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Argos

 

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Argos signifie la "plaine". Cette ville historique du Péloponnèse, localisée à 13km de Mycènes, est aujourd'hui le centre agricole et commerçant du département. Ce serait une des plus anciennes villes du Péloponnèse (voir de Grèce), existant depuis le néolithique (habitée depuis +/- 2000 av. J.-C.), et le lieu de naissance de la monnaie. Après la destruction de Mycènes et de Tirynthe par les Doriens, Argos connut un grand essor et fut, au VIIe s. av. J.-C., l'une des cités grecques les plus puissantes. Des chefs-d'oeuvres sortis de ses ateliers décoraient temples et sanctuaires. Le visiteur les trouvera, brisés par le temps, dans l'ancienne agora. Nous avons encore l'ancien théâtre grec (IVe s. av. J-C.) d'une capacité de 20.000 places (en piteux état), les sanctuaires d'Apollon Deiradiotes et d'Athena Oxyderkes, les thermes romains, un aqueduc romain en parfait état, une église byzantine et des fortifications sur l'ex acropole.

La ville moderne couvre en grande partie la ville antique. Elle a conservé quelques-uns de ses bâtiments néo-classiques tels le marché couvert et les casernes datant de l'époque de Capodistria.

Notons encore le monastère d'Agia Marina.

 

Cité préhistorique

Le mamelon arrondi d'Agios Ilias correspond à l'ancienne Aspis (Aspida, « le bouclier ») habitée pour la première fois à la fin du néolithique (3 500 avant JC). Au cours de l'ère helladique moyen (2000-1600 avant JC), un habitat organisé y a été, d'une superficie de 20 000 m², avec trois phases de construction. De la période 1800-1700 avant JC subsistent une abside et deux maisons rectangulaires. En 1700-1600 avant JC, un complexe de bâtiments rectangulaires a été construit à la périphérie de l'agglomération pour servir d'enceinte fortifiée afin de protéger les habitants. Le village fut abandonné au début de l'ère mycénienne (1600 av. JC), lorsque les habitants choisirent pour leurs activités la plaine située à l'est de la colline.

Outre une belle vue sur le kastro de la Larissa, on y verra les ruines d'une forteresse antique et les pauvres vestiges d'un sanctuaire dédié à Apollon et Athéna. Au pied de la colline, Deirada, l'Ecole française d'Athènes a mis au jour plusieurs tombes mycéniennes. Le cimetière a été du début de l'ère mycénienne (1500 avant JC) jusqu'à la fin de l'âge du bronze tardif (1100 avant JC). En plus de 40 tombes à chambre, il comprenait 30 tombes creusées dans la roche naturelle.

La forteresse hellénique située près de la chapelle consacrée à Agios Ilias au sommet de la colline, date probablement du IVe s. av. JC. Elle repose par endroits sur des restes d'une enceinte préhistorique (porte d'enceinte) en appareil cyclopéen, qui protégeait le plus ancien habitat de l'Argolide après celui de Lerne (Helladique Ancien).

L'église post-byzantine (peut-être du début du XVIIIe siècle) est à nef unique, de petite taille, avec un toit en bois et une abside en plein cintre à l'est. A l'intérieur aucune fresque n'a été conservée.

 

Sanctuaires d'Apollo Deiradiotes et d'Athéna Oxyderkes

Tout ce qui a survécu du sanctuaire d'Apollo Deiradiotes ou de Pythios est un escalier monumental taillé dans la roche et un autel. Les restes d'une basilique byzantine sont évidents au sud-est de l'autel. Sur une plus haute terrasse à l'est, il y a un bâtiment rectangulaire avec un vestibule interne (un oracle ?) et sur une troisième terrasse, les bases d'un bâtiment avec un réservoir couvert (Asklepieion ?). Sur une terrasse inférieure, sont préservés les restes de tholos probablement identifiés comme sanctuaire d'Athéna Oxyderkes (« la Clairvoyante »). Le sanctuaire est localisé sur la colline de Profitis Ilias, à Argos. Il est évident qu’une activité religieuse avait lieu sur le site dès la période archaïque (VIe siècle av. J.-C.), mais la plupart des monuments ayant survécu ont été construits lors du IVe siècle av. J.-C. Selon des inscriptions, le sanctuaire a été restauré à deux reprises, aux IVe-IIIe siècles av. J.-C. et vers le Ier siècle après J.-C. (période romaine). La basilique a été construite au Ve siècle pour être remplacée par une plus grande église lors de la période byzantine (Xe siècle). A l’heure actuelle, l'escalier monumental et l’esplanade le précédant sont employés pour des événements culturels. L'emplacement a été fouillé par l'école française d'archéologie à Athènes au début du XXe siècle. Les structures médiévales ont détruit les bâtiments plus anciens, ne laissant en place que leurs bases ou tailles dans la roche. Les trouvailles datent de la période comprise entre les VIIIe siècle av. J.-C. et Xe siècle après J.-C. (période byzantine).

 

Agora antique

L’agora antique est située dans le sud de la ville en partie sur une nécropole de la période géométrique, en un endroit central où se terminaient les routes d'Héraion, de Corinthe et de Tégée Le début de l’organisation date du Ve siècle av. J.-C. tandis que la fin du programme architectural date de la fin du IVe siècle av. J.-C. Pendant les périodes classiques et hellénistiques, l'agora a été entourée de portiques et de bâtiments à peine visibles aujourd’hui sous les phases architecturales postérieures dont la construction par les Romains de bains et de boutiques. Selon Pausanias, elle était entourée de dix-huit temples au temps de la splendeur d'Argos. Elle a subi d'importants remaniements lorsqu’un établissement thermal fut érigé au Sud du portique au IIe s. apr. J.-C. L'invasion des Goths, en 395-396 après JC. accéléré la destruction et l’anéantissement des monuments de l’Agora. Le centre-ville avait déjà déménagé.

Parmi les bâtiments découverts les plus importants sont :

Une grande salle hypostyle de 32,75m de côtés et couverte d’un toit soutenu par 16 colonnes ioniques tandis que la façade principale comptait 15 colonnes doriques (porche). Elle a été construite vers 460 av. J.-C. au moment où Argos a adopté le régime démocratique et pourrait avoir été un « Bouleutherion ». Cette salle fait partie des rares vestiges de ce qui fut le coeur de la cité antique. De récentes fouilles menées au N.-E. de la salle hypostyle ont mis au jour d'une part, les vestiges d'un petit enclos du milieu du VIe s. av. J.-C. délimité par des bornes et consacré à la mémoire des Sept contre Thèbes, d'autre part, sous un portique très ruiné, les restes d'une grande structure en calcaire de forme semi-circulaire outrepassé, d'environ 28 m de diamètre (peut-être le lieu de réunion de l'Assemblée argienne des Quatre-vingts attestée par Thucydide pour l'époque classique ou plutôt une piste de danse bordée de quelques gradins pour les spectateurs et destinée à l'évolution de danseurs en l'honneur de quelques divinités, peut-être Apollon).

Au-delà de cette salle, vers l'Est, se développait un portique aux colonnes doriques construit dans la seconde moitié du Ve s. av. J.-C. mais remanié à l'époque romaine. Il devait occuper une position centrale dans l'agora et assurer la liaison entre plusieurs espaces ou places de plan vraisemblablement irrégulier. A l'intérieur de ce portique était installée une palestre, elle-même réutilisée comme cour dans un ensemble thermal installé sur l'agora vers la fin du IIIe s. apr. J.-C.

A l'Est du portique, on a dégagé un réseau d'égouts datant de la fin de l'époque classique et resté en usage jusqu'au début du Moyen Age. C’est peut-être là qu'il faut situer l'endroit appelé « delta », sans doute à cause de sa forme, mentionné par Pausanias.

Le coeur même de l'agora, avec les monuments les plus importants, devait se situer au Nord du portique. A proximité immédiate du long côté de celui-ci fut aménagée une piste de course (comme sur les agoras d'Athènes et de Corinthe) à la fin de l'époque classique. Les restes de la ligne de départ sont encore visibles.

Les vestiges les plus représentatifs sont les ruines des deux nymphées du IIe s. apr. J.-C. : l'un carré, l'autre (plus à l'Est) de forme circulaire (tholos) portant une inscription difficilement déchiffrable gravée sur l'architrave. A l'Ouest de ce dernier apparaissent les ruines d'un édifice rectangulaire romain abritant une base faite de blocs remployés sous laquelle se trouvent les fondations d'une base en pôros plus ancienne. C'est au Nord de ces monuments, du côté de la rue moderne, que se trouvait sans doute le temple d'Apollon Lycien, selon Pausanias le plus remarquable de tous les sanctuaires argiens.

Au IVe siècle après JC fut construit un dernier monument du paganisme, un foyer entouré de stèles de délimitation provenant de l'enceinte (peribolos) d'un « héroon » de l'époque archaïque dédié aux « Sept contre Thèbes ».

 

Théâtre antique

Situé sur le versant sud-est de la colline du château (Larissa) et relié à l'agora, le théâtre surplombait la ville antique et était visible depuis le golfe Argolique. C’est l’un des plus vastes de Grèce, pouvant accueillir 20 000 spectateurs (plus qu'à Athènes ou Epidaure). Il a été construit au début du IIIe s. av. JC, pour remplacer un théâtre plus ancien situé environ 100m plus au sud et construit au Ve siècle av. JC, probablement pour accueillir des concours de musique et de théâtre pendant la période panhellénique. Ainsi que les jeux néméens, qui furent ensuite transférés définitivement à la ville d'Argos depuis le sanctuaire de Zeus à Némée. Presque simultanément, les jeux héraiens furent également transférés à Argos. Selon des preuves, le plus ancien concours néméen ayant eu lieu au théâtre d'Argos en 205 av. JC impliquait des guitaristes et des chanteurs. Le monument a également accueilli des conférences politiques, telles que les sessions régulières de la Sympoliteia (Ligue) achéenne au cours du IIe siècle av. JC.

L'immense cavea du théâtre, en grande partie taillée dans le roc, est divisée par deux diazomata (paliers) en trois sections horizontales et par des escaliers en quatre cunei, correspondant aux tribus d'Argos. La section centrale contient 83 rangées de sièges creusés dans la roche ; des gradins supplémentaires des deux côtés sont fixés sur des digues artificielles retenues par des murs isodomiques de mesure inégale. L’orchestre était également en grande partie taillé dans le roc. A l'origine circulaire (26 m de diamètre), son centre présentait deux structures en relief, un cercle et deux lignes tangentes pour guider les mouvements des danses : circulaire dans les dithyrambes et droite dans les tragédies et comédies. L’ « escalier charonien », un couloir souterrain, reliait l'orchestre aux loges et servait, lors des représentations, à l'apparition des morts et des divinités chthoniennes. Le bâtiment de scène, dans sa forme originale, a été construit en pierre calcaire bien travaillée. Il comprenait l'avant-scène (24,40 x 2,50 m), orné sur sa face intérieure d'une colonnade ionique, la scène au-dessus des loges au rez-de-chaussée, et un portique en façade avec une colonnade dorique (24 x 5,60 m).

Le théâtre a été remanié à l'époque romaine (notamment au IIe siècle ap. JC), sous le règne de l'empereur Hadrien. Diverses célébrations s'y déroulaient désormais (Sebastia, Titia, Traania, Antinoia) ainsi que des spectacles, comme des simulations de chasses aux animaux sauvages ou des combats de gladiateurs, qui entraînèrent une transformation de l'orchestre et de la scène. Dans la première moitié du IIe siècle av. JC, le bâtiment de scène, construit en briques, s'étendait vers l'ouest, recouvrant une partie de l'orchestre. L'avant-scène a été transformée en une logeio (plate-forme) à deux étages, tapissée de marbre et ornée de colonnades corinthiennes, de mosaïques et de statues dans des niches. Pour protéger les spectateurs du soleil, une toile était placée sur une partie du creux, et pour leur sécurité pendant les spectacles, un filet devant les proedria (sièges d'honneur), tous deux reposant sur des niches creusées dans la roche. Au IIIe siècle ap. JC une estrade avec trois sièges en marbre fut ajoutée pour les spectateurs distingués, comme les représentants de l'empereur ou les organisateurs des spectacles, et au IVe s. un lac artificiel a été construit dans l'orchestre pour les sports nautiques et les simulations de batailles navales. Le théâtre fut définitivement abandonné à la fin du IVe siècle.

Pausanias nous signale que l'on pouvait voir dans ce théâtre un groupe sculpté représentant un guerrier argien du nom de Périlaos, tuant le Spartiate Othanadas. Cette oeuvre évoquait le droit d'Argos sur la Thyréatide, territoire frontalier avec Sparte que les Argiens disputèrent aux Lacédémoniens tout au long de leur histoire. Semi-circulaire, il incluait la base d'un autel plus ancien, peut-être du sanctuaire d'Apollo Lykeus. Une inscription sur le théâtre indique sa restauration par l'empereur Hadrien.

Le monument est resté visible pendant les siècles suivants, mentionné par presque tous les voyageurs et souvent présenté sous forme de dessins. Il fut réutilisé le 15 juillet 1829, lors de la 4ème Assemblée nationale de l'État grec moderne organisée par I. Kapodistrias. Aujourd'hui, le théâtre accueille occasionnellement une variété d'événements culturels.

 

L’odéon semi-circulaire, situé à une centaine de mètres au Sud du théâtre (passer entre celui-ci et les thermes romains), fut construit durant la période romaine, peut-être au Ier s. apr. J.-C., puis remanié au IIIe s. Probablement couvert d'une toiture, il devait servir de lieu de réunion à l’Assemblée argienne. Il s'élève à l’emplacement d'un théâtre à gradins droits, taillés dans le roc, dont certains sont encore visibles. Des représentations musicales y avaient lieues.

Immédiatement au Sud de l’odéon gisent les ruines de l’Aphrodision, sanctuaire d'Aphrodite avec un temple érigé vers 430-420 av. J.-C. sur le site d'un lieu de culte archaïque. Il fut détruit lors de l’invasion des Goths. A l’Est de ce temple, se trouvent les restes d'une stoa archaïque.

Au Nord-est du théâtre se trouve le Kritérion et un peu plus haut, le Nymphée à abside où aboutissait l'aqueduc de l'époque d'Hadrien encore visible de nos jours sur le versant de la colline, allant à l'église de la Vierge Katakékrymméni ou du Rocher.

Durant la période romaine, lors de la transformation du lieu aux IIe et IIIe siècle après J.-C., plusieurs bâtiments ont vu leur forme et leur fonction changer, notamment en magasins et fontaines. Notons les thermes romains à l’angle nord-est de l'agora et, un peu plus au nord, la maison aux mosaïques (déplacées au musée d'Argos). Au IVe siècle, un dernier monument a été construit. L'invasion du Goths en 395-396 accélère la destruction et la disparition des monuments de l'agora. Le centre de la ville avait été déplacé. Les fouilles du site ont débuté en 1904 pour être reprises en 1952.

Les thermes romains sont situés presque en face de l’entrée bordés au Nord par une rue menant au théâtre. Dans leur premier état, au Ier s. apr. J.-C., les bâtiments se composaient d'une grande salle à abside et de trois pièces transversales ouvrant sur un portique à quatre côtés. Agrandis au IIe s., les thermes furent restaurés après l’invasion des Goths. Devant leur ampleur on imagine que ces établissements n'avaient pas seulement une fonction hygiénique, ils étaient le lieu d'une vie intense qui en faisait une dépendance de l'agora. D'ailleurs, leur situation entre l’agora et le théâtre ne laisse planer aucun doute sur leur vocation sociale.

Un grand promenoir transversal ou salle de déshabillage (apodyterium) communique à gauche avec une vaste salle à abside qui devait constituer une salle de réception. De la salle de déshabillage on passe dans le frigidarium (ou salle froide), vaste pièce qui comportait trois piscines, puis dans l’un des deux caldaria (ou salles chaudes) dont le plancher était soutenu par des piliers de briques rondes au-dessus des hypocaustes ou fourneaux souterrains (la circulation de l'air chaud pouvait ainsi se faire sous le plancher et, grâce à des dispositifs spéciaux, le long des murs). Les salles chaudes comportaient également une ou plusieurs piscines. A l’extrémité la plus proche de l’entrée du site se trouvait un troisième caldarium pourvu de trois piscines plaquées de marbre.

 

Château « Larissa »

Situé sur la colline homonyme au nord-ouest d'Argos, le château « Larissa » a été fondé au VIe siècle av. JC. Lors de la période byzantine, la forteresse avait une importance stratégique essentielle et en 1203 a relevé de la commande de l'archon de Nauplion, Leon Sgouros. En 1212, elle a été capturée par Othon De La Roche et a été commandée par les Grecs jusqu'en 1388. Dès 1394 elle était occupée par les Vénitiens jusqu'à sa prise par les Turcs en 1463 pour rester sous leur commandement jusqu'en 1822, domination interrompue seulement entre 1686 et 1715 où il fut sous l'emprise de l'amiral vénitien Morozini. L'emplacement a été libéré par les Grecs en 1822. Quelques travaux de restauration ont été effectués. Les monuments les plus importants de l'emplacement sont :

Le mur extérieur en fer à cheval du château possédait une entrée et était renforcé par des remparts et des tours (carrée, ronde, triangulaire et octogonale). Une seconde enceinte intérieure forme la petite forteresse supérieure. La construction sur la double enceinte de l’acropole antique remonte principalement à la période médiévale mais des traces des vestiges plus anciens ont été également découvertes.

Notons la petite église byzantine au-dessus du mur nord de la forteresse intérieure.

Accessible par une route asphaltée, il vaut la peine de monter à la forteresse pour admirer les fortifications franques et vénitiennes ainsi que la vue particulièrement belle au coucher du soleil, l'heure à laquelle les couleurs vibrent. On y jouit d'un panorama sur tout le golfe de Nauplie.

Au flanc de la colline se trouve le monastère de la Panagia Katakekrymmeni ou Vierge du Rocher dont l’église est peut-être construite sur l'emplacement du sanctuaire antique d'Héra Akraia. On l'appelle Katakekrymmeni parce que, selon la tradition, l'icône de la Vierge a été découverte à cet endroit, dans le rocher. Elle est également connue sous le nom de "Portokalousa" en raison d'une vieille coutume argéenne consistant à lancer des oranges sur les jeunes mariés le jour de la fête du monastère (21 novembre). Le complexe monastique est ajusté au rocher et est formé sur deux niveaux. Le catholicon à double hypostase se trouve au niveau supérieur et est dédié à la Présentation de Marie au Temple (21 novembre) et à l'Annonciation (25 mars). Au niveau inférieur se trouvaient les cellules et les zones auxiliaires du monastère.Peu de preuves de la fondation du monastère ont été conservées, mais on considère qu'il existait déjà au Xe siècle . Sa forme actuelle est due à de nombreuses interventions principalement aux XVIIIe et XIXe siècles. Il est possible que des grottes autour du monastère aient été des ermitages. Dans l'une d’elles, des fresques sont conservées. La haute horloge de la cour a été construite au début du XXe siècle grâce aux dons des Argiens. Depuis le site du monastère, on jouait d’une vue panoramique sur la ville d'Argos.

 

Heraion

Au flanc du mont Evia, près de Vaserka à 9 km d'Argos, gisent les ruines de l'Heraion (entrée libre), consacré à Héra et considéré comme l'un des sanctuaires les plus importants de l'antiquité. C'est dans le sanctuaire d'Héra que les chefs achéens prêtèrent serment à Agamemnon, roi de Mycènes, avant la guerre de Troie. Héra, dont le culte était originaire du Péloponnèse, savait montrer de la mansuétude pour les siens. Elle avait ainsi accordé le sommeil éternel à Cléobis et Biton, les deux fils de Cysippe. Selon les fouilles, le site de l'Héraion correspond à celui de la Prosymna mycénienne dont l'acropole se trouvait vraisemblablement sur la butte où fut construit le temple. Le cap offre un extraordinaire panorama sur le golfe de Corinthe, les côtes du Péloponnèse et les montagnes du Parnasse.

Le temple primitif (VIIIe s. av. J.-C.) fut détruit par un incendie en 423 av. J.-C. Il fut rebâti un peu plus bas par l'architecte argien Eupolémos. Au-delà d'un puissant mur de soutènement (milieu du Ve s. av. J.-C.) dont les assises sont en retrait, ruines du portique Sud, construit vers le milieu du Ve s. av. J.-C. Sur la terrasse suivante s'étendent les restes du temple d'Héra ou Nouveau Temple, construit peu après 420 av. J.-C. par Eupolémos. La cella abritait la statue chryséléphantine d'Héra sculptée par Polyclète l'Ancien, ainsi qu'un xoanon de la déesse en bois de poirier que les Argiens avaient enlevé à Tirynthe en 468 av. J.-C. Les fouilles ont permis de retrouver de beaux morceaux des frontons dans le style de Polyclète (naissance de Zeus et gigantomachie d'un côté, scènes de la prise de Troie de l'autre) et des métopes (guerriers et Amazones).A gauche du temple, en contrebas de la terrasse, on aperçoit les ruines d'un bâtiment de plan carré avec cour centrale à péristyle. Daté du dernier quart du VIe s. av. J.-C., il est l'un des plus anciens exemples connus de ce type d'architecture. On y trouve trois chambres où l'on a reconnu des salles de banquet. La terrasse supérieure est occupée par les ruines du Vieux Temple (VIIIe s.) dont les vestiges conservés se réduisent à un tronçon du soubassement d'une colonnade qui, en cet endroit, repose sur le rocher aplani. Pour qui n'est pas fanatique d'archéologie, la vue sera l'attrait principal de cette excursion.

 

Marché municipal

Situé sur la place Kapodistrio, il a été construit en style néoclassique en 1889 et probablement conçu par l'architecte E. Ziller. Sa typologie suit la structure cruciforme et se compose de trois sections de bâtiment, logées séparément avec des toits à quatre pentes aux extrémités et à deux pentes au centre.

 

Mairie

La mairie d'Argos est située dans un bâtiment néoclassique de deux étages situé sur la place centrale de la ville, Agios Petros. Le bâtiment est construit en pierre avec un toit à quatre versants en tuiles byzantines, soutenu par un parapet. Les enduits sont frottés et les éléments décoratifs sont réalisés en plâtre étiré. Un élément caractéristique de la composition morphologique du bâtiment est le sommet baroque de l'escalier extérieur avec une rampe en fonte.

 

Manoir de Konstantopoulos

C'est un bâtiment néoclassique de deux étages, probablement conçu par l'architecte allemand E. Ziller en 1911 avec des artisans italiens. Il est décoré de remarquables peintures au plafond, sous la direction de E. Ziller. La composition morphologique et décorative du bâtiment se caractérise principalement par la composition équilibrée d'éléments classiques dont un escalier en marbre, un porche d'entrée, des balustrades en fer forgé... La toiture est couverte de tuiles de style byzantin.

 

Musée archéologique d'Argos

La partie la plus ancienne du musée archéologique (rue Vasilissis Olgas 2) est située dans le "Kallergio", bâtiment néoclassique construit en 1830 ayant servi de résidence à la famille du général Dimitris Kallergis et de « Palais du Gouvernement ». En 1955, lors de la construction du musée, une partie du côté sud-est du « Kalergio » fut démolie et la nouvelle aile du musée construite par Fomin, un architecte d'origine russe. Le musée "Kallergio" a été inauguré en 1957 et la nouvelle aile en 1961. Il abrite des découvertes provenant de la région de la ville d'Argos, de la partie occidentale de la plaine de l'Argolide et de la région montagneuse de l'Argolide, et datant de la préhistoire jusqu'à l'époque romaine.

 

Musée byzantin de l'Argolide

Le Musée byzantin d'Argolide est installé dans la « Caserne Kapodistria », un complexe historique protégé occupant une très grande superficie dans le centre de la ville. L'exposition permanente, située à l'étage de l'aile ouest, vise à présenter des aspects représentatifs de la culture matérielle de l'Argolide de l'Antiquité tardive au XIXe siècle à travers des découvertes pour la plupart inconnues et fruit de nombreuses années de recherches archéologiques dans la région. En plus de l'espace d'exposition permanent, on a pris soin de créer une salle séparée pour l'organisation d'expositions et d'événements périodiques, dans le but que le nouveau musée offre une expérience complète au visiteur et soit un berceau de culture dans la ville d'Argos.

Le scénario de l'exposition est développé en quatre sections principales. Dans la première partie, intitulée « Un empire est né », le nouvel empire est présenté à travers l'empereur byzantin, ainsi que la nouvelle religion, le christianisme, avec son symbole, la croix, et ses lieux de culte, les basiliques. La deuxième section traite du passage au Moyen ge et des conditions d'insécurité qui ont prévalu du VIIe au IXe siècle.

La troisième section, intitulée « L'Argolide moyen-byzantin », constitue le « cœur » de l'exposition, regroupant la majorité des pièces exposées. Il est organisé en trois grandes sous-sections, dont la première se concentre sur l'église, qui à l'époque médiévale est devenue le centre non seulement du culte public, mais aussi de la vie publique plus largement, remplaçant en quelque sorte l'Agora de l'Antiquité. La seconde sous-section, intitulée "Sur le marché de l'Argolide byzantine", traite de l'activité des professionnels dans une ville byzantine, en mettant l'accent sur le constructeur, le peintre et le potier, le commerce. La troisième sous-section présente la vie dans la maison byzantine.

Dans la quatrième et dernière section intitulée "Argolides, carrefour des cultures", l'intérêt se tourne vers la rencontre, la coexistence et dans certains cas l'intégration des différentes cultures des terres d'Argolide, avec la présentation d'éléments caractéristiques de leur culture matérielle et immatérielle.