les côtés est et ouest du bâtiment, une pour chaque bloc. La communication interne n'était possible qu'entre les 2 îlots nord et 2 sud, peut-être pour permettre l'isolement de certaines parties du logement lors de périodes de circulation réduite ou pour des raisons médicales. Le bâtiment était composé de deux étages et comptait au total environ 160 chambres. Le Katagogion a subi des réparations et modifications à l'époque romaine, notamment dans sa partie orientale. Des éléments de sa superstructure ont été réutilisés lors de la construction du portique périmétrique plus tardif, quand la partie centrale du sanctuaire a été réorganisée.

Relativement éloigné de la partie principale du sanctuaire, le bâtiment servait d'abri aux nombreux visiteurs, patients, accompagnateurs et pèlerins, nécessaire compte tenu du nombre toujours croissant de visiteurs, notamment pendant les jours de célébration de l'Asclépieion, mais aussi de l'éloignement du sanctuaire de la ville d'Épidaure.

 

Temple d'Artémis

Le petit temple d'Artémis (sœur d'Apollon, IVe siècle av. JC) est situé dans la partie centrale du Sanctuaire, entre le bâtiment E et le Restaurant Cérémonial, et est resté en usage jusqu'à la fin de l'Antiquité. Le culte d'Artémis dans le sanctuaire remonte au Ve siècle av. JC selon un témoignage épigraphique. Le temple était un prostyle avec 6 colonnes doriques sur la façade et une colonnade corinthienne interne (10 colonnes) en forme de pi, la statue de la déesse étant placée au centre.

À l'extérieur, elle avait un fronton de style dorique, tandis que le simi était décoré d'épines en relief. Des têtes de sanglier et de chien étaient utilisées comme gouttières au lieu des têtes de lion habituelles, associées à la nature de chasse de la déesse. La Déesse semble avoir ici souligné son statut chthonien et était vénérée sous le nom d'Artémis-Ekati. À l'est se trouvait l'autel de la déesse, relié au temple par un couloir pavé se terminant par une plate-forme plus étroite.

L’identification avec les vestiges spécifiques a eu lieu après la découverte, sur le côté est du bâtiment, d'un piédestal inscrit avec le nom de la déesse. Cette identification était renforcée par l'utilisation des symboles caractéristiques de la déesse comme cours d'eau.

Au nord-est se trouve un bâtiment romain ayant servi de sanctuaire au IIe siècle. A l’ouest se trouvait le bois sacré délimité par des bornes.

 

Bain d'Asclépios

Le bain d'Asclépios, érigé au IIe s. de notre ère par le sénateur Antonin, il s'élevait en partie sur un bâtiment du Ve s. av. J.-C. Cette construction se composait d'une grande chambre divisée en trois parties par deux murs transversaux. Plus tard, aux IVe-IIIe s. av. J.-C., on l'agrandit en lui accolant au nord deux séries de salles. Tout cet ensemble fut détruit jusqu'aux fondations lors de l'érection des bâtiments romains. Il semble que la construction du Ve s. se soit élevée sur un emplacement déjà consacré au culte. Des traces de l'édifice antérieur furent, en particulier, retrouvées autour d'un puits à une extrémité (E) de l'abaton. Ce puits, qui date peut-être du VIe s. av. J.-C. apparaît comme l'un des plus anciens témoignages du culte d'Asclépios à Epidaure. Il cessa sans doute d'être utilisé au moment de la construction des bâtiments du IVe s. av. J.-C. mais il fut pieusement conservé par respect envers les lieux de culte archaïques.

 

Sanctuaire d'Apollon Maléatas

Le mont Kynortion abritait à l'époque mycénienne un sanctuaire dédié à une déesse guérisseuse. Ce sanctuaire, d'une taille inhabituelle pour l'époque, a été créé au XVIe siècle av. JC sur les vestiges d'un habitat de l'âge du bronze ancien et moyen (2800-1800 av. JC) et a fonctionné jusqu'au XIe siècle av. JC. Vers 800 av. JC un sanctuaire dédié à Apollon, un dieu aux propriétés curatives, vénéré ici sous le nom d'Apollon Maleatas, a été fondé au même endroit. Le culte du dieu principalement guérisseur, Asclépios, que la tradition mythique présente comme le fils indigène d'Apollon et de Koronida, la petite-fille du roi d'Épidaure Malos, a été établi au VIe siècle av. JC. Il reste de modestes vestiges du sanctuaire où les pèlerins venus consulter Asclépios devaient offrir leur premier sacrifice. Le temple fut sans doute construit à côté de l’autel préhellénique dont l'existence est connue grâce à la tradition littéraire et à la découverte de cendres provenant de sacrifices. On trouva également un puissant mur de soutènement auquel fut adossé un portique et les restes de plusieurs bâtiments romains du IIe s. apr. J.-C., notamment ceux des logements des prêtres d'Apollon, d'une grande citerne souterraine voûtée et de petits thermes. Depuis le site, on jouit d’une belle vue sur le paysage environnant.

Le culte du dieu protecteur de la santé humaine et du bonheur personnel acquit une réputation qui se répandit rapidement. Le nombre de pèlerins ne cessait d'augmenter et le sanctuaire de Kynortio ne suffisait plus aux besoins du culte. C'est pourquoi l'aménagement d'un sanctuaire commença dans la plaine, à environ 1 km au sud-ouest de Kynortio, à l'endroit où, selon selon la légende, Asclépios est né.

 

Musée archéologique

Les trouvailles faites à l'Asclépieion sont exposées au musée situé à l'entrée du site archéologique et fondé en 1897. Il a ouvert ses portes en 1909. Le bâtiment du musée, adapté avec succès du point de vue esthétique au paysage naturel et classique du sanctuaire, est l'un des plus anciens musées archéologiques de Grèce. Il doit être préservé en tant que bâtiment et est important pour l'étude de l'évolution des musées et de la muséologie. L'exposition existante du musée est ancienne et est un exemple typique du concept muséal du début du XXe siècle, avec une disposition dense et ordonnée des expositions, obligé également par le grand nombre d’objets à exposer.

Les expositions du musée datent de l’époque antique à l’époque romaine. Il renferme des fragments architectoniques de la tholos et du temple d'Asclépios, des moulages en plâtre d'acrotères du temple (œuvres du sculpteur Timothéos), des statues romaines, des inscriptions, des instruments de médecine et de chirurgie, des médicaments, des simulations de bâtiments anciens, etc. Certaines inscriptions sont des «ordonnances» pour des remèdes et d'autres des descriptions de cures -textes précieux pour l'histoire de la médecine et parfois aussi amusants.

 

Événement

Chaque année a lieu, début juillet, le festival d'Epidaure. On y représente des tragédies (les Trois Grands de la tragédie antique: Eschyle, Sophocle, Euripide) dont les premières eurent lieu devant le peuple d'Athènes il y a plus de 2.000 ans. Seule, la langue antique a été adaptée en grec moderne. Tout le reste, chœurs et climat scénique, a été scrupuleusement respecté. Les représentations, dont se charge le Théâtre National Grec, sont en tous points remarquables. Ce divertissement n’est pas réservé qu’aux lettrés, aux spécialistes. L'antique hémicycle de 12.000 spectateurs est plein à craquer.