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APOKORONAS

Localiser sur carte (pop-up)

 

Evaluation : ***

Remarque : Belle région verdoyante avec différentes choses intéressantes à visiter.

 

En plus de ses magnifiques beautés naturelles (on y a recensé 213 grottes), Apokoronas est également une riche province. Les principales cultures sont l’olivier, l’amandier, le caroubier, les agrumes, le pistachier (arachides) et les céréales. De nombreux habitants travaillent dans les ruches tandis que dans les montagnes les habitants travaillent plutôt dans l’élevage et la production de produits laitiers. Ces dernières années, de grandes unités de production de différents produits ont été construites dans la région et de grands travaux d’irrigation réalisés.

Des éléments témoignent d’une présence humaine à Apokoronas depuis le néolithique, vers les années 8.000 à 6.000, et une cité se trouvait à cette époque entre Samona et Stylos. Des tombes préminoennes ont été découvertes près d’Aptera avec de nombreux fragments de céramiques et autres reliques de la même époque. Près du village de Filaki, une tombe voûtée et d’autres découvertes remarquables de la même époque ont été réalisées. Les importants sites archéologiques de la région témoignent d’une brillante évolution culturelle tout au long des siècles. Nous y trouvons d’anciennes cités (Aptera, Ippokoronion, Amfimalla, Korion, Ydramia, Kisamos...), des vestiges paléochrétiens principalement des Ve et VIe siècles (Aptera, Almyrida, Finika Almirida, Armeni, Kiriakosellia, kalyves, Gavalohori, Koprana…) et un remarquable bâtiment gréco-romain (l’Arche Grecque).

 

Guerres et invasions :

En raison de l’importance stratégique de sa situation, Apokoronas vit chaque conquérant de l’île bien fortifier la province afin de s’assurer le contrôle de tous les déplacements vers la partie occidentale de l’île. Ainsi nous retrouvons les forteresses suivantes : Apokoronas, Kyriakosellia, Kalami, Aptera, Brosnero...

Apokoronas, comme tout le reste de la Crète, a été conquise par les Romains en 69 av. J.-C. après de nombreux combats. Lors de la scission de l’empire romain, elle fut rattachée à l’occident et devint une partie de l’empire byzantin. Parfois eurent lieu des incursions de Sarrasins avant la conquête par les arabes en 824. Vint en même temps le danger de voir éradiqués sur l’île la population grecque et le christianisme suite à la pression dure et inhumaine des Arabes jusqu’à sa libération en 961 par Nikiforos Fokas. Directement après arrive le saint Nikos le « Metanoeite » (« repenti ») rapportant la lumière de l’orthodoxie et l’île dépeuplée se voit repeuplée de nouveaux habitants. Alors, à leur Armeni cohabite une Armeni des soldats de Nikiforos Fokas.

En 1182, l’empereur Alexios B’ Komninos envoya en Crète son fils Isaac avec 12 enfants de riches familles qui sont devenus les fondateurs de grandes familles. Ces enfants de riches familles étaient N. Argyropoulos, Th. Arholeos, P. Varouhas, D. Vlastos, Fil. Gavalas, M. Kalafatis, L. Lithinos, L. Mousouros, Ad. Melissinos, M. Skordilis, I. Fokas et Ev. Hortatzis. Ainsi peu à peu l’île évolua. Différentes églises ont alors été construites et d’importants décors hagiographiques sont créés, d’une grande qualité artistique et témoignant d’une influence d’Istanbul. Trois d’entre elles sont encore sauvegardée de nos jours et sont la Panagia (« Notre-Dame ») Serviotissa à côté de Stylos, Agios Georgios (« Saint Georges ») à Kournas et Agios Nikolaos (« Saint Nicolas ») à Kiriakosellia. Lors de l’époque byzantine, Aptera était le siège de l’évêque de toute la province. Lors de la conquête turque de 1204, les Byzantins ont vendu la Crète aux Vénitiens pour 75.000 pièces d’or. Les Génois tentèrent alors de la conquérir mais les Vénitiens la gardèrent jusqu’en 1212. Apokoronas Gavalohori devient alors le fief des Gavalas, Alikampos celui des Kontis, Asi Gonia celui des Papadopoulos, Kalyves celui des Skordilis et Stylos et Brosnero ceux des Mousouros. Certaines libertés étaient laissées lors de la domination vénitienne, ce qui permit le développement des lettres et du commerce. Cependant les indigènes n’ont jamais accepté cette souveraineté vénitienne et l’on dénombre lors de cette domination 27 grandes révolutions ainsi que de nombreux mouvements et révoltes. En 1212 eut lieu la révolte des Agiostefaniens ou des Argyropoulos. En 1217, c’est au tour de la révolte des Skordilis et Melissinos. En 1228-1234 éclata une nouvelle révolution avec plus de chefs des Skordilis, Melissinos et Drakontopoulos. Elle prit fin avec un traité et l’octroi d’une amnistie générale. En 1261, Michaël Palaiologos incite avec une nouvelle révolte ayant pour but la prise d’Istanbul. En 1271, les frères Théodores et Georges Hortazis proclamèrent une nouvelle révolution ayant comme fin sans gloire leur expatriation en 1277. La révolte d’Alexis Kallergis (1263-1299) prit également fin sans résultat et après 1332 commence une nouvelle révolution avec les chefs des Kallergis, Kapsokalyvis et Psaromilingos. Cette révolution a initié Smyrilios, chef de famille, d’Apokoronas. Après la fin tragique de Léon Kallergis, il se révolta lui-même en 1341. Ses partisans étaient cependant inorganisés et furent vaincus. Smyrilios et ses deux fils Michaël et Ioannis (Jean) furent arrêtés et décapités.

1363 a été marqué par un événement célèbre : les propriétaires terriens vénitiens ont protestés contre les lourds impôts que leur imposait leur Sérénissime Démocratie et décidèrent de se révolter, proclamant une démocratie autonome sous la protection de l’apôtre Titus (Démocratie d’Agios Titos), alliée avec les chefs crétois. Cependant les querelles internes et l’intervention active des Vénitiens ont dissous la révolution. En 1365 eut lieu une nouvelle révolution d’Ioannis (Jean) Kallergis avec un caractère clairement grec mais elle prit fin sans résultat. Lors des années de dominations vénitiennes qui ont suivi, les tout-puissants Vénitiens ont imposé leur souveraineté absolue sur l’île. Seulement des mouvements locaux eurent lieu mais matés immédiatement. En 1527 eut lieu la révolution de Georges Kantanoleos qui eut un résultat tragique. Plus de 2.000 rebelles d’Alikampos prirent part à cette révolution. Après la révolution, les Vénitiens ont détruit le village et exilé presque tous les habitants.

Les Vénitiens de Crète furent également attaqués à plusieurs reprises par les Turcs aussi bien par des attaques sérieuses que des attaques de piraterie. En 1538, Le pirate Corentin Barberousse et l’escorte de la flotte turque débarquèrent près d’Almyros (Apokoronas) et dévastèrent la forteresse d’Apokoronas (Kastelli Kalyves) et les Aptera, poursuivirent des pillages, meurtres et viols. Ils s’avancèrent ensuite vers l’intérieur des terres et liquidèrent chaque résistance. En guise de sécurité, les Vénitiens placèrent alors un chef centurion dans chaque village. A Alikampos ils placèrent K. Konti (« Court »), à Brosnero Nikolos Skordilis, à Kefalia Gianni Sklavos, à Fres K. Louvinas et Sava Matzokopos, à Kalyves Manolis Figkalis et ils désignèrent Gianni Apokoronitis comme gouverneur de galère. Malgré les motifs donnés par des épisodes sporadiques, il n’y avait pas de conflits entre les deux forces. Tant l’occident chrétien que la Turquie musulmane se trouvaient affaiblis pour une campagne de conquête. C’est seulement avec la montée de Mourat D qu’a été consolidée l’imposition du sultan et son fils, Ibrahim A attendit le temps opportun pour prendre l’île.